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Il est des univers qui marquent et laissent une empreinte. Ils façonnent votre imaginaire, le guident et l’ouvrent. Petit à petit. Phrase après phrase. Il existe tant d’univers qu’il serait impossible de tous les explorer. Par manque de temps, d’opportunité ou tout simplement du fait d’un mauvais alignement des étoiles — lyrisme quand tu nous tiens. C’est pourquoi j’ai été agréablement surpris, au détour d’un post facebook, de voir une porte s’ouvrir de nouveau. Je parle de celle de l’univers du Monde des Ténèbres. Du célèbre monde de Vampire : la Mascarade.
Nous sommes en 2020, et les petits gars de Flyos Games reviennent sur Kickstarter avec un nouveau jeu pour les affamés d’aventure. Après Until Daylight et Kiwetin, c’est cette fois dans l’univers du célèbre jeu de rôle qu’ils seront attendus ce 4 février 2020 avec Vampire: The Masquerade — Chapters. Autant dire que ce jeu de société suscite beaucoup d’attentes, aussi bien chez les passionnés de jeux de société que chez les rôlistes. En ce qui me concerne, et au risque de me répéter, je ne fais pas partie de ceux ayant un quelconque passif avec l’univers. Je ne suis donc pas saisi des inquiétudes et attentes que peuvent avoir les puristes et adeptes de l’univers. Néanmoins il est bon de signaler que Flyos Games comptent dans ses ranges de vrais passionnés de VtM . Cela devrait donc balayer pas mal d’inquiétudes. Alors pourquoi ce jeu m’a tapé dans l’œil ?
Le visuel, mon gars, y’a pas à dire, ça aide !
À mes yeux, le jeu se démarque par sa direction artistique, c’est une évidence. L’apparence, c’est la toute première chose qui frappe quand on tombe sur un artwork de Chapters. L’univers sombre, illustré entre autre, par Marc Simonetti frappe par sa maturité et son aspect lugubre. Pour compléter l’atmosphère, en jeu, la ville de Montréal s’exprime et s’expose sur chacune des sublimes tuiles dessinées par Sergey Vasnev. La ville de la sombre foi cache de nombreux secrets et les dévoilent au travers des ses superbes illustrations. Des rues sombres, aux bureaux, en passant par une maisonnée perdue au fin fond du Canada et théâtre d’un crime (Wink prologue Gangrel), les environnements sont un régal pour les yeux et donnent envie d’en voir encore et toujours plus.
Et il en est de même pour les personnages principaux de l’aventure. Chacun des 8 personnages jouables se démarque et représente pleinement son clan vampirique. Du bourru Brujah à la méphitique Nosferatu, Flyos Games nous offre une galerie de protagonistes riche et variée. Chaque vampire affiche son caractère et son physique particulier, si bien que chaque joueur pourra trouver son personnage favori sans aucun mal.
Autant de personnages qui promettent de régaler les amateurs de figurines et de peintures. En effet, pour ma part, si j’accorde de l’importance à la direction artistique, je dois confesser que la simple vue d’une figurine arrête mon scroll frénétique. Et force est de constater que les premières photos présentées savent séduire.
Les figurines ? Ouais, ça se peint bien ça !
Les 8 personnages jouables de VtM-Chapters ont chacun leur propre figurine de 40mm. Vous pourrez ainsi vous faire plaisir et peindre selon votre imagination votre protagoniste favori. Les sculptures semblent réussies, mais comme pour chaque kickstarter il faudra attendre la réception du jeu pour se faire une idée définitive sur le résultat. Les poses me semblent néanmoins assez vivantes pour certaines. D’autres, bien que plus statiques, ne sont pas désagréables à l’œil et avec une peinture sommaire et appliquée prendront certainement une autre dimension sur votre table. Par ailleurs, durant la campagne, des figurines d’extension de personnages seront disponibles. Flyos Games a déjà également annoncé une grosse figurine de loup-garou très réussie. Par conséquent, on peut espérer que la campagne devrait dévoiler encore d’autre sombres secrets…
Pour le reste du matériel, vous trouverez moult cartes et jetons, des cubes pour suivre les niveaux de santé et de volonté de votre personnage entre autre, des standees pour les ennemis, un filtre polarisant rouge (pour dévoiler de sombres mystères façon les Mystère de Pékin, ma madeleine de Proust ?), un sablier, des enveloppes scellées, des feuilles de personnages et j’en passe…
C’est bien tout ça, mais pour le gameplay ?
Tout à fait ! J’y viens. On promet avec Chapters un RPG dans une boîte de jeu. Autrement dit, toute l’expérience et la liberté d’un jeu de rôle mais transposée dans un jeu de société coopératif sans maître du jeu. C’est une promesse d’envergure. Le jeu va vraisemblablement s’articuler sur 3 axes de gameplay : l’action (La bagarre quoi !), la narration (avec le système d’investigation, de dialogue, les différents embranchements scénaristiques offerts au cours du jeu) et l’expérience (le système d’XP vous permettra de faire évoluer les caractéristiques de vos personnages, de développer de nouveaux talents, etc…).
Chaque personnage possède sa propre fiche de personnage et certaines capacités selon le clan auquel il appartient. L’initiative, les talents, les attributs et les compétences possédés y sont récapitulées. Votre fiche de personnage est principale découpée en 3 catégories principales : physique, social et mental. Chaque catégorie présente ses talents/aptitudes. Pour la plupart des actions que vous effectuerez, ils vous faudra, comme dans un jeu de rôle, faire un test de compétence. En fonction de votre niveau dans la catégorie et dans la compétence demandées lors du test, vous déterminez pour la première le nombre de dés que vous lancez et pour la seconde le nombre de réussites que vous avez d’office. Une fois les dés lancés, comptez vos réussites et additionnez-les aux réussites que vous avez déjà par votre compétence modulo tout modificateur que vous pouvez avoir. Si vous égalez ou dépassez le niveau de difficulté du test c’est réussi. Si vous échouez, il est toujours possible de relancer jusqu’à 3 dés noirs pour 1 point de volonté. C’est simple, limpide. Malheureusement je n’ai pas, à ma connaissance, vu le cas d’une réussite critique ou d’un échec critique. Pour ceux qui connaissent, un système de réussite critique à la Time Stories Revolution n’aurait pas complexifié le gameplay et aurait été un plus sympathique.
En plus des tests, les combats seront gérés grâce à des cartes pour vous et pour votre ennemi ! À votre disposition avant chaque combat, des cartes de techniques. Chaque carte à un niveau requis déterminant si vous pouvez l’utiliser ou non. En fonction de vos points de compétence, vous pouvez ajouter un certain nombre de cartes à ce qu’on appelle votre main active. C’est cette main qui déterminera les actions que vous entreprendrez pour vaincre votre adversaire. Chaque round vous choisirez une carte de votre main et piocherez une carte du paquet de votre adversaire pour déterminer son action. Résolvez la situation et continuez ainsi de suite jusqu’à vaincre votre adversaire… ou trépasser... Vous avez ci-après une vidéo centrée sur le combat, qui illustre le prologue Gangrel.
L’enchaînement des cartes de combats est agréable et rend le combat intéressant. Si chaque type d’ennemi possède ses propres cartes et fait preuve de variété dans ses actions, les combats en seront d’autant plus prenants. De la même manière si viennent s’ajouter des combinaisons de cartes, via des connexions de symboles par exemple comme dans Tainted Grail, le combat prendrait une couche stratégique supplémentaire. Enfin, il n’a été possible pour le moment de voir qu’un aperçu des combats en solo. Il faudra par conséquent attendre la campagne pour voir comment ceux-ci s’articulent à plusieurs.
À noter, que Flyos Games a créé des prologues pour chaque personnages afin d’introduire les personnages et de présenter les différentes actions et règles du jeu de façon plus narrative. C’est une initiative que l’on ne peut que louer. Le prologue Ventrue permet de prendre en main les dialogues et de comprendre comment s’articuleront les choix narratifs. En effet, en parlant à un autre personnage, vous aurez différentes possibilités : simplement discuter, vous imposer, ou encore utiliser vos compétences vampiriques pour lire les intensions de votre interlocuteur et tenter de le dominer. Mais attention, chaque action a des conséquences ! Encore une fois, ce prologue est une version solo. Il apporte tout autant de plaisir de jeu, mais soulève les mêmes questionnements que le prologue Gangrel. Néanmoins il permet vraiment de prendre rapidement conscience de la variété de choix qui nous est offerte.
Le jeu nous offrira aussi la possibilité d’enquêter. Même si cela devrait s’articuler comme les discussions et les combats, les seuls éléments différenciants que nous avons pour le moment sont minces. En revanche, le filtre polarisant rouge et le sablier présentés dans le matériel du jeu me laissent naïvement espérer des investigations et des interrogatoires sous pression ainsi que des petites cachotteries entre joueurs.