029 — IDENTITE

Thomas Tissot
4 min readJul 4, 2018

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Chaque lundi et chaque mercredi pendant 50 semaines je vais tâcher de m’approprier un mot, de trouver un angle intéressant et de développer des idées qui, je l’espère, créeront des discussions animées et bienveillantes autour de sujets qui, sans que nous en soyons toujours conscients, influencent nos vies au quotidien

Photo by Vince Fleming on Unsplash

Je trouve la notion d’identité assez fascinante.

L’identité de chacun serait déterminée, figée, parfois même cachée ou enfouie, se soustrayant à la vue de celui qui chercherait à la définir avec précision. Et pourtant il n’y aurait pas de question plus importante que celle-ci : « Qui suis-je ? ».

Certains passent leur vie à essayer de se trouver, de comprendre qui ils sont, de déterminer ce qui les caractérise, comme s’il s’agissait là d’un pré-requis à une existence heureuse et accomplie. Il y en a pour qui cela prend la forme d’un voyage initiatique au bout du monde, d’autres se cherchent dans les cabinets de psychologues ou de thérapeutes. D’autres encore espèrent se trouver dans des livres ou des œuvres d’art. On tend l’oreille, on prête attention à tout ce qui pourrait nous en dire un peu plus sur les personnes que nous sommes.

En réfléchissant ainsi, nous faisons de l’identité quelque chose de figé, quelque chose qui ne nous appartiendrait pas tout à fait, comme si elle nous était donné et qu’il nous revenait seulement de la découvrir en parcourant les méandres de nos esprits.

J’ai le sentiment que si nous choisissons d’appréhender les choses de cette manière c’est parce qu’en faisant de l’identité un ensemble de caractéristiques déterminées, établies et continues, nous répondons à un besoin profond de cohérence.

Les caractéristiques de ma personnalité seraient donc des repères auxquels je pourrais me raccrocher dans un monde constamment en mouvement.

Parfois les traits de ma personnalité peuvent également me servir d’excuses. « Je suis désolé mais je suis comme ça, c’est à prendre ou à laisser ». Ce faisant je me ménage une porte de sortie, un échappatoire, un joker.

Mais le plus souvent, j’ai l’impression que cette identité naît de l’envie et du besoin de donner du sens a posteriori aux événements qui marquent notre parcours.

Je regarde en arrière et revisite mon histoire pour essayer de comprendre ce que cela dit de moi.

J’ai réagi comme cela dans tel contexte cela doit donc vouloir dire que je suis …. (insérer l’adjectif que vous voulez). Puis au fil des années on apprend à prédire l’avenir à partir du passé : « Les 5 dernières fois où X m’est arrivé, j’ai réagi de cette manière. Il n’y a donc pas de raison que je réagisse différemment cette fois-ci. »

« Les 5 dernières fois où nous nous sommes disputés, j’ai fondu en larme, je suis émotif, il n’y a pas de raison que cette fois-ci se soit différent. »

« Les 5 dernières fois que mon boss a critiqué mon travail, j’ai passé mes nerfs sur mes collègues, je suis quelqu’un de sanguin et de passionné, il n’y a pas de raison que cette fois-ci se soit différent. »

A force de répétitions on ancre un certain nombre de comportements et de pensées, on les considère comme des acquis que rien ne semble pouvoir ébranler.

Le problème c’est que tout cela est faux.

L’identité, comme toutes les constructions mentales, peut être changée. Ce qui la rend si compliquée à bousculer ce sont les habitudes que l’on a mis en place autour de ce que nous imaginons être des traits fixes de notre personnalité.

Plus on répète une habitude, plus elle devient compliquée à modifier. Elle bénéficie au bout d’un certain temps d’une inertie qui la rend difficile à changer.

La bonne nouvelle c’est donc que ce que nous sommes n’est en rien une fatalité. Si je ne suis pas à l’aise avec certains traits de ma personnalité, je peux faire le choix de changer. Je peux devenir quelqu’un d’autre. La seule question qui se pose alors est celle des motifs qui nous poussent à vouloir changer. Ces raisons sont-elles porteuses, excitantes ? Est-ce qu’elles nous serviront autant que notre entourage ?

Est-ce que je fais le choix de changer pour devenir quelqu’un de meilleur ?

Rendez-vous lundi pour la suite du programme.

En attendant, prenez soin de vous.

T.

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Thomas Tissot

J’écris chaque semaine sur la stratégie, la performance, la psychologie et les organisations. Retrouvez mes écrits sur : www.thomas-tissot.com