Bivouac

Instant d’Altitude n°6

Carine VIAL
1 livre, 1 don pour ACSE
2 min readJan 31, 2017

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La montagne, c’est la liberté. La solitude. L’éloignement. Si en hiver, le confort et la sécurité des refuges sont fort appréciables, à la belle saison, poser son lieu de résidence pour la nuit, suivant l’envie du moment, représente une quête plus qu’affriolante.

Bivouac au pied du glacier des Gabiétous, vue sur le Pyménée (Gavarnie, Hautes-Pyrénées, France)

Le bivouac peut se faire plus ou moins luxueux : avec ou sans tente, sur pelouse herbeuse ou perché sur une arête, dans un abri sous roche protégé d’un simple muret de pierre. Il permet selon moi de réappréhender la valeur des besoins simples et de délester l’esprit du superflu qui nous encombre ici-bas. Le simple confort d’une pelouse grasse, la simple pureté de l’eau d’un torrent ou encore la simple lueur d’une bougie se révèlent alors chacun comme une énorme et réconfortante source d’énergie. Des petits riens qui font un tout, en quelque sorte.

Lueur salvatrice un matin d’hiver dans l’abri de l’Estany Sec (Pyrénées Orientales, France)

On y retrouve une communion avec l’élément naturel, on y trouve la liberté de décider où l’on souhaite demeurer pour la nuit. Ceci, en tirant au mieux parti de la configuration du terrain et des parfois minces ressources présentes : points d’eau, névés, plates-formes, exposition au vent…

Coucher de soleil sur l’Ibon de Pondiellos, face au pic du midi d’Ossau (Pics d’Enfer, Pyrénées Espagnoles)

On y retrouve aussi le rythme du soleil, son coucher, son lever, qui font bien souvent que toute montre se révèle inutile. Le retour aux sources nous fait ressentir le pouls de la nature, son éveil poussif et son endormissement progressif… et surtout, un calme et un silence, si souvent bafoués dans nos plaines, mais que seuls les torrents avoisinants viennent ici agrémenter.

Parmi tous les bivouacs, ceux que j’affectionne le plus restent les bivouacs au sommet ou perché sur une arête rocheuse. Certes souvent plus contraignants en logistique, et plus éprouvants car chaque mètre d’une montée bien chargée est parfois plus douloureux. Mais c’est un privilège tellement unique que de contempler au loin les minuscules villes ou villages. Ressentir un isolement encore plus marqué, et profiter encore un peu plus longtemps de vues toujours renouvelées.

Au-dessus de la tête durant le bivouac au pied du pic Margalide durant la traversée de l’arête Salenques-Tempêtes jusqu’au pic d’Aneto (Pyrénées Espagnoles)

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