Coming out d’une hypersensible

Leïla Poncelet
Scribe
Published in
7 min readJun 7, 2017

Aujourd’hui j’aborde un sujet qui me tient particulièrement à cœur : l’hypersensibilité. Ça fait maintenant quelques mois que j’ai plus ou moins découvert, ou du moins véritablement accepté ;) , que j’étais quelqu’un d’hypersensible ou une hypersensible, je ne connais pas la bonne syntaxe, mais on s’en fou tu me diras !

Ce n’est pas une maladie, une déficience, un symptôme, un défaut ou quoi que ce soit d’autre de négatif, c’est simplement une particularité du cerveau ou un trait de personnalité, vois le comme tu le souhaites.

Du coup j’ai eu envie de me lancer dans une série d’articles sur ce thème là.

Mon objectif est de te montrer la richesse de cette particularité si peu connue, aussi bien par ceux qui la vivent que par les autres.

La preuve, c’est en séance avec ma psy que j’en ai fais moi même la découverte et que j’ai appris à l’accepter. Aujourd’hui j’apprends à me servir au mieux de cette hypersensibilité qui m’a pas toujours rendu la vie facile.

J’apprends à la gérer et à en faire une force plutôt qu’une contrainte.

Sache que ce n’est absolument pas de ta faute s’il t’es difficile de vivre avec ton hypersensibilité, c’est la faute de la société ! Oui je balance ! ;)

Je te partage mon expérience pour pouvoir t’aider à améliorer ton quotidien en tant qu’hypersensible ou bien pour t’aider à comprendre les hypersensibles si tu en as autour de toi.

Vivre avec un hypersensible…

C’est un sujet hyper vaste et qui s’exprime différemment chez chacun de nous, donc si tu ne te retrouves pas dans tout ce que je dis ça ne signifie pas que tu n’es PAS un hypersensible au même titre que si tu te reconnais dans certaines caractéristiques ça ne signifie pas non plus que tu ES un hypersensible (la phrase la plus longue de toute l’histoire de la phrase). Mais dans tous les cas tu pourras en tirer des pistes de réflexion pour apprendre à mieux te comprendre et donc te connaître, et également trouver des solutions pour être plus épanouit dans ta vie.

Mes mots sont tirés de livres sur le sujet, de recherches personnelles mais aussi et surtout de ma propre expérience. Je serais donc hyper intéressée de connaître comment ça se passe pour toi en tant qu’hypersensible ou personne côtoyant un/des hypersensible(s).

Sens-toi donc libre de t’exprimer ci-dessous dans les commentaires :)

Hypersensibilité : une définition maltraitée

En quelques morts, c’est quoi l’hypersensibilité ? (oui je m’auto-interview laisse moi kiffer)

Si l’on tape sur google (pas trop fort hein) le mot « hypersensibilité » voilà ce qu’on trouve pour wikipédia :

Au premier abord l’hypersensibilité renvoi aux émotions et plus précisément à l’excès d’émotions. En effet le mot « sensible » est dans la tête de beaucoup synonyme de « facilement affecté » et « hyper » est par définition « plus que la normal ». Du coup quelqu’un d’hypersensible est perçu comme fragile et toujours dans l’exagération de ce qu’il ressent. C’est la vulgarisation de ces mots qui a mené selon moi à la stigmatisation des hypersensibles comme des personnes à « fleur de peau ». D’ailleurs pour les gens être « sensible » c’est DÉJÀ être « plus affecté que la normal » alors si on rajoute un superlatif là c’est l’escalade du crime !

Mais « sensible » vient de « sens » donc par définition nous sommes tous des êtres « sensibles » et si tu me dis que non je vais te mettre ma merde sous le nez on va voir si tu sens rien !

Oups.

Être « hypersensible » c’est simplement quelqu’un qui a ses sens plus réceptifs et donc in fine capable de « percevoir plus ».

Et ça ne s’applique pas qu’aux émotions mais à tout un tas d’autres domaines. D’ailleurs j’en profite pour placer une idée par trop con :

Ressentir des émotions n’est ni mal ni dangereux pour la santé ;)

Hypersensibilité : le cerveau droit

Mais dis moi Jami biologiquement ça se passe comment ?

Le cerveau humain est composé de 2 hémisphères :

  • le cerveau gauche : le cerveau de la raison qui est linéaire, méthodique, verbal, numérique, analytique. C’est cette partie du cerveau qui nous fait avoir conscience de notre unicité, il pousse donc à l’autonomie et l’individualisme.
  • Le cerveau droit : le cerveau des émotions qui privilégie l’information sensorielle, l’intuition, perçoit les choses de manière globale. Il est affectif, émotionnel, donc irrationnel. Il se sent appartenir au genre humain en général voir même le monde vivant et est donc plutôt altruiste et généreux.

Voilà globalement les univers de chaque hémisphère. La majorité des gens (70%-85%) ont un cerveau a dominance de l’hémisphère gauche. Les hypersensibles ont eux une prédominance de l’hémisphère droit et donc représente environ 15%-30% de la population. Personnellement je pense qu’il y a aussi un autre pourcentage comprenant les gens sans cerveaux du tout… mais c’est un autre sujet ;)

Je n’ai besoin de personne pour rigoler à mes blagues

Il est donc pas évident pour un hypersensible de s’insérer dans une société qui a été pensée pour des hémisphères gauches. L’école, l’éducation, le monde du travail, la vie en société sont des domaines pas nécessairement adaptés pour quelqu’un d’hypersensible.

Hypersensibilité : les conséquences

Si l’hypersensibilité était plus répandue on la prendrait certainement plus en compte et cela permettrait aux hypersensibles de moins se sentir bizarres, seuls, incompris, voir même inférieurs aux autres.

Mais quand on se sent différent et surtout qu’on vit mal cette différence deux comportements se présentent à nous :

  • s’adapter tant bien que mal et finir par s’épuiser de fonctionner à contre courant de sa véritable nature (ça a été mon cas par exemple), considéré comme trop fragile
  • s’isoler et finir par se retrouver en marge de la société, considéré comme incapable

Dans les deux cas, la personne se retrouve surtout face à une incompréhension d’elle-même et souffre de cette différence qui l’éloigne à la fois des autres et d’elle-même.

Hypersensibilité : de nouvelles perspectives

Aujourd’hui je brise la glace (oui j’ai osé cette expression) pour te dire qu’il y a des solutions afin que tu trouves ta place en tant qu’hypersensible et soit en parfaite harmonie avec toi même et les autres :)

Je veux que tu découvres à quel point ce trait de personnalité est une porte ouverte sur de nombreuses occasions super cools pour ta vie, tes projets, ton épanouissement.

Si tu apprends à gérer ton hypersensibilité et à l’utiliser correctement, en plus de te sentir pleinement toi elle t’apportera des facultés inimaginables ;)

Au delà de l’hypersensibilité, je suis d’ailleurs convaincue que nous gagnons tous à exploiter notre nature intérieure pour faire de notre vie une histoire exceptionnelle. C’est même le but de la vie.

Même si tu as un ami qui s’appelle Patrick, oui.

Hypersensibilité : par où commencer

Avant de te donner n’importe quelle solution, astuces ou n’importe quel conseil, je veux te donner la première étape essentielle : L’ACCEPTATION.

Jamais tu ne pourras avancer si tu n’acceptes pas que tu as une manière différente de penser. Tu peux avoir un même objectif mais il faut accepter que le moyen d’y accéder sera différent. Une fois que t’acceptes ça, tu ouvres alors ton esprit à agir différemment, selon TES propres règles et donc tu pourras assumer pleinement ta différence ;)

Ose exprimer ta vraie nature à toi même et aux autres, ça sera la preuve que tu as vraiment accepté qui tu es.

Même si t’es un peu chelou ❤

On ne devrait pas avoir à « oser » être soi même, ça devrait être la base, mais notre société construite sur l’ego nous rend la tâche difficile…

Souvent on n’ose pas car on a peur d’être rejeté pour qui l’on est vraiment et on se dit que si l’autre ne nous aime pas alors c’est que nous sommes une sous merde ou quelqu’un de mauvais. Mais ce qu’on ne se dit pas c’est qu’il y a des milliers d’autres personnes pour nous aimer comme nous sommes, pourquoi eux auraient moins raison que les autres ? ;)

Et puis en fait la quête de l’amour de l’autre n’est pas une fin en soi. Pourquoi on attend que l’autre nous aime ? Pour nous donner une bonne raison de nous aimer nous même. Mais c’est encore la société qui nous a foutu cette idée en tête.

On nous apprend dès l’enfance que le bonheur c’est avoir une récompense et que pour cela il faut la mériter. Alors on apprend à attirer l’attention de l’autre pour lui prouver qu’on mérite, quitte à aller à l’encontre de nos valeurs. On place toute notre estime dans le regard de l’autre, source de notre récompense.

Mais vous aurez beau avoir toutes les récompenses du monde ou les approbations de tous, si vous vous aimez pour ce que vous n’êtes pas ça finira par vous rendre malheureux.

Soyez vous même pour être heureux. Aimez-vous pour être vous-même. N’attendez rien des autres pour vous aimer.

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