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Les cinq conseils pour démarrer en Ulis école

La nomination en Ulis école peut parfois dérouter… Elle est souvent source de nombreuses interrogations et d’angoisses. Je me suis moi-même retrouvée dans cette situation à la sortie de l’IUFM il y a maintenant 10 ans.

Et un certain nombre de questions se sont imposées à moi:

Qu’est-ce qu’une ulis école ? Que veut dire unité localisée pour l’inclusion scolaire ? Est-ce que c’est une classe ?

Une Ulis-école n’est plus une classe, c’est un dispositif ouvert qui doit faciliter l’inclusion des élèves à besoins éducatifs particuliers.

Auprès de quels élèves vais-je enseigner ? Handicap mental ?

Il existe plusieurs types d’Ulis-école comme les Ulis TSL ( trouble spécifique du langage), les Ulis TSA ( trouble du spectre autistique) mais les plus représentées sont les Ulis TFC ( troubles des fonctions cognitives). Ces fonctions cognitives sont au nombre de 5 : la mémorisation, l’attention et la concentration, le raisonnement logique, le langage et les fonctions exécutives c’est-à-dire toutes les fonctions qui permettent de planifier une tâche et de s’organiser.

Quelles répercussions sur les apprentissages ? Quel sera mon rôle ?

Les fonctions cognitives sont des fonctions essentielles dans l’apprentissage. Pour un élève d’Ulis, ces fonctions sont donc troublées. Alors comment faire pour qu’il puisse apprendre malgré ces troubles?

C’est ici que la logique adaptative apparaît.

Une fois le cadre posé, concrètement, que fait-on?

Alors pour vous aider à bien démarrer, voici quelques conseils utiles…

Conseil numéro 1: ouvrez grands les yeux !

Dans ce dispositif, les premières semaines sont décisives puisqu’elles doivent servir à connaître et évaluer les élèves. Le premier réflexe des néophytes est souvent de se lancer dans des évaluations écrites mais elles ne sont, selon moi, pas le meilleur moyen d’évaluer un élève. Par contre, et c’est compréhensible, ce type d’évaluations rassure, surtout lorsque nous appréhendons pour la première fois ce dispositif. Cependant, nos yeux sont un formidable outil, qui ne nécessitent aucune préparation matérielle. Ils nous permettent de voir qui est cet élève devant nous car avant d’être un élève, c’est un enfant qui nous est confié. Nous partons alors à la découverte d’un individu et de son fonctionnement, nous découvrons des facettes de sa personnalité qui s’avèrent importantes et riches d’enseignement pour la suite de notre collaboration. Alors, à la rentrée, pendant les premiers jours, ouvrez les yeux! Regardez comment il entre dans la classe, comment il s’installe, comment il sort son matériel, comment il entre dans une tâche, comment il tient son stylo, comment il entre en communication avec ses camarades, comment il joue ou se déplace dans la classe, comment il résout un problème… tous ces indicateurs essentiels vont nous permettent de construire un profil précis de l’élève.

Et seulement après cela, utilisez les évaluations diagnostiques que vous avez préparées. Elles viendront ainsi affiner le profil de l’élève. Vous aurez alors des informations précises sur son fonctionnement cognitif général et sur ses compétences scolaires.

Conseil numéro 2: écrivez !

Pour ne rien oublier de vos observations, constituez-vous un journal de bord dans lequel vous consignerez tout ce que vous avez remarqué et qui vous semble important. Préparez une grille pour chaque élève et ajoutez-y tous les commentaires qui viendront compléter les critères d’observations sélectionnés.

Conseil numéro 3: croisez les regards !

En arrivant sur ce dispositif, vous devenez coordonnateur d’une unité localisée pour l’inclusion scolaire. Coordonnateur …

terme déroutant s’il en est, il prend cependant tout son sens au cours de l’année. Vous coordonnez le parcours des élèves bénéficiant d’une compensation de la MDPH (maison départementale pour les personnes handicapées). Vous allez donc travailler avec un certain nombre de partenaires qui interviennent auprès des élèves : les enseignants inclusifs de l’école dans laquelle le dispositif est implanté, les parents, les orthophonistes, les psychomotriciens, les psychologues… ils vous donneront tous des indications précises sur l’enfant/l’élève qui viendront consolider davantage votre action. Alors, sollicitez-les régulièrement tout au long de l’année. Plus le travail de partenariat sera actif, plus votre mission d’enseignement sera efficace.

Associez vos collègues de l’école à l’observation puisque ce sont leurs élèves et qu’ils doivent apprendre à les connaître pour proposer un enseignement adapté à leurs besoins : donnez-leur une grille d’observation simplifiée à la rentrée et expliquez en quoi ces observations sont importantes. Ce n’est que dans l’échange que l’école inclusive sera réellement efficiente.

Conseil numéro 4: créez un climat de confiance!

La première période est déterminante pour la suite de l’année. Vous accueillerez souvent des élèves un peu abîmés par leur parcours scolaire ou personnel. Il conviendra de créer autant que faire se peut un climat serein dans lequel chaque élève trouvera sa place. Cette confiance passera par de l’écoute réciproque durant laquelle l’élève comprendra peu à peu que vous êtes là pour l’aider à révéler son potentiel, à accueillir ses difficultés et à lui apprendre que l’erreur fait partie de l’apprentissage. Favorisez autant que possible la collaboration entre pairs , développez la créativité de chacun d’entre eux, révélez leurs centres d’intérêt, ce qui leur fait peur, ce qui les rend heureux ou tristes et accompagnez-les dans la résolution de problèmes. Toutes ces attitudes deviendront alors un point d’ancrage pour les élèves qui s’en souviendront lorsque vous leur proposerez des tâches complexes. À terme, c’est la motivation intrinsèque que vous développerez chez eux et vous aurez ainsi réussi une grande partie de votre mission.

Conseil numéro 5: amusez-vous et faites-vous confiance !

Soyez à l’écoute et faites-vous confiance ! Ça a l’air simple mais en réalité tout cela se cultive ! La tâche vous paraîtra peut-être immense au départ mais essayez autant que possible de vous faire confiance! Vous êtes enseignant et vous avez choisi cette voie pour de multiples raisons ! Écoutez-vous, amusez-vous et soyez créatifs ! Vous vous tromperez souvent mais si vous avez le recul nécessaire pour le reconnaître alors vous apprendrez de vos erreurs … Je dis souvent aux enseignants qui se sentent parfois démunis que ce dispositif est un laboratoire : il permet d’expérimenter tout un tas de situations que je pense judicieuses pour les élèves. Parfois cela fonctionne et puis à d’autres moments, je reconnais que ce n’était pas franchement approprié! Mais ce n’est pas grave car j’ai essayé et appris de mes erreurs! Ne croyez pas que les apprenants sont uniquement vos élèves, vous en êtes un tout autant et vous le serez tout au long de votre carrière, que vous soyez dans l’enseignement spécialisé ou non … Alors gardez bien ceci en tête : nous apprenons et nous avançons ensemble, élèves et enseignants !

Être coordonnatrice, c’est finalement avoir pleinement conscience de tous les mécanismes qui sont en jeu dans l’apprentissage. Vous êtes en pleine présence, en pleine conscience chaque jour, chaque heure, chaque minute. Vous êtes alors attentif à tout ce qui se passe chez l’élève lorsqu’il est confronté à une situation, à une tâche. C’est donc une philosophie qu’il faut intégrer et ressentir pour faire de ce poste une aventure humaine et professionnelle extraordinaire!

Alors ouvrez grands les yeux, écrivez, croisez les regards, créez un climat de confiance et amusez-vous!

Belle rentrée à vous chers coordonnateurs !

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JenniferVrc
5 conseils pour bien démarrer en Ulis-école

#Enseignante spé #ULIS ECOLE Passionnée/ volonté de développer l'école inclusive Faire de l'individualité et de la différence, un facteur d'enrichissement!