La fin du début.

Mathieu H
Être(s) humain(s)
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3 min readJan 5, 2016

Quand j’annonce ma future paternité, une réaction aussi surprenante qu’affreusement flippante ressort régulièrement :

Dis “au revoir” à ta vie !

L’arrivée d’un enfant serait donc un malheur ? Le début de la fin ?
Les sorties, les concerts, les week-ends “à-droite-à-gauche”, les soirées trop arrosées, les nuits trop enfumées, tout serait donc sur le point de me fuir ?
Et cela parce que je vais devenir père ?

On comprend d’un coup pourquoi certains pères finissent mal…

Alors, OK, je sais bien que ma vie va changer.
En fait, ma vie a déjà changé : le corps de mon amoureuse s’est transformé, nous ne mangeons plus exactement le même genre de repas qu’avant (disons surtout que nous mangeons plus sainement), nous sortons un peu moins, elle ne boit ni ne fume plus, nous avons commandé une chambre d’enfant (et ouais, carrément), j’ai pris un bureau à l’extérieur pour laisser la place… On se prépare, quoi.

Mais je n’accepte pas que ma vie dans son ensemble soit dictée par ce petit être qui va bientôt débarquer. Non. Je veux garder le contrôle. Une certaine latitude au moins.
Déjà, nous sommes deux. Le début d’une équipe, le minimum pour un relai. Tout les deux volontaires et avec l’envie de bien faire, nous pourrons donc nous reposer sur l’Autre quand le trop-plein viendra.
Ensuite, nous avons des exemples (amis proches, famille) qui nous montrent qu’élever un (voir “des”) enfant(s) et garder une vie sociale est une chose faisable. Il faut faire plus de fêtes à la maison, ne pas avoir peur que le bruit réveille les petits (ils s’habituent très bien), sortir en solo pendant que l’Autre Moitié couve à la maison, trouver des mamies-gâteau de confiance pour les soirées à deux, bref s’organiser, mais tout ou presque est encore possible !

Le jour de mes trente ans, ce cap qui m’effrayait tant durant ma vingtaine, j’ai découvert qu’en moi vivait deux ados de 15 ans ! Il suffit de choisir la manière dont on voit les choses…

Devenir père, c’est loin d’être le début de la fin.
Peut-être la fin du début, d’accord : nous avons d’ores et déjà plus de responsabilités à assumer, plus de paperasse à faire, et puis savoir que ce tout petit truc va compter sur moi pour tout un tas de choses (les plus basiques au début, et l’escalade commencera) me rend déjà plus volontaire.
Le début de la vie, l’enfance, nous l’avons quitté pour la grande majorité d’entre nous le jour où l’on a reçu les clefs de notre premier appartement. Moi, c’est plutôt la première fois où le frigo s’est retrouvé vide en même temps que mon porte-monnaie…

On a passé tellement d’étapes depuis notre arrivée sur Terre, on a chuté puis on est remonté à vélo. On a appris. On a fais des choix.

Ça reste donc à moi de décider.

D’ailleurs, on fera la fête pour ton arrivée !

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Mathieu H
Être(s) humain(s)

French graphic designer, illustrator, advertising lover & so much more. ///////////////////////////////////// Graphiste illustrateur freelance, et bien plus.