Chief Happiness Officer : le bonheur au travail, mythe ou réalité ?

Jing
5 min readJul 9, 2019

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Vous vous demandez certainement quel est ce nouveau métier au nom étrange et aux consonances très startup-iennes. Né à l’orée des années 2000 en plein coeur de la Silicon Valley, le Chief Happiness Officer, communément appelé le CHO (ou encore le Feel Good Manager, Directeur Général du Bonheur, Gourou du bonheur et autres appellations farfelues) est un métier en plein essor dans un contexte de management en crise.

Est-ce une véritable réponse à un problème managérial, ou bien un effet de mode ? Une lubie des entreprises à l’effet placebo ? Est-il vraiment possible d’être heureux au travail ?

😎 Le Chief Happiness Officer : quelle casquette ?

Si le nouveau métier de CHO a le vent en poupe, c’est bien que sa contribution est utile à l’entreprise. Mais quelles sont ses missions ? De quoi s’occupe-t-il ?

Un manager 2.0 :

Le CHO a pour mission principale de remettre l’humain au centre de ses préoccupations. Il s’occupe du bien-être des salariés. Je sais ce que vous allez dire, le CHO est là pour chouchouter les employés, c’est donc un peu la nounou d’entreprise, mais ses missions ne se résument pas seulement à organiser des tournois de baby-foot ou mettre à disposition des céréales Captain Crunch à volonté. Les collaborateurs ont cette exigence de plus en plus pressante, en particulier chez les jeunes générations, qui brisent les codes traditionnels du monde du travail et aspirent à s’épanouir dans l’entreprise (pour en lire plus sur les attentes des millennials au travail et comment les fidéliser, c’est par ici). Le CHO est la personne clé de l’entreprise en charge de l’acquisition et de la rétention des talents, et ses actions contribuent à renforcer la culture d’entreprise. Plus qu’un messager du bonheur, le CHO est un véritable diffuseur de sens.

Né au sein de Google, le CHO est là pour que le salarié se sente bien, sans quoi son efficacité, sa productivité, son engagement se détériorent. Les entreprises prennent de plus en plus conscience que, pour être productif, un bon salaire n’est plus la seule motivation (n’est plus une motivation suffisante?). L’investissement est garanti : un salarié heureux est 43% plus productif et 86% plus créatif et innovant (si vous avez besoin d’autres chiffres pour vous convaincre, notre article sur la nécessité d’investir dans le bonheur des salariés répondra à vos attentes).

MISSIONS DU C.H.O.

  • Mettre en place une culture de travail positive et féconde (très corporate)
  • Améliorer les relations entre les collaborateurs et créer une cohésion de groupe (team building)
  • Éviter tout obstacle au bon travail des salariés
  • Organiser des activités fédératrices et innovantes liées aux intérêts de chacun.

… ou un marchand de bonheur ? :

C’est connu, le changement a souvent du mal à se faire accepter. Tout comme les nouveaux métiers nés des réseaux sociaux et de la révolution numérique, le métier de CHO se voit mener la vie dure, et ses représentants sont souvent qualifiés de “marchands de bonheur”. La profession est en effet parfois tournée en dérision pour son aspect “pansement sur une jambe de bois”, effet placebo, ou encore incubateur du burn-out. Le CHO est parfois perçu comme le clown de l’entreprise, l’amuseur de l’open space, bien loin du sérieux manager aux méthodes plus traditionnelles.

L’incompréhension de ce métier et les piques sarcastiques qu’il reçoit tiennent à l’incongruité de sa fiche de poste : la promesse d’amélioration du bonheur des salariés est-elle sincère ou de façade ? Est-ce juste une stratégie d’entreprise pour recruter plus de talents ? Est-il possible de généraliser le bonheur au travail ?

🦄 Le bonheur au travail : une utopie ?

Le bonheur au travail est-il possible ? Non, ce n’est pas le dernier sujet du bac de philo, mais une véritable problématique majeure au sein des réseaux de management et de ressources humaines. Le bonheur du salarié est une des clés de la réussite de l’entreprise (par ici). Avec 94% de salariés désengagés en France, le marché de l’emploi est un eldorado pour les CHO qui oeuvrent à rendre les employés heureux, et boostent leur engagement.

L’OCDE définit le bonheur au travail selon trois facettes :

  • la dimension émotionnelle (les affects positifs sont supérieurs aux affects négatifs)
  • la dimension cognitive (la satisfaction que me procure mon travail, les conditions, la rémunération)
  • la dimension aspirationnelle (le sens que je trouve dans mon travail, le sentiment de contribuer à un projet, d’avoir un impact, d’être reconnu).

Le CHO veille au bon équilibre de ces trois dimensions.

Mais le bonheur ne s’explique pas universellement, et on voit mal comment un CHO peut mener une stratégie pertinente pour améliorer le bonheur de chacun de ses salariés. Le bonheur est un mot qui n’est traditionnellement pas appliqué au contexte professionnel. Il englobe des notions plus intimes, plus personnelles, qui n’ont apparemment pas leur place au travail.

🔄 Le cercle vicieux du bonheur en entreprise :

On pourrait considérer que les employeurs qui proposent à leurs salariés de s’occuper de leurs problématiques aussi bien professionnelles que personnelles, par ce fameux biais du CHO, mettent les collaborateurs dans une situation qui s’apparente à un cercle vicieux. L’entreprise chouchoute ses salariés pour pouvoir obtenir plus d’eux : si l’entreprise est là pour le salarié, le salarié se doit d’être là pour l’entreprise (CQFD). Si cette dernière a besoin que le collaborateur reste un peu plus tard à son poste, comment celui-ci pourrait lui en vouloir, vu tous les avantages qui lui sont mis à disposition ? Pourtant, l’employé peut se faire les ongles ou se servir à volonté dans le frigo, ses missions resteront les mêmes, et cela ne changera rien à son évaluation qui déterminera sa promotion ou son licenciement.

Pourtant, le CHO doit être vu comme un bonus pour l’employé. Car si quelqu’un n’est pas heureux dans son travail, ce n’est pas un stand de massage ou une activité de team-building qui changera la situation. Il est nécessaire de comprendre le salarié et ses besoins pour mettre en place une stratégie cohérente et efficace, et pouvoir prétendre à améliorer son bonheur au travail.

Si vous souhaitez en apprendre plus sur les solutions visant à améliorer le bonheur de vos collaborateurs de façon individualisée, faites appel à Jing, votre plateforme de gestion d’avantages salariés personnalisables.

Article écrit par Axelle Balekdjian

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