Credit : Crime is Money on Flickr © Pierre Corbucci

Distribution des aides en Afrique : la blockchain, outil anti-corruption ?

Money By Design

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(Article publié originellement dans Les Echos le 24/04/2018)

Par Olivier Rocca, CEO, Co-fondateur de Money by Design

Selon une estimation de la Banque mondiale, fraude et corruption coûtent chaque année 148 milliards de dollars à l’Afrique ; un chiffre à mettre en perspective avec le montant de l’aide au développement : 146 milliards de dollars en 2016.

Pour Olivier Frémond, responsable du département des partenariats public-privé à la Banque mondiale, face à ce problème récurrent, il est de la responsabilité morale des bailleurs de « faire la police ». Mais les moyens utilisés habituellement — davantage de transparence, renforcement des institutions et plus grande implication de la société civile — ne semblent pas suffisamment porter leurs fruits. Aussi, réfléchit-on désormais à transformer le fonctionnement des bailleurs et repenser les mécanismes d’octroi des aides afin qu’elles soient gérées directement par les bénéficiaires.

L’AIDE AU DEVELOPPEMENT : CHRONIQUE D’UN ECHEC

Lorsque les ONG interviennent directement sur le terrain, elles sont systématiquement confrontées au même problème : la nécessité de négocier avec les potentats locaux pour pouvoir accéder au village, au quartier, voire à la rue qu’elles veulent aider. Un véritable business du détournement de l’aide au développement s’est installé depuis des décennies sans que cela soit vraiment visible dans les livres de comptes. Avec la multiplication effarante des intermédiaires et des autorisations associée à la complexité administrative et réglementaire, l’aide au développement ressemble à un bateau qui prend l’eau de toutes parts et qui, bien souvent, n’atteint pas sa vraie destination. Les limites et les dilemmes auxquels les ONG sont confrontées quotidiennement sont très nombreux : de la coopération avec les régimes armés au versement de droit d’accès aux pègres locales, des logiques d’intérêts des acteurs politiques locaux à celles toutes aussi dévastatrices de certains médias, il est de nombreux facteurs contextuels qui conduisent au détournement des aides.

DU VIRTUEL AU VERTUEUX

La technologie de la blockchain pourrait bien contribuer à apporter des solutions inédites à ce problème épineux. En effet, la blockchain rend possible un lien direct, sans intermédiaire, entre les bailleurs, ONG ou institutions, et les bénéficiaires finaux des aides au développement. Ce lien direct, que l’on pourrait assimiler à une décontextualisation de la distribution, garantira aux bénéficiaires finaux que les budgets qui avaient été prévus pour eux vont bien leur être attribués de façon sélective et effective.

La blockchain serait également un outil très précieux pour les institutions financières, en étant capables de contrôler en temps réel la façon dont les fonds sont utilisés, les institutions financières internationales vont pouvoir entrer dans une nouvelle ère : celle d’une aide internationale plus juste et plus efficace.

En effet, pour la première fois dans l’histoire, cette technologie permet une traçabilité totale des flux financiers. Cela confèrera à ces institutions un niveau de transparence encore inconnu aujourd’hui.

BLOCKCHAIN : QUAND LES PIRATES DEVIENNENT CORSAIRES

La blockchain a longtemps été considérée par les institutions comme un sujet de méfiance, portant un risque potentiel de fraude liée à des transferts de fonds illicites. Pourtant la transparence accrue qu’apporte cette technologie pourrait être mise au service de ces mêmes institutions et les aider à impulser leur propre dynamique de changement. Cette proposition a d’ores et déjà retenu l’intérêt de la Banque mondiale ; ce que confirme Fabrice Bertholet, Senior Analyst : « Etablir de la transparence, de l’automatisation, de la traçabilité dans la gestion des transactions et des flux monétaires constituent des enjeux majeurs pour l’aide au développement : directement en favorisant la bonne gestion des financements, indirectement par le renforcement de la gouvernance, l’amélioration du climat des affaires et l’attraction des investissements privés ».

Si jusqu’à présent la technologie de la blockchain était restée cantonnée aux communautés technologiques que l’on appelle familièrement les Geeks, elle peut — elle doit — sortir de ce carcan et servir de base à des projets totalement disruptifs au sein d’autres éco-systèmes. Les communautés technologiques ont un rôle clef à jouer dans la construction des institutions du futur ; et ce sont les institutions qui constituent l’avenir durable de la blockchain.

Olivier Rocca : CEO, Co-fondateur Money by Design

CEO de Money by Design et co-fondateur de la start up Voxcracy, Olivier Rocca dispose de plus de 15 ans d’expérience en finance et en gestion d’actifs.

Sa formation et ses compétences lui confèrent une réelle expertise en droit, sciences politique et en art. Il est l’auteur d’ouvrages sur la monnaie et la démocratie : « Argent et conscience » et « La théorie logique de la démocratie »

Money By Design

Money By Design apporte la puissance de la technologie de la Blockchain aux institutions au travers de la Smart Tokenisation.

La Startup Française propose des solutions pour monétiser les actifs matériels et immatériels afin de créer de nouveaux moyens de financer l’économie.

Ainsi, la blockchain Money by Design fonctionne sur la base d’une « monnaie intelligente » qui apporte à tous ses utilisateurs des fonctionnalités entièrement nouvelles et directement intégrées dans la cryptomonnaie baptisée GeoToken.

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Our team aims to create the first real digital currency in History