Comment j’ai changé ma façon de manger …(et j’ai survécu, en mieux !)

Intermediius
5 min readSep 6, 2015

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Changer son alim?
“Et pis quoi encore ?”
“J’ai un boulot de malade, des emmerdes une bonne moitié de la semaine, alors si on peut pas se faire plaisir…!” (ce n’est pas un point d’interrogation, je sais).

Mieux, “je suis en couple ou parent” — rayer la mention inutile- “depuis un an, donc j’ai pas besoin de faire de régime !”
Soit.
On a tous des bonnes raisons de se faire plaisir.
N’est ce pas la fonction de la nourriture depuis que l’humain est civilisé ? C’est notre culture.

Oui mais… le tiramisu alors qu’on a déjà mangé un mezze et un magret de canard pommes sarladaises... Est ce finalement bien raisonnable ?
Non. On le sait. On l’ a tous fait au moins une fois. J’aurai pas du…
Oui.
Sauf que ça arrive souvent, enfin un peu trop. Justement parce que c’est notre culture.
Je connais quelqu’un qui se mangeait il n’y encore pas longtemps une baguette avec du Nutella en dessert. Lui, il a du “level” je sais, mais Rachel et Monica dans Friends c’était leur pot de crème glacée, d’autres leur paquet de chips en rentrant du travail…on a tous eu notre baguette de Nutella d’une manière ou d’une autre.

Ce qu’il y a de bizarre. C’est de se venger sur la nourriture. Se venger. Comme un sacrifice tribal qu’on ferait avec le pot de tarama, le carpaccio et la chantilly.
On purgerait nos peines et nos frustrations (raaaaaah!) en se tartinant le visage de chantilly. Et les dieux seraient exaucés. Nous serions en paix.
Sauf que non. Cela ne marche pas comme ça.
Les premières victimes de cette orgie sacrificielle, c’est… nous. Et notre corps pour commencer.
Nous aimons manger. Mais notre corps a des limites.
Il nous rappelle que notre cerveau et ses envies de gras et sucre a ses limites.
Vous l’aurez compris : je ne parle pas de régime ou de minceur.

Je parle de difficulté à… être bien. De lourdeurs jusqu’au midi d’après, à force d’avoir farci notre tube comme une oie de passage.
Fait-on passer tout Paris dans le métro le soir ? Non, il y a des limites…
Là c’est pareil.
Pourquoi encrasser ses cellules et se “mettre mal pour se faire du bien” (sur un court moment).
Et je ne parle pas des problèmes de santé (ni d’esthétique).
En fait, je trouve que la première chose à faire dans son alimentation, est de retrouver son envie. Et donc ses non-envies.

On doit retrouver son appétit de “petit animal” qui sait s’équilibrer. Découvrir des aliments parce qu’il sent qu’il en a besoin. Parce que c’est là qu’on trouve du plaisir ET du bien être.
Et pas autre chose.

Alors, quand on m’a dit “tu sais tu devrais essayer d’être vegan” je me suis dit… pourquoi faire ?

On ne devrait pas avoir besoin de se demander ce qu’on mange…
On le fait comme on respire. Sans y penser. Parce qu’on ne devrait pas y avoir à penser.
Pourtant… on apprend à respirer. Petit contre notre mère. Puis, au sport. Avant les examens, pour réguler son stress. Puis plus tard, en méditant.

Il y a des manières de respirer. De progresser dans notre rapport à la respiration.
Et si c’était pareil dans le fait de manger?
Au Mexique ou en Provence y un siècle, on mangeait du hérisson comme le lézard dans certains pays d’Amérique. Est ce un problème ? Non, c’est le résultat d’une histoire : des circonstances et des choix.
Quel est le fruit de notre histoire alimentaire aujourd’hui ?

A commencer par la mienne…
A la maison, on mangeait de tout. Puis, quand mon père a eu des colites, on s’est mis à manger du pain complet. J’ai aussi allégé ma ration de frites / féculents que j’avais en tant qu’ado…et je m’en suis mieux porté.
Plus tard, quand j’ai eu mon premier appart, la viande qui faisait mon repas deux fois par jour, a régressé quand je me suis rendu compte que je me sentais moins lourd après repas.
En furetant ici et là, j’ai redécouvert le gout des légumes comme les carottes ou les endives parce qu’elles étaient bio. C’est bête comme un placebo… mais non, cela change du tout au goût.

On peut changer notre alimentation, même si cela n’est pas évident comme ça… car on ne remet pas facilement en cause nos habitudes. Pourtant, notre façon de changer raconte le meilleur de nous-mêmes. Et notre alimentation est l’une des choses les plus personnelles qu’on ait…Le premier de nos engagements aussi.

N’oublions pas une chose : avec dormir, c’est notre activité principale de la journée. Pas seulement trouver de quoi manger, manger… mais aussi digérer. Tout est interconnecté.

Et c’est cela que je cherche. Qu’on cherche tous. Sauf si l’on veut se faire du mal.
Notre façon de manger, est une part importante de notre vie. Mieux, une part cachée de notre identité. Mais elle nous suit comme une ombre.
Mieux vaut donc, ne pas lui faire du mal. Et chercher à l’accompagner dans sa volonté de grandir.
Les modes passent. Le désir de progresser reste.
Nous sommes tous des progrivores.

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