PublicaPersonae · Et si les publics étaient des archétypes…

Nouvelle d’une exploration méthodologique · Chapitre 1 · Partir à l’aventure

Thomas Grospiron

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Essai sur une nouvelle méthodologie d’approche des publics culturels
Proof of Concept sur une adaptation méthodologique des personae au profit de l’étude des publics.

Postulat introductif · Cessons de qualifier les publics par leurs données

Le secteur culturel ne cesse de sonder et d’identifier ses différents bénéficiaires, d’en découvrir ses motivations, ses buts et ses comportements.
Il les appelle “les publics” et il les affuble d’adjectifs comme “scolaires”, “éloignés”, “empêchés”. Il est également possible de le rattacher à une discipline; ce qui peut donner par exemple “des publics en ligne spécifiques aux musiques actuelles”.
En dehors de ce titre honorifique, que savons-nous sur ces multiples publics et avons-nous leurs clés de lecture ?

Quand les moyens techniques et humains sont mis en place pour ces études, généralement à la portée des grands équipements ou évènements, nous identifions les publics tant bien que mal à travers des données socio-démographiques, des données financières, des données géographiques, entre autres, pour un résultat peu appréciable.
Malheureusement, très peu de ces qualifications servent à optimiser les actions culturelles. Peut-être sont-elles inhumanisés ? Les publics se retrouvent-ils derrière ces agrégats de qualificatifs ?

Pourquoi ne pas proposer une qualification des publics · ils le sont terminologiquement · basés sur leur propre interprétation de leurs personnalités et de leurs pratiques culturelles.
Plusieurs méthodes existent.
Je m’emploie à les utiliser pour prouver tout d’abord qu’une adaptation de méthodes marketing au secteur culturel est possible; et d’autre part, que les personae, les archétypes de personnalités sont des médiums plus pertinents car ils surfent sur les vagues des diversités, des spécificités et des monographies.

« Il n’y a pas de public spécifique »
Marie-Christine Bordeaux — Lisa Pignot (2007)

Les préparatifs · La boîte à outils

Quand nait l’idée d’étudier les publics culturels, nait davantage l’envie d’utiliser un nouvel outil dont les résultats sont probants mais invisibles; un jeu; une exploration à travers des méthodologies “hostiles”.
Cependant, cette exploration doit se faire dans un espace de travail suffisant cadré pour éviter de s’y perdre.
Il est aisé de se laisser convaincre par une méthode marketing et de perdre de vue son objectif : appliquer des méthodes marketing avec l’exigence d’une adaptation concrète et cohérente aux mécanismes culturels.

Mon objectif est de formuler une nouvelle recette d’études des publics culturels. L’enjeu sera de déterminer la viabilité de cet agrégat méthodologique.

Mon terrain d’exploration sera une P.O.C., “Proof of Concept”, procédé qui désigne le fait d’avoir des éléments plus ou moins tangibles assurant qu’un nouveau concept (...) n’est pas une simple vue de l’esprit. (…) peut être réalisé à partir d’une étude qualitative ou d’un test en situation réelle. (www.definitions-marketing.com)

Mes outils seront la méthode d’Alan Cooper, Previsionnal personas consistant à définir un archétype représentant un groupe de personnes dont les comportements, motivations et buts sont proches (…) (WeLoveUsers); la méthode de Don Norman, Ad Hoc Personae, basé sur l'intuition et les hypothèses d'un concepteur (...) n'a donc pas besoin d'être «réelle», seulement réaliste» (Maggie Peterson)

Je ne m’aventure cependant pas à utiliser la méthode des Proto Personas; ne souhaitant pas me baser sur les résultats de brainstorming; privilégiant l’analyse brute de traits, de préférences et de leviers évitant les croyances et les hypothèses.

Enfin, se dessine à l’horizon de mon exploration une dernière méthode marketing nommée M.V.P., “Minimum Viable Product”. “Elle est une stratégie de développement de produit, utilisée pour de rapides et quantitatifs tests de mise sur le marché d’un produit ou d’une fonctionnalité.” (VentureHacks)
Elle n’est pas mon objectif mais donne lieu à de nombreuses projections dont le déploiement de cette nouvelle recette d’étude des publics.

Départ vers la zone d’exploration

Comme tout bon explorateur, je me prépare tout d’abord à travers de la documentation. Je m’acharne à lire, décrypter plusieurs études des publics et articles sur le sujet réalisés ces vingt dernières années. Je me focalise sur les noms connus ou les personnes rencontrées dans le cadre de ma vie professionnelle.

Au-delà du public : « non-public » et publics potentiel ·
Frédéric Gimello-Mesplomb

(…) les institutions culturelles s’interrogent sur le « non-public », sur les personnes qu’ils ont le sentiment d’avoir des difficultés à toucher ou qu’ils jugent relativement indifférents à l’offre culturelle.

Sociologie des publics en bibliothèque · Carole Parisot

Le public est aujourd’hui une des raisons même de l’existence de la bibliothèque au même titre que la collection et la médiation.

Les événements culturels : essai de typologie · Claude Vauclare

C’est ce que propose la présente étude, qui vient rappeler qu’un événement culturel repose sur la rencontre d’un public avec la création artistique dans un lieu et un temps donnés.

Les études des publics : Conclusion / Perspectives · Philippe Chantepie

Typologie des publics et pratiques culturelles des Français · C.Renaudin

Que révèlent ces enquêtes ? · Des changements… · …Mais pas que · Des analyses et des conclusions différentes selon les enquêtes.

L’étude du public d’un établissement culturel ou la production d’événements et d’espace de discussion de la qualité culturelle d’un lieu · Sabrina Leyendecker

Il s’avère du même coup nécessaire de repenser l’instrument d’analyse sociologique qu’est le questionnaire en tant qu’instrument de mesure de la qualité culturelle du public

Figures du public au 18ème siècle : le travail du passé · Hélène Merlin

Une expérience ou rien ? Qu’est-ce qui motive les publics culturels ? · Cyril Leclerc

Il y a quasiment autant d’expériences culturelles que de personnes qui la vivent.

Cette lecture et analyse faites, je me retrouve face à mon postulat de départ; à mon objectif initial : Faire la recette d’une méthode de qualification des publics culturels via des archétypes en les déterminant par leurs traits de personnalités; leurs comportements, leurs motivations et leurs buts.

S’engage immédiatement une volonté de mettre des mots, de désigner ces dénominateurs communs et de rendre cette approche ludique pour se considérer par rapport à ces derniers.
Suite à cette introduction, j’engage la première étape de cette exploration : Sonder & observer.

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Thomas Grospiron

Artisan en #Communications #Marketing #Culture · S’y connait en méthodes, outils et stratégies + coordonne le RéseauRP (www.reseaurp.org)