L’opposition interne à la rescousse de l’Accord d’Arusha

Iwacu
2 min readNov 13, 2017

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Par Egide Nikiza

Agathon Rwasa, au premier plan, et Tatien Sibomana (derrière lui), membres de l’opposition interne.

«Cette démarche unilatérale de révision de la Constitution traduit la volonté de Pierre Nkurunziza de se consacrer président à vie à travers un système type monarchie constitutionnelle.» Lit-on dans une lettre du 8 novembre signée par Nestor Girukwishaka, au nom d’Agathon Rwasa, Evariste Ngayimpenda, et Juvénal Ngorwanubusa, président du parti MRC-Rurenzangemero.

Ces politiciens interpellent le médiateur dans la crise burundaise, Yoweri Museveni, le secrétaire général des Nations unies et le président de la commission de l’Union africaine sur le danger d’amendement de la Loi fondamentale.

C’est une «démarche dangereuse pour notre pays et la sous-région. Elle constitue un mauvais précédent pour le monde entier.» La révision constitutionnelle implique des entorses à l’Accord d’Arusha. Ils évoquent l’ «enterrement» de ce dernier. Avant de souligner que lesdites organisations se sont porté garantes de l’Accord d’Arusha.

Au cas où la révision passerait, ces opposants estiment que le parti au pouvoir aurait tous les leviers pour imposer sa volonté. « Qu’est-ce qui empêcherait demain le Cndd-Fdd de supprimer définitivement tout référence à un quelconque partage politico-ethnique du pouvoir et de commettre l’irréparable ?»

Pour ce, ils appellent nommément la sous-région, l’Union africaine, les Nations unies et toute la communauté internationale à faire feu de tout bois pour empêcher Bujumbura de réviser la Constitution. «En tant que produit d’un consensus politique et social, l’Accord d’Arusha et la Constitution qui en est issue ne peuvent pas être révisés à l’initiative d’une seule force politique, fût-elle au pouvoir, à plus forte raison lorsqu’elle s’y est installée dans la controverse.»

Pour rappel, le Conseil des ministres a adopté, le 24 octobre dernier, un projet de révision constitutionnelle. La limitation des mandats présidentiels à deux quinquennats passe au septennat renouvelable une fois.

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Iwacu

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