La leçon de mon job out : les bienfaits de 18 mois “inside out”.

Chloe Conscience
Sur la route du Must
5 min readJun 16, 2015

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J’ai lu les lignes de l’article de Clara. Ces lignes franches qui sortent du coeur et qui racontent sans complexe l’élan de vérité qui te guide dans une direction que tu ne connais pas, mais qui te ressemble davantage que toutes les autres directions prises jusque là.

J’ai lu les lignes de Clara et je me retrouve, moi il y a 18 mois, moi il y a 12 mois, moi il y a 6 mois. Je les lis et je ne m’y retrouve plus aujourd’hui, mais je comprends.

Je comprends cette révolution intérieure qui se déclenche en toi quand tu veux bousculer les choses autour de toi.

Je comprends ce qu’implique de quitter un travail pour des raisons bien au delà du professionnel : pour le sens, l’harmonie et l’envie d’être en phase avec soi.

Je comprends que l’entrepreneuriat est une révolution personnelle, autant que professionnelle. L’entrepreneuriat est une expérience de vie, qui devient ta vie.

Il y a 18 mois, je quittais le Figaro pour l’aventure. Il y a 18 jours, je signais au Point. L’entre deux, je grandissais et je m’armais pour passer de la personne que je voulais être à la personne que je suis. Je passais d’une envie de changer les choses au constat d’avoir changé moi. Je passais du quoi faire au comment faire.

Ces 18 mois ont été les plus riches et les plus douloureux de ma vie.

Je tire des leçons que je partage avec vous, consciente que la vie se chargera de bousculer ce que je sais. Mais comme on dit : ce qui est fait n’est plus à faire.

1 — Être soi n’est pas moins courageux que vulnérable.

En décembre 2014, je posais ma démission au Figaro sans n’avoir aucun projet, uniquement une envie : changer de vie.

3 semaines plus tard je partais sur New York pour travailler avec la Présidente et Editrice d’un magazine. 9 semaines plus tard, je quittais le magazine. Toujours aucun projet, uniquement une envie : trouver comment je pourrais contribuer à faire quelque chose qui a du sens.

1 semaine plus tard, je travaillais avec une coach et entrepreneur de New-York et l’aidais dans ces missions. 7 semaines plus tard, je réalisais que je n’avais qu’une envie : travailler sur un projet qui serait le mien.

5 jours plus tard, je rentrais sur Paris.

Je me souviens avoir pris la décision de quitter le Figaro sans aucune difficulté, sans penser que cette décision était une décision courageuse.

Ce qui suit par ailleurs, demande du courage. Prendre des décisions, remettre en question, accepter de changer d’avis une fois, deux fois, dix fois.

Accepter de tomber en amour pour des projets, pour des personnes, sans pour autant y trouver ta place. Accepter de te tromper et d’être patient, de te laisser le temps.

C’est courageux d’essayer de vivre ta vie avec vérité. C’est courageux d’être vulnérable face aux choix, mais d’en faire.

2 — Essayer, c’est se donner une chance de réussir.

Passé la phase de vulnérabilité et de chaos, est arrivé la phase d’action et de chaos. Le chaos fait partie du processus de création, et je n’ai pas encore réussi à dissocier les deux.

En juin 2014, je décide donc de me lancer dans une activité de free lance pour startups. Je n’en ai jamais crée aucune, mais je ne crois pas que l’expérience soit liée au bon sens. Je crois que pour aider au développement d’une startup/ d’un projet il faut du bon sens. Il faut aussi une culture du possible, du travail et de l’envie. Je crois que monter une startup est un travail permanent autant sur soi-même que sur son marché. J’ai donc apporté des qualités humaines, que l’on a tous, si on fait confiance à qui nous sommes.

Au bout de 6 mois, j’ai quitté les startups pour le coaching. À cette période j’avais identifié que l’humain est au centre de tous les bouleversements, que le succès d’une entreprise est liée à notre équilibre personnel et que toute expérience que l’on partage la rend encore plus bénéfique qu’elle ne nous l’a été.

Comment j’ai traversé l’année 2014 ? En refusant d’anticiper, car personne ne peut anticiper ce qu’il ne connait pas; et en essayant. J’ai essayé jusqu’à trouver. Jusqu’à toucher du doigt ce que je voulais, savais et pouvais faire. Tant sur le point personnel, financier, professionnel que sociétal. Certains matins j’avais l’impression que je vivais dans un monde plein de limites, d’autres matins je me disais que nous vivions dans un monde sans limite. J’ai eu beau échanger avec des centaines de personnes, le constat fut toujours le même : les limites sont celles que l’on s’impose, elles s’imposent à nous par nos choix.

3 — La vérité n’est pas toujours celle que l’on croit.

En décembre 2014, j’étais toujours dans le chaos. J’étais persuadée d’être dans la bonne direction, mais dans le chaos. Je me demandais si je trouverais jamais réponse dans cette direction, si je trouverais un équilibre au milieu du sens, je me demandais si la création d’un projet était un épanouissement personnel avant d’être une mission professionnelle. Finalement en décembre 2014, je me suis posé une question : que recherchais-je dans les aventures de ces derniers mois ? Prise dans une direction choisie, et toujours face au constat que mon projet de sens était finalement de choisir mon projet de vie, j’ai pris un aller simple pour l’Australie.

En l’espace de quatre mois, je me suis laissé le temps de faire un point sur ma vie, sur la personne que je suis, sur les sujets qui me parlent, sur les projets que je veux réaliser, et j’ai essayé d’établir mon équilibre.

J’ai appris de ces 18 derniers mois qu’il est essentiel de se laisser du temps et de l’espace dans sa vie pour être en accord avec qui nous sommes. Je retiens également que nos capacités sont en nous ou se travaillent, et sont infinies, mais elles ne valent rien si nous n’avons pas d’équilibre. Un équilibre intime et personnel qui n’appartient qu’à nous.

Au terme de ces 18 mois je retiens 2 choses.

La première c’est que dans la vie comme dans l’entrepreneuriat, il existe des limites. Il ne sert à rien de les ignorer, mais de provoquer le changement pour les faire tomber.

La seconde c’est que le changement est perpétuel. La création d’un mode de vie ou d’un projet suppose d’accepter le changement et le temps nécessaire à ce qu’il s’opère.

L’équilibre c’est pour moi de savoir se laisser porter par le possible, considérer l’impossible, et travailler conscient de toutes les possibilités.

Il y a 18 mois, je quittais le Figaro pour l’aventure. Il y a 18 jours, je signais au Point.

Je crois intimement aujourd’hui que quand une fois dans sa vie, on s’est trouvé face à qui on est, à ce que l’on veut, et à ce que l’on peut faire, le temps, l’espace et l’entrepreneuriat ne sont plus des conditions de réussites, mais des voies de développements qu’on saura nourrir sans condition.

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