Des falaises qui s’érodent mais des riverains confiants …

Damien Derelle
2 min readMar 6, 2017

--

Les falaises méditerranéennes reculent, lentement mais sûrement. 1 cm est rogné en moyenne chaque année, sous l’effet des vagues, des pluies, des tempêtes mais aussi des infiltrations d’eau générées par les activités humaines (arrosage des jardins, vidange des piscines, etc).

En couplant une approche géologique et sociologique, le projet Valse a permis de confirmer l’érosion des falaises du littoral de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et d’analyser le comportement des riverains face à ce phénomène.

Une campagne de mesure de 17 mois a été menée de manière innovante par des scans laser effectués en bateau. 15 000 cicatrices d’éboulements ont ainsi été enregistrées en quelques mois, alors que seulement 21 événements étaient recensés à l’échelle du littoral de la commune.

Comment les habitants concernés réagissent-ils face à ce risque ?

98% des riverains consultés identifient l’érosion du littoral de Carry-le-Rouet. 75% mentionnent des zones d’éboulement confirmées par la mesure géologique. Ils ont néanmoins tendance à minimiser le risque, évoquant des taux de recul éventuels d’1 mm sur plusieurs années.

51,2% des habitants vivant à proximité des éboulements catalogués considèrent d’ailleurs que leur logement n’est pas exposé. De façon quasi-unanime (99%), ils attribuent l’érosion à des causes naturelles, à l’action de la mer et des vagues qui fragilisent le bas de la falaise.

Ils sont en revanche moins enclins à identifier les causes humaines (48%). Ils sont majoritairement confiants dans la technique comme rempart face à la nature, et sont pour 77,4% d’entre eux demandeurs de travaux de confortement. Les acteurs publics sont plus réservés sur ce point, estimant que la mer gagnera toujours sur le long terme.

Ces résultats sont issus d’une analyse qualitative (entretiens semi-directifs effectués auprès de 40 riverains, décideurs et gestionnaires) et quantitative (enquête par questionnaire auprès de 125 riverains). Avec un croisement entre les lieux d’habitation et les éboulements catalogués. Sur le plan sociologique, il s’agit d’une population aisée : les quartiers parmi les plus luxueux de la commune sont aussi les plus exposés au risque d’érosion.

Les résultats issus du projet Valse donnent matière à réfléchir à l’importance de mettre en oeuvre des plans locaux d’adaptation des pratiques humaines à l’érosion en lien direct avec les changements climatiques.

Compléments sur le communiqué disponible sur l’espace presse du BRGM.

http://www.brgm.fr/publication-presse/risques-naturels-paca-falaises-s-erodent-riverains-confiants

--

--

Damien Derelle

Chercheur en microbiologie du sol En Marche pour 2017 Conseiller de quartier