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Jonathan Scanzi
évolt stories

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Au sous-sol du 24 Rue pasteur, s’est tenu le siège de la prochaine révolution numérique. Non, sans rire, les étudiants de 5ème année d’Epitech nous ont dévoilé leurs projets de fin d’étude, fruit d’un dur labeur de plus de 2 ans.

Un assistant personnel à commande vocale pour piloter des objets connectés dans sa maison, un serious game pour apprendre le code aux enfants, une application qui réinvente l’expérience de lecture ou encore un service de visioconférence qui repense la collaboration à distance. Plus d’une centaine de projets étaient présentés. Des idées concrétisées et testables sur de vrais utilisateurs.

Comme à chaque fois que nous participons à un évènement, nous aimons réagir et exposer quelques idées sur ce que nous avons vu. Voici donc de manière (plus ou moins structurée) le menu du jour.

La technologie n’est qu’un moyen

Après 10 minutes d’échange, nous sommes sûr d’une chose: ce sont des passionnés. Nous discutons avec des mordus de technique qui ont des étoiles pleins les yeux lorsqu’ils vous parlent de “paquets” ou encore de “web socket”.

Nous abordons aussi de véritables sujets de fond avec des étudiants qui intuitent le monde de demain et ses usages.

Nous avons, par exemple, discuté avec ce groupe d’étudiants qui travaille sur l’avenir du livre. Non pas une version améliorée de l’Ebook mais bel et bien une façon disruptive d’envisager la lecture. Plus contemporaine, plus ludique et collaborative. Une véritable révolution des usages qui prend appui sur la technologie.

C’est de cette dualité techno/usage que naît la richesse des projets. La technologie n’étant qu’un moyen comme l’ont très justement rappelés Marc Giget (Docteur en Economie Internationale / Economie du développement) et Stéphane Distinguin (Fondateur de l’agence d’innovation FABERNOVEL) lors de la conférence d’introduction du Forum.

Ils ont aussi rappelé que “ces outils” devaient être au service des gens. Autrement dit, il s’agit de créer un écosystème de services performants qui favorisent, entre autres, la qualité de vie en prenant appui sur les nouvelles technologies.

A ce titre, l’approche centrée utilisateur et la démarche du design thinking prend tout son sens. C’est en partant des besoins concrets des utilisateurs que l’on peut imaginer des services performants et non en partant de la technologie.

Je peux d’ailleurs vous renvoyer vers un excellent article de mon associé sur le design thinking si vous souhaitez explorer ce sujet car ce n’est pas le thème du jour.

La culture maker

L’autre fait marquant pour moi dans ce forum, c’est la culture maker ancrée dans les valeurs de l’école. Chez Epitech, on ne parle pas d’innovation, on fait de l’innovation. On explore, on expérimente et on teste. C’est sur le “faire” qu’est d’ailleurs construit une partie du système pédagogique de l’école.

Dans un système éducatif centré sur la théorie comme seule source d’apprentissage, Epitech démontre que la pratique révèle un potentiel d’apprentissage très riche et beaucoup plus passionnant pour les étudiants.

Mais, la pratique, c’est aussi un moyen de prendre conscience du potentiel des technologies comme le rappelle le fondateur de Fabernovel. “Faire”, c’est aussi un moyen de penser. C’est en tout cas ce que l’on pense chez Évolt. Et c’est pour cela que nous nous sentons si proche d’Epitech. Disons que c’est une valeur commune que nous partageons.

Dans un certain sens, on peut dire qu’Epitech a compris l’enjeu de l’économie contemporaine : tester à de multiples reprises avant d’aboutir à une solution viable pour les utilisateurs (mais aussi et surtout économiquement viable). Pas plus tard que ce matin, je lisais un article sur le jeu culte Angry Birds et j’apprenais que ces fondateurs avaient testé pas moins de 50 jeux et risqué la faillite avant d’arriver au succès qu’on leur connaît aujourd’hui.

Là encore, voilà un sujet bien vaste qui mériterait de faire couler bien plus d’encre que ces quelques lignes. Mais, encore une fois, ce n’est pas le sujet de cet article et je ne suis pas un expert en pédagogie.

S’appuyer sur les GAFA ?

Un dernier élément qui m’a frappé, c’est la volonté de nombreux étudiants de penser leur système en intégrant les fonctionnalités apportées par les géants du web. En effet, la réussite aujourd’hui n’est-elle pas dans l’intégration des différentes plateformes ? Même si l’on pense tout d’abord aux fonctions sociales de ces plateformes, peut-on imaginer d’autres fonctionnalités ? Pourquoi ne pas se servir de l’inertie des grands pour se développer ? Peut-on capitaliser sur les usages existants pour valoriser sa solution ? Comme peut le faire Slack par exemple, en intégrant un ensemble de services (Google, Dropbox, Trello, Invision, etc).

Là encore, c’est un sujet bien vaste qui demanderait une réflexion bien plus profonde que des simples questions à la volée. Mais, le débat reste ouvert car c‘est un point stratégique dans la conception de produits ou de services. En somme, comment gérer les géants ?

Pour conclure

Comme nous le disions plus en amont, l’innovation naît d’une subtile alchimie entre théorie et pratique. L’enjeu, c’est de trouver cet équilibre entre réflexion et expérimentation. Certains étudiants ont su parfaitement naviguer sur cette ligne de crête et ont su formaliser un projet innovant qui a une véritable valeur pour les utilisateurs. Mais encore beaucoup trop d’étudiants restent centrés sur la dimension technologique d’un projet. L’ouverture vers d’autres profils comme des designers ou des marketeurs est peut-être une solution ? Doivent-ils envisager une autre façon d’aborder les problèmes, au-delà de la technique ? Le design thinking peut-il être une réponse à tout ça ?

C’est autour de ces questions que nous réfléchirons avec Epitech les 28, 29 et 30 janvier 2016. On vous en dit plus bientôt !

Jonathan Scanzi, co-fondateur de l’agence d’innovation service Évolt

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