036 — HAINE

Thomas Tissot
100 mots pour 1 vie
2 min readMar 25, 2019
Photo by Aarón Blanco Tejedor on Unsplash

Je ne comprends pas la haine.

Je ne hais personne.

J’éprouve tout au plus de l’incompréhension pour une personne dont les opinions seraient à l’extrême opposé des miennes. S’il m’est impossible de haïr quelqu’un pour ses opinions, chose qu’il a choisie ou, dans le meilleur des cas, qu’il s’est construite, comment pourrais-je haïr quelqu’un pour ce qu’il est?

Je ne comprends pas la haine.

Je ressens de la colère, comme chacun d’entre nous. Ce qui me paraît être une chose saine. Je ressens de la colère lorsque l’on me blesse, lorsque l’on me nie, parfois même je l’avoue, de manière assez puérile, lorsque l’on me contrarie. Mais je ne comprends pas la haine. La haine est froide et aveugle, elle manque cruellement de nuance et elle est, par définition, destructrice.

Je ne comprends pas la haine.

Parfois j’ai peur, comme tout être humain. La peur est souvent nécessaire afin de se préserver. A certaines occasions la peur peut devenir un moteur d’une puissance insoupçonnable. La peur naît souvent de l’ignorance, on craint ce que l’on ne connaît pas… Ou ce que l’on ne comprend pas. Mais je comprends la peur.

Je ne comprends pas la haine.

Je peux comprendre l’orgueil et la vanité. Je les réprouve, parfois même je les exècre lorsqu’ils conduisent certains hommes à s’imaginer au dessus des autres. Mais je comprends l’orgueil.

J’ai beau avoir l’intime conviction que la haine naît d’une combinaison savamment dosée de peur, de colère et d’orgueil, 3 sentiments que je comprends, je n’arrive pas à comprendre la haine.

Je ne comprends pas la haine, alors oui… Je la crains.

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Thomas Tissot
100 mots pour 1 vie

J’écris chaque semaine sur la stratégie, la performance, la psychologie et les organisations. Retrouvez mes écrits sur : www.thomas-tissot.com