Pour un transhumanisme positif

Faire les choix qui nous permettent de cultiver à nouveau les vraies valeurs humaines

Ay. Poulain Maubant
3 min readJun 4, 2015

Après plus de 8 mois de recherche et de travail assez intensifs, je viens de boucler le septième cahier de veille de la Fondation Télécom qui porte cette année sur l’Homme augmenté. Ce texte est fondé sur des travaux des chercheurs des écoles des Mines et Télécom, mais également, compte-tenu de la qualité profondément transdisciplinaire du sujet, sur des travaux de nombreux autres chercheurs, penseurs, philosophes, entrepreneurs, citoyens, écrivains de science-fiction, prospectivistes, un peu partout dans le monde. J’ai acheté une dizaine de bouquins sur le sujet, et lu au bas mot 200 publications et articles divers. J’ai rejoint plusieurs groupes facebook, et suis maintenant de près des recherches sur la longévité, en plus de tout ce que je suis déjà sur le cerveau et sur l’IA, un de mes sujets fétiches. J’ai lu des analyses assez sombres sur ce que pourrait être le transhumanisme et le posthumanisme, parfois par des penseurs qui semblent soit singulièrement manquer de culture, soit devoir conduire une analyse personnelle pour se détacher de leurs peurs primales. J’ai aussi trouvé des textes très lumineux et porteurs de grands espoirs.

C’est ce que je veux partager ici, en quelques mots rapides, pour vous donner, si vous n’en avez pas encore eu l’occasion, un angle de découverte positif du transhumanisme et du posthumanisme (deux notions distinctes, vous le verrez dans le cahier de veille), et vous montrer en quoi ce projet collectif pourrait nous faire retrouver notre Humanité.

La perte de notre Humanité et de ce que nous sommes aujourd’hui est en effet la crainte majeure avancée par ceux qui s’opposent aux idées du transhumanisme. On retrouve cette crainte aussi bien dans ceux qui animent cette opposition par des ressorts religieux — “ne jouons pas à Dieu!” — des ressorts économiques —“les robots vont remplacer tous les métiers, on sera tous au chômage” — ou d’autres réflexions comme “On va construire une Intelligence Artificielle qui va tous nous faire disparaître!” ou “Ne touchons pas à nos corps!” ou “La maladie, la souffrance font partie des lots de l’Humanité.” Ces pensées conservatrices ou mortifères passent complètement à côté de la vraie chance que l’Humanité peut saisir en explorant intelligemment les voies du transhumanisme. Celle, justement, de se retrouver, et de cultiver ce qui fait de nous des humains ! Parce que avouez-le, on s’est complètement perdu en cours de route, non ?

Deux extraits :

(…) pour éviter la dystopie d’un monde de machines qui, paradoxalement, nous libèrent et nous aliènent tout à la fois, il nous faut pas moins que repenser le projet humain. (…) Il y a un chemin clair à explorer (dans lequel) les machines continueraient à nous servir, là où nous sommes uniques : l’art, la poésie, le sport, le rire, la spiritualité… Nous leur demanderions de nous aider à mieux nous connaître, et à augmenter et renforcer les configurations de nos cerveaux correspondant à l’altruisme, la bienveillance, la créativité et la sagesse.

Et, reprenant une vision récemment publiée de Joël de Rosnay sur l’hyperhumanisme, et faisant référence aux travaux (1998) du philosophe Nick Bostrom sur les valeurs du transhumanisme

En faisant disparaître la compétition, la concurrence, et les autres mécanismes qui ont poussé l’humanité dans les méandres de l’individualisme, les technologies pour l’hyperhumain lui permettront de développer des dimensions aujourd’hui inhibées, comme la coopération, le partage, le respect, la solidarité, la fraternité, l’empathie, l’altruisme, autant de valeurs qu’on retrouve bien dans les textes fondateurs de Nick Bostrom.

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Ay. Poulain Maubant

C★O Nereÿs • hop vers l’ère cognitive • #ia #data #cogni #edu #neurobio • #frenchtech • Cofondateur#cantinebrest @AnDaolVras • was chroniqueur pour @TebeoTV