Quelle politique mener pour faire face aux nouveaux entrants de la révolution technologique ?

Antoine G
5 min readAug 31, 2018

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Troisième article de la sérié dédiée à la révolution technologique et son impact sur l’organisation des entreprises bretonnes. Vous n’avez pas encore lu les articles précédents ? Ne commencez pas par la fin …

Article 1 : L’enjeu de la révolution numérique pour les entreprises bretonnes

Article 2 : L’impact de la révolution numérique pour les entreprises bretonnes

Dans cet article vous découvrirez :

  • Des solutions gratuites pour l’éducation des équipes à la révolution technologique
  • Un exemple d’acculturation d’entreprise pour sensibiliser les équipes à une approche différente de l’innovation
  • Pourquoi l’international est une porte ouverte sur l’innovation
  • Comment les rendements croissants impactent la performance des entreprises
Peter Drucker

“Parce que l’essence d’une entreprise est de faire du profit, celle-ci a deux et seulement deux fonctions basiques : Marketing et innovation. Le marketing et l’innovation produisent des résultats, tout le reste n’est qu’une structure de coût. Le marketing est l’unique fonction de distinction de l’entreprise.” Peter Drucker

La première réponse est l’éducation. Notre système éducatif est aujourd’hui dépassé et n’intègre pas assez rapidement les évolutions technologiques et sociétales dans les programmes éducatifs. L’entrepreneuriat, le code et la compréhension des nouveaux modèles doivent être enseignées dès le plus jeune âge afin de favoriser l’éclosion d’une génération de faiseurs. La solution passe donc par les acteurs privés qui doivent s’approprier ce que l’État n’arrive plus à faire.

À Brest, TheCorner forme les étudiants gratuitement à l’entrepreneuriat et au développement commercial par le client. Code.bzh intègre une forme de réinsertion professionnelle par le codage, en permettant à certains profils de changer de voie. Ces futurs travailleurs auront le choix : la création de startups ou l’enjeu du développement du territoire et la sauvegarde de l’emploi au travers de l’accompagnement à la mutation des modèles économiques des entreprises traditionnelles.

C’est de notre rôle à tous de les sensibiliser à ce challenge. Plus récemment, de nombreux meetups ce sont montés pour fédérer les différentes acteurs des nouvelles technologies autour de thématiques précises. Ces événements gratuits ont pour objectif de faire connaître aux experts ou profanes les travaux réalisés dans les différents sujets à Brest. Vous pouvez également retrouver ces événements gratuits à Nantes ou Rennes et dans bien d’autres villes.

Pour n’en citer que quelques uns à Brest, l’excellent Meetup Data-science qui réunit les experts de l’analyse de données et permet à quiconque d’améliorer sa compréhension des enjeux du data-mining. Le Meetup dédié à l’acquisition de trafic en ligne fédère toutes les personnes souhaitant mieux appréhender les techniques d’acquisition de trafic en ligne. Autant d’actions, qui ont pour but de permettre à chacun de se former, individuellement, à l’impact de la révolution numérique et de projeter des cas d’usages au sein des entreprises du territoire.

Autant d’investissements de long-terme qui ; nous l’espérons, porteront leurs fruits car il ne faut pas s’y tromper, le territoire ouest breton est en retard par rapport à Rennes & Nantes en terme d’investissement, de levée de fonds ainsi que startups créées.

Il existe des solutions gratuites d’apprentissage du code comme Codecademy. Les nouvelles compétences techniques sont vitales pour la survie des entreprises. Javascript, PHP, HTML, C++ et bien d’autres langages doivent être des compétences maîtrisées et internalisées au sein des entreprises autant que possible. Vos collaborateurs doivent faire de l’auto-formation. Laissez les prendre le temps de découvrir afin qu’ils développent de nouvelles compétences et apportent de la richesse à votre entreprise.

Enseigner le code, aujourd’hui et demain — Olivier Crouzet — École42 au West Web festival 2018

La seconde réponse est l’innovation, à l’image de Triskalia qui investit 1 000 000 d’euros dans la West Web Valley pour permettre de faire émerger des startups depuis Landerneau. C’est un véritable challenge, pour Triskalia et la West Web Valley de réussir à créer un pôle d’attractivité autour du digital et de l’agroalimentaire, pourtant terre d’excellence en Bretagne.

D’autres acteurs se développent sur le territoire breton pour permettre aux entreprises « traditionnelles » de se réinventer, d’apporter une unité économique supplémentaire à leur modèle d’affaire. À l’image de Maël Jaffrelot qui, avec d’autres, lancent un accélérateur pour accompagner des startups issues de projets internes aux entreprises traditionnelles. La solution ne doit pas passer par des incubateurs internes car l’innovation vient souvent de l’extérieur. L’innovation est une culture, une culture de l’expérimentation. L’échec doit devenir quelque chose d’acceptable dans nos entreprises. D’autant plus qu’échouer grâce au numérique ne coûte que peu d’investissement.

Les entreprises devraient toutes avoir un budget dédié à l’échec

Laurent Ovion, Efidin.

La troisième réponse est l’internationalisation. De nombreux organismes créent de la valeur et permettent aux entreprises de se développer à l’international. Bretagne Commerce International fait un travail formidable à ce sujet. Trop d’entreprises pensent encore que le développement à l’international est coûteux, c’est une erreur. La révolution numérique abolit les frontières et permet de sourcer des marchés depuis son bureau, au sein de son entreprise afin de supprimer des problèmes et de créer des jeux de données pertinents, permettant la prise de décisions stratégiques. Le principal problème, chez les entreprises que j’ai rencontré, souhaitant se développer à l’international, est qu’elles ne connaissent pas les bonnes techniques de développement à l’étranger grâce au digital. Pour cela, découvrez nos formations dédiées à l’internationalisation grâce au digital.

Intervention réalisées en Juin 2018 pour le compte de Bretagne Commerce International

La quatrième réponse est la modification des modèles économiques. Si les startups deviennent si puissantes, c’est grâce à leur positionnement dans la chaîne de valeur au travers de la captation des interactions avec la multitude mais également à leur structure de coût.

Chaque startup est aujourd’hui à la recherche de la scalabilité (à différencier des économies d’échelles). Chaque entreprise doit être capable de repenser son modèle pour y ajouter une brique scalable et innovante apportant une réelle valeur ajoutée à son utilisateur ainsi qu’à l’entreprise.

Repenser son business model n’est pas une chose simple, car il ne peut se décréter, il devra se trouver, étape par étape. Un business model est scalable quand il y a des rendements croissants d’échelle, c’est à dire quand l’acquisition d’un nouvel utilisateur coûte moins cher que le précédent. La scalabilité induit un modèle d’affaire dans lequel les coûts fixes restent identiques peu importe le nombre d’utilisateurs à contrario d’un vendeur de voiture qui lui devra embaucher de façon répétitive pour espérer vendre plus de voitures. Une scalabilité parfaite implique des coûts fixes stables, des coûts variables par unité produite décroissants, et des revenus croissants : en clair, cela coûte de moins en moins cher et cela rapporte de plus en plus.

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