FrenchTech et FrenchTouch: la 1ère réunion BeautyTech Paris

Odile Roujol
50 Partners
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14 min readMay 28, 2018

@BeautyTechParis c’est parti ! Conversation avec les nouveaux champions français de la Beauté et de la mode.

Le 24 Mai a eu lieu la première réunion @BeautyTechParis, accueillie par @50partners: 100 personnes étaient présentes dont une grande partie entrepreneurs.

La communauté @BeautyTechSF fondée par Odile Roujol à San Francisco rassemble plus de 400 fondateurs de startups beauté et mode, s’appuyant sur les nouvelles technologies, du early stage au growth stage, et des investisseurs.

L’idée est simple: des entrepreneurs sur scène partagent leur expérience et learnings avec d’autres entrepreneurs.
Trois évènements viennent d’avoir lieu à Tokyo, Séoul et NY.

Paris, capitale de la mode, des marques globales de luxe et beauté, rayonne dans le monde entier. Paris incarne la “FrenchTouch“ mais aussi la “FrenchTech”. L’écosystème français a tous les atouts pour réussir.

Revenons sur les temps fort des 3 Panels, et pour changer par le dernier. La communauté est amenée à grandir, avec davantage de passerelles entre les Us et la France. Participez à la conversation sur les réseaux sociaux et venez assister à la prochaine reunion qui aura lieu à Paris dans les 6 mois (avec nos sincères excuses aux 40 personnes restées sur la waiting list).

« Founders panel ». Du early stage aux series A, quelques conseils pour faire grandir son entreprise.

François Meteyer a rappelé la chance que nous avions d’avoir 5 fondateurs partageant leur histoire et business model.

La diversité des profils est une des forces de l’écosystème français : autodidactes, littéraires, ingénieurs, business schools…

François Meteyer a débuté sa carrière dans Internet et les technologies en 2010 au sein du département Stratégie & Innovation du groupe Vivendi.En 2012, il créé Decovery, une plateforme sociale de décoration d’intérieur rachetée ensuite par le groupe Altice Média.
Il développe ensuite l’entrepreneuriat pour le compte du groupe HEC, notamment en accompagnant les diplômés qui lancent leur entreprise.
François rejoint Alven en 2015 comme Directeur d’Investissement et s’intéresse particulièrement aux jeunes marques disruptives qui proposent des services sur mobile pour les Millennials (Heetch, Yellow, Flashbreak) et des plateformes d’IA B2B verticales (Deepomatic, MadKudu, Pandascore).

Isabelle Rabier est une sérial-entrepreneure dans la beauté. C’est sur les bancs de l’école à HEC Entrepreneurs qu’elle crée sa 1ère start-up Dermance, une marque de cosmétiques biocompatibles distribuée en vente directe. Passionnée par l’innovation et les nouveaux modes de consommation et de communication, elle lance Jolimoi, une plateforme qui permet à ses clients de bénéficier de conseils beauté et d’un accompagnement sur-mesure. En parallèle de son rôle de CEO chez Jolimoi, Isabelle s’investit auprès de jeunes entrepreneurs et au sein de différents réseaux pour promouvoir l’entrepreneuriat et l’innovation technologique.

Ralph Mansour a créé Le Closet peu après sa sortie de l’École spéciale des travaux publics. Il a commencé sa vie professionnelle par un bref intermède en cabinet de conseil. Il a lancé Le Closet en 2014 à 25 ans avec son associé Quentin Hayot également ingénieur.

En 2015 Carole Juge fonde Mommyville, le premier réseau social qui connecte des futurs et jeunes parents. Passionnée par une cible qu’elle connaît sur le bout des doigts, animée d’une envie de faciliter la vie du parent moderne, Carole développe ensuite Joone afin d’offrir aux parents des produits de qualité, made in France, dans la transparence et la bienveillance.

Charlotte Cadé, 30 ans, fondatrice de Selency.com la 1ère marketplace à sélectionner chaque jour les plus belles pièces de mobilier et décoration de seconde main.
Passionnée de décoration, elle a décidé de créer une nouvelle marque de déco en ligne, qui permette à chacun de sortir des standards de la déco et d’avoir un intérieur qui lui ressemble vraiment.
Selency recense aujourd’hui plus de 7000 marchands, 80 000 pièces uniques, 500 nouveautés chaque jour, et 1 million de visiteurs chaque mois.

Ilan Koskas.Après avoir accompagné, chez Pixmania, les grands acteurs du retail (Celio, Carrefour) dans leur passage au multi-canal, Ilan découvre au contact de sa femme, qui vient de créer son salon de beauté, un secteur qui le touche, les professionnels de la beauté. Il co-fonde alors FlexyBeauty pour permettre à ces passionnés de prendre le virage du numérique tout en pilotant la rentabilité de leur activité.

Ces entrepreneurs ont tous une mission sur terre : Changer la vie des gens, avoir un impact positif sur notre environnement.

Isabelle parle de confiance et de conseils personnalisés avec son réseau de stylistes beauté, qui accompagne la cliente sur la plateforme et peuvent aussi être indépendantes et faire grandir leur propre business avec flexibilité. L’idée est aussi de ne plus jeter de pots de crème avant de l’avoir utilisé totalement : des produits adaptés évite ce gachis, permettant aux clients de jouer un rôle responsable.

Ilan rappelle que sa solution permet aux coiffeurs indépendants de le rester et de faire grandir leur business, son histoire personnelle est d’ailleurs d’avoir voulu aider sa femme propriétaire d’un salon.

Carole défend les valeurs de transparence radicale. Elle est fière d’animer une communauté de parents, de limiter l’empreinte carbone vs les grands groupes avec son « made in France » et de parler traçabilité des matériaux. Elle s’assure aussi que les laits existent aussi sans pompes pour pousser les parents à réutiliser la même.

Ralph éduque le marché de la mode à la location : si 50% de nos vêtements de notre dressing ne sont portés que 2 fois, nous avons un rôle à jouer en tant que clients vs cette consommation excessive. C’est écologique, limitant l’empreinte carbone. C’est aussi plus pratique, avec moins de stockage, et une expérience différente.

Charlotte rappelle qu’elle veut pour tous ses clients une ‘cosy home’ avec une décoration qui leur ressemble, et que son entreprise est dans l’économie circulaire, limitant l’impact environnemental puisque les objets design et meubles sont utilisés plusieurs fois et ont plusieurs vies.

Leurs nouveaux Business models, leur technologie et de leur expérience le client. Inspiration:

- Ilan souligne la force de la plateforme pour les coiffeurs indépendants face aux grandes chaines : prise de rendez-vous, gestion d’agenda en ligne, c’est une solution logicielle tout en 1. Il les aide à se digitaliser.

- Carole fait du D2C, elle a un modèle souscription de couches pour bébé mais tout amène à penser qu’elle crée une vraie relation de confiance avec les mamans, et qu’il sera simple d’aller vers la beauté (laits, soins…).

- Isabelle est sur la beauté personnalisée, sa technologie Beauty Affinity permet aux clientes de sentir, tester. Ce n’est pas que de la data, les Beauty stylist sont là pour accompagner la cliente.

- Ralph est un service de location de vêtements sur abonnement. Il n’hésite pas à s’inspirer des grandes plateformes américaines comme le Tote, Rent the Runaway, mais aussi Stitchfix. Sa priorité est de trouver les clients précurseurs et de les transformer en ambassadeurs. La location de vêtements est un nouvelle usage, il faut lever des freins.

- Charlotte est la première plateforme de brocante en ligne communautaire. Les valeurs positives de la communauté font partie de son ADN, elle fait gagner du temps aux clients qui évitent de faire 5 brocantes avant de trouver l’objet rare qu’ils cherchaient.

Une voix unique, celle du Fondateur : quelle Culture et Marque (Brand) ?

Francois Meteyer le rappelle, le rôle du fondateur est d’inspirer.

Carole nous parle d’amour et d’une communauté engagée et super fan des produits.

Charlotte de management participatif, prête à « scaler », recruter et intégrer des employés partageant les mêmes valeurs.

Ilan souligne que la différence avec sa 1èreentreprise et l’actuelle est avoir plaisir à travailler sur un sujet qui le passionne.

Isabelle parle de transparence, elle partage le plus d’information possible avec les stylistes beauté (même si elles ne sont pas salariées), c’est la force de la startup.

Ralph met en avant le mécanisme d’horlogerie pour satisfaire le client : répondre et livrer dans les délais fait partie de la confiance créée dans la durée.

La vie d’entrepreneur est trépidante, Conseils amicaux pour durer ?

Faire des breaks ! Ralph met le Dimanche quand il voit des amis son mobile en mode avion. Carole a deux enfants et fait des grands week-ends déconnectés pour être avec eux. Charlotte a fondé son entreprise avec son partenaire, ils parlent de leur startup tous les jours, mais se ménagent aussi des moments calmes.

Carole résume : bien manger, bien dormir, faire du sport !

Un conseil d’entrepreneur à entrepreneur ? Choisissez bien vos investisseurs !

- Levée des fonds : warning, faire sa due diligence sur les partenaires investisseurs

- Charlotte : ‘pousser les portes et oser’, elle raconte sa première levée auprès de business angels trouvé par un cours mail de deux lignes sur linked in avec une approche systématique pour trouver ceux en affinité avec leur projet. Elle a depuis levé avec Accel.

- Carole parle de son échec précédent ne s’étant pas assez renseignée sur le fond d’investissements. Il faut partager les mêmes valeurs.

- Ilan a choisi son dernier investisseur non pas simplement sur la « term sheet » mais sur les valeurs partagées et la vision de l’entreprise si elle scalait comme prévu.

- François à la question sur les corporate ventures et grands groupes : évitez les dans votre capital table si vous voulez parler aux VCs, un grand groupe en equity peut limiter les exits possibles, donc oui en revenues et use cases, mais attention au risque que vous prenez sinon.

- Et un conseil simple à retenir:

Carole : « c’est cool maintenant d’être entrepreneurs, n’oubliez pas les épines au quotidien », c’est un métier dur, qui demande beaucoup d’énergie et de resilience, choisissez le pour les bonnes raisons, parce ce que c’est votre vocation.

Ilan et Isabelle reviennent sur leur premier échec et disent que c’est un métier de passion, il faut savoir bien s’entourer.

Charlotte affirme « faites vous confiance, et soyez sincères avec vous-mêmes ».

TENDANCES BEAUTE

Revenons maintenant au premier panel Odile Nelly Laure: San Francisco /Paris, Silicon Valley/ la France.

Deux écosystèmes différents qui peuvent apprendre l’un de l’autre.

Laure Bouguen, 26 ans, fondatrice de HO KARAN
Laure connait depuis son enfance les bienfaits pour la santé du chanvre (espèce cannabis sativa), que ses grand-parents cultivaient en Bretagne.
Accompagnée d’un docteur en pharmacie, d’un agronome et d’un producteur breton, elle a lancé fin 2017 HO KARAN, la première marque française de bien-être au cannabis.
La marque — accélérée par Sephora et L’Oréal (sans prise d’equity)- est aujourd’hui distribuée dans les 90 Nature & Découvertes de France et chez Birchbox.

Nelly Pitt est fondatrice et inventrice de BeautyMix, solution complète software et hardware permettant de fabriquer très facilement ses propres produits de beauté, naturels et personnalisés, à la maison. X-Stanford de formation, Nelly a créé sa ligne car elle ne trouvait pas de bons produits pour sa peau sensible dans les marques existantes, elle a voulu ensuite la rendre accessible à tous.

Les Tendances.

Les entrepreneurs ont une mission sur terre, comme on l’a entendu par le panel ci-dessus. Une communauté est la base de toute startup qui réussit dans cette ère de transparence et de partage d’expérience en temps réel.

Les entrepreneurs/ fondateurs parlent à des utilisateurs/clients qui partagent les même intérêts, se passionnent pour les mêmes sujets. Au-delà du produit et des services, cela demande aux marques d’avoir une voix originale et unique et des convictions et valeurs.

Cette tendance est aussi la « self expression» : je prends soin de moi et de mon apparence pour me faire plaisir et me réaliser, pas seulement pour les autres. Et par extension la personnalisation des produits.

La tendance naturelle est là pour durer, de la même manière que l’on s’informe des ingrédients dont on se nourrit, comprendre ce qu’on se met sur la peau ou les cheveux devient vital.

Les petites marques ont un net avantage vs les grands groupes sur les messages : traçabilité des ingredients , mais aussi leur mission sur terre, un discours / un « story telling » clair et authentique.

Et il est facile maintenant de produire des formules de grandes qualité, de les tester, et de les mettre sur le marché rapidement, les barrières à l’entrée de la production, distribution et des média ont disparu.

L’AI (artificial intelligence), la data, l’AR (augmented reality), la computer vision, les social media analytics sont des vagues de fond technologiques qui vont permettre à des plateformes et marques en D2C de « scaler » très rapidement, en envoyant les bons messages aux bonnes personnes au bon moment, et en créant une relation de confiance dans la durée avec leur communauté.

Quelles différence entre la Silicon Valley et la France ?

Le savoir faire français et l’image d’un art de vivre à l’international. Paris, capitale d’un écosystème en bonne santé et évolution rapide.

Nelly vient de Chartres et la Cosmetic Valley. Laure vit à Nantes.

De tops écoles en formation et des parcours créatifs : Nelly est ingénieur et diplômée en littérature.

Faiblesse : la difficulté selon Laure de trouver des financements si on n’est pas « tech first ».

Pour Odile, la force de la Silicon Valley c’est les rencontres : academics, entrepreneurs, business angels et VCs se voient régulièrement y compris entre concurrents.

Une idée n’est rien sans l’exécution. Du coup le rythme de développement est rapide.

Les fonds sont effectivement là, mais avec une concentration des investissements des VCs et private equities sur la cible des startups générant 5 Millions de revenus ou plus. Les entrepreneurs avant se concentrent sur les business angels apportant une expertise en plus de leur investissement.

Interpellés par les énormes montants investis pour le rachat de certaines marques dans les deux dernières années, les VCs tier 1 viennent tous de nommer une « female partner » dont la priorité est le consumer goods, D2C, les plateformes, et donc la beauté et la mode.

A suivre, car cela devrait créer de nouveaux acteurs et champions de la beauté et de la mode dans les prochaines années, devenant mondiaux rapidement aidées par les nouvelles technologies et les investissements conséquents.

Revenons maintenant au partage de deux serial entrepreneurs français tech et retail.

Tatiana Jama, Co fondateur & DG @Visualbot.ai@Selectionnist
Ancienne avocate au barreau de Paris et diplômée d’HEC, Tatiana se lance en 2009 dans l’aventure entrepreneurial en créant Dealissime.com, En 2013, Tatiana lance Selectionnist une application mobile de reconnaissance visuelle permettant en une photo de reconnaître n’importe quel produit présent sur une image et notamment tout produit présent dans un magazine (le «shazam» des magazines ). En 2017, Tatiana lance — et co finance toujours avec Lara Rouyres — visualbot.ai une solution plug&play de marketing conversationnel doté d’intelligence artificielle.Tatiana a également Investit dans une dizaine de startups.

Xavier Chauvin co-fondateur et directeur général de Beauteprivee.
Passionné par le digital, l’innovation et les évolutions des tendances de consommation Xavier Chauvin créée en 2007 le site Beauteprivee avec pour ambition de fédérer une équipe de passionné pour révolutionner par le digital et les nouvelles technologie le secteur de la beauté et du bien-être. Beauteprivee présent en France et en Espagne est aujourd’hui le 1er pure player beauté avec plus de 4 000 000 membres.

Xavier Chauvin revient sur les 10 ans de BeautePrivee. C’est une histoire de rencontres et une financement par des business angels apportant une expertise.

Le rapprochement avec ShowRoom Privé est dans cette continuité et apporte bien sûr des synergies faisant peser les deux acteurs environ 200 millions sur la beauté en faisant ainsi un acteur sérieux.

Avoir levé intelligemment le juste montant vs des concurrents ayant levé massivement et frontalement lui a permis au final d’émerger dans la durée.

Xavier est pour le partage des bonnes pratiques car tout est dans l’exécution, pour lui on doit s’inspirer du modèle anglosaxon pour faire progresser de l’idée au business plan rapidement, reprenant la conversation d’ouveture et le partage de point de vue d’Odile.

Tatiana rappelle qu’il faut toujours être bien entourés, et mentionne sa co fondatrice pour Selectionnist et maintenant VisualAI. Après avoir eu des business angels, elle a à son capital un family office et un fond d’investissement et se dit satisfaite de la dynamique créée. Elle est dans une course concurrentiel forte sur la vague du conversationnel et a besoin de lever si elle veut être un acteur international.

Son partenariat avec les marques l’aide à aller plus loin, elle cite l’Oreal en groupe ayant signé avec sa solution.

Elle-même business angel, elle est dans la culture du « pay forward » et du « give back » de la Silicon Valley : partager son expérience et parfois financer des jeunes pousses pour les aider à se développer.

Un chaleureux merci à tous pour votre participation !

A 50 Partners pour son accueil avec Jérôme Masurel founder (50P c’est aider des entrepreneurs dans la durée à développer leur entreprises avec des business angels, aussi mentors, apportant leur expertise) et certaines photos, Astrid Taupin pour l’enregistrement des panels, et Virginie Augagneur pour avoir géré les listes si gentiment et tout!

A très vite,

Odile, back to San Francisco

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Odile Roujol
50 Partners

Founder Fab Ventures and Fab Fashion & BeautyTech community - Conscious Living -Women. BA, Board member, ex CEO Lancôme @loreal /CDO @Orange - L.A. / SF