Comparaison entre les coûts de la chaine du livre papier et celle du livre numérique

Éditions Numeriklivres
Le blog de Numeriklivres
3 min readNov 9, 2014

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Par Jean-François Gayrard

Régulièrement, des études sont publiées concernant le prix du livre numérique qui, dans une grande majorité des cas, est jugé beaucoup trop cher par les lecteurs. Pour résumer, les lecteurs ne comprennent pas — et à juste titre — pourquoi il y a si peu de différentiel entre le prix d’un livre papier et le prix d’un livre numérique. Nous ne rentrerons pas dans le débat, ni nous n’alimenterons la polémique. Notez cependant que si les lecteurs se tournaient vers les éditeurs nativement numériques, ils verraient que dans la majorité des cas, le prix des ebooks est inférieur, en moyenne, au prix d’un livre de poche. Malheureusement, le production éditoriale des maisons d’édition nativement numériques n’étant pas mise en avant, le lecteur ne le sait pas. Nous expliquons pourquoi ICI.

En revanche, pour aider à la compréhension, nous avons réalisé ce graphique qui compare la répartition des coûts dans le modèle économique de la chaîne du livre papier (en nous basant sur les derniers chiffres officiels du Syndicat National des Éditeurs — SNE) avec la répartition de nos coûts dans le modèle économique des Éditions Numeriklivres, une maison d’édition qui, depuis 2010, publie exclusivement au format numérique sur l’ensemble des librairies en ligne, les petites comme les grandes.

Quelques constats

  • Numeriklivres n’a pas attendu une loi pour mettre en place, depuis sa création en 2010, des contrats avec les auteurs qui leurs assurent 25% de droits d’auteur sur le prix public HT et dont les droits sont limités en moyenne à 5 ans, renouvelable. Et ces droits d’auteur sont reversés 3 fois par année.
  • Il y a un grand différentiel entre les coûts de production d’un livre papier et un livre nativement numérique. Pour autant, la publication d’un livre nativement numérique ne se borne pas juste à la réalisation d’un fichier ePub, il faut aussi prévoir les coûts éditoriaux (gestion des manuscrits, editing, révision/correction, couverture, promotion) assumés par l’éditeur dans les 21% pour le livre papier et les 30% pour le livre numérique, part avec laquelle les éditeurs papier ou numérique, doivent assumer également leurs coûts de structure.
  • Notez que notre outil de production est intégré pour la fabrication de nos fichiers numériques. Nous ne faisons pas appel à la sous-traitance. Cela nous permet de ne pas impacter notre trésorerie tout en nous garantissant à la fois notre indépendance et une meilleure maîtrise. Pour autant, cette fabrication a un coût. Nos ePubs sont entièrement codés manuellement. Nous n’utilisons aucun outil de conversation automatique. Faire un bon ePub en un clic, ça n’existe pas.
  • Il y a également un grand différentiel entre les coûts de commercialisation d’un livre papier (56%) et ceux d’un livre nativement numérique (40%).
  • Nous pourrions nous passer des 10% donnés à un agrégateur. Mais, c’est sans conteste après les 25% consacrés aux auteurs, le meilleur investissement dans notre modèle économique. L’agrégateur/diffuseur nous permet de centraliser les métadonnées, de sécuriser nos fichiers, de centraliser toute la gestion des droits d’auteur dans une seule et même interface, entre autres.

Je laisse à chacun le soin d’analyser ces chiffres et de tirer ses propres conclusions. Bien évidement, certains vous diront que le marché du livre numérique étant ce qu’il est — soit 5% de marché du livre — les maisons d’édition traditionnelles sont malgré tout mieux loties. C’est vrai. Mais jusqu’à quand ?

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Éditeur et propulseur de littérature francophone grand public au format numérique (ebook) depuis mai 2010