Les jeunes aident à façonner les actions nationales en matière de planification familiale

Family Planning 2020
5 min readMar 30, 2018

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Abdou Gado Mariama, originaire du Niger, était membre de la première cohorte de jeunes à assister à l’un des ateliers des points focaux de FP2020. Elle décrit son expérience à l’atelier et en tant que jeune défenseuse de la planification familiale dans son pays d’origine.

Découvrez Mariama.

Pourquoi travailler sur les questions de SDSR, en particulier la planification familiale ? Qu’est-ce qui vous a incité à vous impliquer dans ce domaine ?

Tout ce qui touche à la santé me tient particulièrement à coeur. La santé me passionne depuis mon jeune âge. Après mes études secondaires, mon plus grand espoir, c’était d’étudier la santé : c’est ainsi que je me suis lancée dans des études de médecine. Je termine maintenant ma quatrième année d’études en médecine au Niger.

Même en tant que jeune fille, j’étais très motivée pour que les choses changent et j’ai compris l’importance de la santé pour y arriver et encourager le développement. Les soins de santé sexuelle et reproductive, en particulier la planification familiale, aident à combattre la pauvreté, la mortalité maternelle et infantile, à mettre un terme au mariage des enfants et à surmonter de nombreux autres problèmes dans les pays en développement.

Mon pays compte 69 % de jeunes et la plupart sont sexuellement actifs. Chaque jour, ils font face à une grossesse non désirée et, dans de nombreux cas, recherchent des avortements clandestins. Beaucoup de jeunes sont infectés par des infections sexuellement transmissibles et le VIH. Il y a urgence. Je veux lutter contre ces problèmes — nous avons besoin d’une population jeune et en bonne santé pour bâtir notre pays et le faire progresser.

Quelles actions vous et les jeunes avez-vous prises pour promouvoir la planification familiale dans votre communauté ? Pouvez-vous donner un exemple ?

J’ai été élue Présidente du Réseau des jeunes ambassadeurs du Niger pour la santé reproductive et la planification familiale il y a trois mois ! Nous nous concentrons sur la sensibilisation. Nous allons vers la communauté et partageons des informations sur la contraception — chaque jeune ambassadeur a le devoir de rendre la planification familiale accessible et de partager des informations faciles à comprendre avec les personnes qui l’entourent. Nous utilisons les médias sociaux et écrivons des blogs sur notre expérience pour aider les gens à comprendre la planification familiale à un niveau personnel et se sentir à l’aise sur la question.

J’ai utilisé les médias sociaux pour parler de mes propres expériences en matière de planification familiale. J’ai commencé une page Facebook pour mon blog en octobre 2017, et plus de 500 personnes l’ont aimé en 24 heures. C’était incroyable ! J’ai décidé de saisir cette occasion et de continuer à accroitre mon audience en encourageant les gens à poser des questions et à entamer sur Facebook des discussions avec moi sur mes articles. Aujourd’hui, plus de 1000 personnes suivent ma page et plus de 90 % d’entre elles se trouvent au Niger. C’est une victoire personnelle pour moi, et j’ai conseillé à d’autres jeunes ambassadeurs de faire de même afin que nous puissions atteindre encore plus de personnes.

Lors de l’atelier des points focaux de cette semaine au Cameroun, quelles questions ou discussions vous ont touchée ?

C’est difficile de n’en choisir que quelques-unes. Toutes les discussions m’ont touchée parce que la santé reproductive et la planification familiale sont si importantes pour moi — mais celles que j’ai le plus appréciées, c’était : comment et pourquoi utiliser des pratiques à fort impact, l’importance d’élargir le choix des méthodes et d’investir en fonction de la demande. Il y avait aussi les discussions sur la façon de répondre aux besoins des jeunes en matière de contraception. Les discussions sur ces questions clés m’ont donnée des idées pour de futurs projets et d’autres initiatives visant à rendre la planification familiale accessible aux gens dans mon pays.

Participer à cet atelier est très important car cela montre à quel point FP2020 se soucie des opinions des jeunes. FP2020 sait que les jeunes doivent être impliqués dans la prise de décision. L’atelier a été l’occasion d’en apprendre beaucoup sur les politiques et les plans politiques en matière de planification familiale dans les pays de la région, en particulier dans mon pays. On m’a personnellement demandée de donner mon point de vue et mes idées lors de la création du plan d’action pour les prochaines étapes au Niger. J’ai également eu l’occasion de partager mes expériences avec des collègues de différents pays, des jeunes et des anciens. L’atelier a été la première occasion pour moi de rencontrer des membres du Secrétariat de FP2020 et de nombreux experts en matière de planification familiale.

Quels sont les défis et les opportunités que vous partagez avec d’autres jeunes championnes de la PF dans la région ? Quels défis et opportunités sont uniques au Niger ?

J’ai pu rencontrer et discuter avec d’autres jeunes championnes de la planification familiale sur les moyens de travailler ensemble pour relever les défis auxquels les jeunes sont confrontés lorsqu’ils tentent d’accéder à la contraception. Nous avons également partagé des expériences — des choses que nous avons faites dans le passé qui ont parfaitement fonctionné et qui pourraient être faites ailleurs.

Un défi qui est unique au Niger, c’est d’aider les gens à comprendre que la planification familiale n’est pas contre ou interdite par l’Islam. Le Niger est un pays musulman — 99 % de sa population est musulmane. C’est donc une grande opportunité — si nous pouvons amener les Musulmans à mieux comprendre la planification familiale, nous aiderons certainement à résoudre certains des problèmes qui freinent le développement de notre pays.

Quelles sont les grandes prochaines étapes de l’atelier ? Qu’espérez-vous voir dans les prochains mois et dans les années à venir ?

La première étape après cet atelier est de s’assurer que toutes les associations de jeunes et ONG représentées par le Réseau des jeunes ambassadeurs dans mon pays sont informées du plan d’action national du Niger pour la planification familiale afin que nous puissions travailler ensemble pour atteindre les objectifs identifiés ensemble. Deuxièmement, nous travaillerons avec les points focaux FP2020 pour suivre les actions que nous avons planifiées et veiller à ce que tous les espoirs et engagements soient respectés.

Mon souhait pour les prochains mois, c’est de réaliser toutes les activités que nous avons prévues, et de voir qu’elles améliorent l’accès à une gamme de choix contraceptifs pour les femmes. Je souhaite que, dans les années à venir, aucune femme ne meure en donnant naissance, qu’aucune fille ne soit enceinte ou soit forcée de se marier, que personne ne soit infecté par le VIH ou par d’autres infections sexuellement transmissibles. Ce ne sont pas seulement des souhaits, ce sont mes prières silencieuses pour mon pays et au-delà, pour tout le monde.

Que peut faire la communauté et le partenariat FP2020 pour vous ?

FP2020 peut m’aider, ainsi que d’autres jeunes ambassadeurs, à améliorer notre capacité d’analyse de l’information et nous aider à comprendre comment utiliser stratégiquement ces analyses. Deuxièmement, FP2020 peut nous mettre en contact avec l’expertise technique et les ressources financières, et travailler avec nous pour affiner nos projets afin qu’ils soient attrayants pour les partenaires potentiels. Enfin, FP2020 peut nous aider, en tant que jeunes représentants, à s’impliquer dans les questions de planification familiale dans nos pays à travers le cadre des points focaux.

En bref, nous avons besoin de FP2020 pour nous soutenir afin que nous puissions atteindre nos objectifs avec brio en améliorant l’accès des jeunes à la contraception.

Visitez www.familyplanning2020.org pour plus d’informations.

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Family Planning 2020

FP2020 is a global partnership working to enable 120 million more women & girls to use voluntary, modern contraception by 2020.