Goldup, le début du Game

Laetitia Lamari
4 min readJul 16, 2019

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Depuis le 29 juin 2019, je peux enfin dire que je fais partie du game. C’est étrange, parce qu’il aura fallu attendre 36 ans pour qu’enfin je me sente à ma place, au bon moment, avec les bonnes personnes et sans protester.

Le game c’est ce terrain de foot au milieu de la cour de récré que je ne pouvais pas traverser lorsque j’étais enfant. Ce même terrain qui était accaparé et réservé de facto aux garçons, pendant 20 minutes, avec l’aval du corps enseignant, parce que bon, les garçons ont besoin de se dépenser.

Le game, c’est aussi ce terrain de basket que d’autres garçons investissaient pendant la récré et la pause -déjeuner, et tout le temps. Parce que bon, les garçons ont toujours besoin de se dépenser.

Le game, c’est encore les parcs et les jeux extérieurs assiégés par les garçons, parce que bon, les filles ça aiment jouer tranquillement assises avec des poupées et des livres.

A 5 ans, je défendais mon terrain de jeux avec des pierres et des cailloux à destination des garçons qui nous menaçaient de regarder sous nos jupes si, nous, les filles, refusions de leur laisser notre espace de jeu, en l’occurrence un petit train tout pourri, avec des clous apparents à vous filer le tétanos en deux secondes. J’ai envoyé à l’hôpital un certain M. Il en est ressorti avec 9 points de suture. C’est mal, mais pas plus que de nous bannir du petit train à cause de notre genre.

A 8 ans, je lançais une pétition à destination du directeur de notre école primaire républicaine et laïque pour enfin avoir le droit de traverser le terrain de foot sans se prendre le ballon en pleine tête et surtout de pouvoir jouir, nous les filles, de ce foutu terrain. Le dirlo, visiblement gêné a opté pour la parité : les filles étaient autorisées à jouer, avec les garçons. ils nous fallait bien des parrains, parce que bon, les garçons savent mieux jouer que nous.

Ces deux anecdotes ne sont pas anodines. Mon enfance, mon adolescence, ma vie d’étudiante, de salariée, de mère ont été jonchés de ce genre de bannissement, d’exclusion gratuits et infondés. Ah si, sur mon sexe. Mon vagin, ma fouffe, ma chatte, mes seins, ma poitrine, mes boobs. Ecrit comme ça, c’est tout de suite trivial, pourtant rien de nouveau sous le soleil. C’est notre réalité de femme, en 2019.

Alors, lorsque je postule au programme Goldup , initié par la pétillante CEO de The Family , Alice Zagury, et porté par Marine Sorato, je me dis que peut-être là, pour une fois, je n’aurai pas de cailloux à jeter ou de pétition à faire signer, pour enfin faire partie du game.

Présentation du programme Goldup

Parce que Goldup c’est exactement ça : la possibilité d’en être, en 5 semaines. Et de manière totalement non paritaire : nous ne sommes qu’entre meufs, qu’entre Goldies. Avec nos réussites, nos échecs, nos casseroles, nos enfants sous le bras (car oui, les meufs peuvent venir avec leurs enfants, un service de baby-sitting est proposé, rien de fou, mais c’est suffisamment novateur pour être souligné).

Le programme, réparti en 5 samedi dédiés à un ou plusieurs thèmes (identité visuelle, growth hacking, réseaux sociaux, administratif, etc.) s’adresse à des entrepreneuses. Avec ou sans idée de business, l’objectif est de nous aider à monter notre business en ligne rapidos et bien ficelé. Shopify et Payplug sont partenaires et des dizaines d’intervenants nous accompagnent tels que Shanty Baehrel, la BisQueen / CEO de Shanty Biscuit , Maxime Blondel au parcours insolent ou encore Claudette Lovencin, Co-fondatrice de Fempo, la marque qui réinvente nos culottes de règle.

Workshop by Yago Martinez-Falero Hein “ Instagram Masterclass”

Le game, et j’en suis convaincue après des années d’experience en e-commerce et dans les réseaux de femmes du digital, c’est la possibilité d’ouvrir son business en ligne. Car oui, s’il est bien une industrie qui nous accepte, ne nous voit pas encore comme une menace, c’est le business en ligne. Facile, rapide, peu chronophage une fois automatisé, et rentable. Plus besoin de cailloux ni de pétition.

Ainsi, depuis le 29 juin, je rencontre des femmes intelligentes, avec du courage à faire pâlir n’importe quel homme un peu trop persuadé que c’est lui qui a les clés du terrain, du game. Je rencontre aussi des hommes, des mecs qui n’ont pas honte de nous ouvrir les portes du terrain de jeu. Des mecs qui partagent leurs expériences, leurs tips, leurs échecs, sans honte et sans supériorité patriarcale. Et un mec qui nous fait à manger, et bien qui plus est !

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