Du Drop Shipping au lancement d’une marque ou comment fédérer sa communauté avant de se faire copier ?
Pour ceux qui connaissent, le drop shipping est un excellent moyen d’apprendre à faire du e-commerce en apprenant tout simplement en faisant. C’est aussi un excellent moyen de ne pas prendre de risque lorsque l’on a trouvé une niche sur laquelle se lancer. En revanche, vous pouvez très facilement perdre votre avantage à la minute ou vous vous faites copier à petite comme à grande échelle si votre communauté n’est pas réelle ou solide !
Pourquoi est-ce que je vous en parle aujourd’hui ?
Comme vous le savez, ce qui m’intéresse c’est les solutions qui permettent aux entreprises de créer de l’activité pour embaucher et donc créer de l’emploi. C’est donc pour moi important de partager des informations qui peuvent éventuellement vous aider les entreprises qui en ont besoin de transformer leur modèle pour les rendre plus agiles.
1/ Parce que je souhaite proposer des alternatives aux entreprises qui veulent transformer actuellement tout ou partie de leurs modèles
2/ Parce que le Drop shipping est un élément qui est parfois utilisé par les Digital Native Vertical Brands afin de ne pas avoir à gérer du stock
3/ Parce qu’il y a des enjeux liés à la copie, à l’importance de développer une réelle marque si vous cherchez à construire une réelle entreprise et pas juste à faire un coup
Le Drop shipping Kesako ?
Avec le scandale sur les « fausses marques » d’influencer dont le principe était basé sur du « drop shipping », la pratique vous est peut-être familière ?
En effet, fin novembre 2018, la toile ne parlait que de ça : Emma Cake Cup et son compagnon ont apparemment profité de leurs communautés en créant de fausses marques selon le twitto @Doubleshit et dont la journaliste Anne Lods parle dans Glamour : « Les deux influenceurs ont en effet successivement fait du placement de produit pour différents items comme des montres, des accessoires mobiles, mais aussi des stimulateurs d’activité physique.
Renvoyant leurs abonnés par un simple swipe sur des sites fraîchement créés pour l’occasion, Emma et Vlad ont trouvé le bon filon : revendre des produits de très basse qualité et achetés moins de 10 euros, à des prix pharaoniques, tout en faisant croire à une réduction. Prenons la montre connectée.
Dans le thread, sur une capture d’écran, on voit l’accessoire en promo : 79,90€ au lieu de 429€. Il ne faut pas s’y méprendre, il s’agit d’une montre que l’on trouve entre 9 et 12€ sur le site AliExpress. Si, encore une fois, la pratique est discutable, il s’agit en plus d’un prank : les sites disparaissent une fois les commandes passées, sans savoir si les clients ont reçu ou recevront leur achat. Sur ces sites on ne trouve d’ailleurs aucun numéro de siret, ni même de mentions légales, bref, une arnaque. »
Attention, le drop shipping n’est pas mal en soi et beaucoup d’entrepreneurs s’en servent pour des produits d’excellente qualité. Il permet à beaucoup de personnes de pouvoir créer une activité complémentaire à leurs revenus classiques, voire de vivre uniquement de leur activité en drop shipping. Dans le cas cité plus haut, c’est la manière dont cette pratique courante a été exploitée qui a été relevé comme gênante.
Trêve de commérages, revenons à nos moutons : le Drop Shipping, Commence ça marche ?
Cette pratique se base sur de la livraison directe entre votre communauté, le commerçant qui a un site e-commerce et son fournisseur. Souvent, le commerçant collabore avec des acteurs comme AliExpress ou Amazon pour gérer l’expédition et le stock. AliExpress ou Amazon sont d’ailleurs parfois eux-même détenteur du stock en question et le commerçant paye un service auprès de ces acteurs et récupère une commission sur les ventes réalisées auprès de sa communauté.
En quoi cette pratique peut-être intéressante pour amener de l’agilité au sein des entreprises ?
Il est toujours délicat de parler d’engagement quand on parle d’Alibaba ou d’Amazon puisque leur développement a un impact certain sur les acteurs économiques locaux. Cependant, d’ un point de vu logistique, le nerf de la guerre quand ont doit distribuer ses produits, la pratique est intéressante. Néanmoins, comme je le dis souvent, il est très difficile d’être parfait sur toute la chaîne de valeur et en plus créer de la valeur en étant compétitif, créer de ’emploi localement et vivre de son activité.
Pour éviter les « burn out » ou la « schizophrénie » liée à la recherche du modèle durable « parfaitement parfait », essayons de nous concentrer sur un impact à la fois, et là nous parlerons ici du STOCK ! En effet, ce qui me plaît dans le drop shipping c’est que c’est une réponse parmi d’autres, aujourd’hui aux problématiques de sur-stockage et de gestion de sa chaîne logistique puisqu’il s’agit de répondre à un besoin plutôt que de l’anticiper au risque de trop produire! Penser en partie de manière plus durable donc.
C’est aussi, selon moi, un excellent moyen pour les entreprises de limiter les risques lors de lancement de nouveaux produits. Dans le cas par exemple d’une marque qui veut se diversifier, proposer dans un premier temps un produit d’un fournisseur potentiel en drop shipping avant de valider complètement son nouveau produit comme faisant partie de son offre, puis récolter les retours de sa communauté sur ce test permet ensuite de réaliser des lancements pertinents et plus proches de la réalité puisque le « test » se fait pas sur des fichiers excel, mais « grandeur nature ».
C’est notamment sur un format similaire que des marques créatives se lancent depuis presque 10 ans maintenant et lancent parfois chaque modèle de leur marque sous ce format ! C’est le cas de la marque Pérus par exemple.
Du coup, si des entreprises entières se créent sur ce modèle, de simples lancements à l’intérieur des entreprises peuvent aussi s’opérer, peu importe la taille de celle-ci et imiter/intégrer le processus du drop shipping en interne sur une partie de leur chaîne de valeur, qu’en pensez-vous?
Cela demande aussi une transformation des métiers et donc de formations sur le sujet, de revoir les chaînes logistiques; de travailler complètement différemment avec ses fournisseurs.
De se transformer quoi.
Quels sont les avantages et inconvénients du drop shipping ?
Il faut savoir qu’il y a plusieurs sortent de drop shipping :
- celui pratiqué par de grosses places de marché comme Amazon, Alibaba, Etsy ou encore Afrikrea
- celui réalisé par un revendeur X sur une niche Y
- celui réalisé pour une occasion spécifique et de manière temporaire comme pour les périodes de fêtes
- celui réalisé par des marques que l’on appelle également private label shipping ou drop shipping en marque blanche que l’on voit de plus en plus apparaitre aujourd’hui et qui séduit de nombreuses marques aujourd’hui ou fournisseurs qui se transforment
Les avantages
- pas de frais logistiques car vous n’avez pas à gérer les expeditions
- pas de stocks ce qui évite l’argent qui dort 😉
- le fond de roulement est toujours en positif ce qui est un avantage quand on se lance via ce modèle
Les inconvénients
- les fournisseurs peuvent exiger un minimum de commande
- les conditions des intermédiaires comme Amazon ou AliExpess peuvent être difficiles à gérer pour de petits revendeurs
- les ruptures de stocks que vous ne contrôlez pas côté fournisseurs peuvent vous causer des problèmes ensuite côté clients
- les coûts de marketing sont énormes! Le drop shipping c’est entre 10% et 30% de votre CA qui part uniquement sur de l’acquisition clients en ligne et la communauté n’est pas vraiment fédérée (sauf dans le cas des private label shipping ou drop shipping en marque blanche/propre)
Ce dernier point m’amène à une réflexion sur un sujet que j’adore et qui est au coeur de mon activité : LE DEVELOPPEMENT DE MARQUE !
En quoi créer une marque peut permettre de transformer des entreprises basée 100% en drop shipping ou des fournisseurs classiques aujourd’hui ?
C’est en discutant avec d’anciens fabricants qui lancent leur marque en propre et que j’ai accompagné, de même qu’en rencontrant Nathalie dans le cadre d’un coaching que j’ai pu me confronter à cette problématique.
Dans le premier cas, le couple travaille dans le textile depuis plus de 15 ans. Leur expertise pointue est d’une richesse incommensurable. Leur expérience, une réelle mine d’or pour comprendre leur marché et surtout leur communauté. Le couple veut aujourd’hui complètement transformer son activité et pour valoriser leur savoir-faire, créer une marque.
Même chose pour Nathalie qui est la fondatrice d’une niche qu’elle a découverte et qu’elle fait fonctionner 100% en drop shipping. Elle vit de son activité et à fait un mois de décembre qui pour certaine marque peut s’apparenter au CA d’une année entière !
Mais quand j’ai demandé à Nathalie pourquoi elle souhaitait mon aide, elle m’a dit ne pas vouloir être dépendante uniquement de ses investissements en marketing digital et voulait fédérer sa communauté.
Son challenge ? Sortir d’un modèle basé que sur des coûts en marketing relativement élevés et créer une marque forte avec une réelle communauté qu’elle fédère.
Pour conclure, je dirais comme souvent que la marque reste la valeur sure. C’est elle qui apporte de la valeur, de l’humanité et vous permet de communiquer avec votre communauté avec de l’authenticité et de la sincérité. C’est aussi elle qui permet de faire rêver et transmettre des valeurs, vos valeurs, tout en exprimant votre WHY.
Les éléments essentiels à garder en tête quand vous créez votre marque sont les mêmes qu’évoque Doug Stephen, dont je parle également dans mon article sur les multimarques à savoir :
- être surprenant
- être unique
- personnaliser son approche
- engager sa communauté et être engageant
Car on l’oublie trop souvent, mais une marque est souvent l’extension d’un message et de valeurs bien plus profondes qu’on ne le pense, et c’est l’émotion que l’on transmet qui touche si celle-ci est sincère. Un produit de bonne qualité aujourd’hui ne suffit plus car… « c’est la base« .
Originally published at phoenixbrainrising.co on January 6, 2019.
