Pikamee rend l’antenne.

Nemo
15 min readMar 20, 2023

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Don’t cry because it’s over, smile because it happened

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Le 31 mars 2023, un peu plus de 3 ans après son lancement, la chaîne YouTube d’Amano Pikamee s’arrêtera. Avec presque 670 000 abonnés au compteur et 150 000 sur Twitch, c’est une large communauté de fans qui va devoir dire dire adieu au personnage sans savoir si la streameuse derrière continuera sa carrière dans le domaine. Comme c’est toujours le cas pour les V-Tubeuses populaires, son annonce de départ le 1er mars a provoqué une période d’intenses réactions de sa communauté avec beaucoup de messages-réponses très émouvants où se mêlent remerciements, tristesse et amertume.

Faisant moi-même parti des personnes qui apprécient énormément Pikamee, et disons-le ayant déjà verse pas mal de larmes suite à cette annonce, je me suis demandé comment transformer cette mauvaise nouvelle en quelque chose de positif avant qu’elle parte. Ne sachant pas dessiner ou composer ou autre talent artistique, je me suis rabattu sur la plume et ai décidé de rédiger ce texte d’hommage avec l’aide précieuse à la rédaction de Kmeuh, Yattoz et Kohaque.

L’objectif de ce texte n’est pas de circuler uniquement parmi les personnes déjà fans de Pikamee mais bel et bien de s’adresser à toutes et tous, amateur-trice de V-Tubeuses ou non, pour expliquer ce qu’est l’expérience de spectateur-trice de V-Tubeuse, en quoi Pikamee aura marqué, revenir sur les conditions de son départ et détailler ce que sera son héritage.

Mais commençons donc par expliquer le V-Tubing. Pour celles et ceux qui le souhaitent sachez que vous pouvez sauter le tuto et aller directement à la partie suivante. (C’est comme les livres où tu es le héros.)

“I’m All Alone This Year…”

Impossible de parler du monde du streaming sans parler des confinements mis en place dans le monde entier suite à l’arrivée de la pandémie de Covid-19 en 2020.

Du jour au lendemain, une très grande partie de la population s’est retrouvée enfermée chez elle. Un nombre impressionnant d’individus se sont alors retrouvés, parfois seuls, dans un climat de stress et d’angoisse auquel beaucoup n’était pas préparés. Chacun-e l’a vécu à sa façon mais pour ma part je me dois d’admettre, pour contextualiser un peu mon état mental au moment où je découvre Pikamee, que la découverte de Twitch et du monde des V-Tubeuses (ainsi que la présence de mon chat) furent une véritable porte de sortie qui m’empêchèrent de tomber dans une déprime et des crises d’angoisse qui auraient pu être beaucoup plus fortes.

Mon attachement émotionnel au streaming créé par ce contexte unique n’est pas un cas isolé et, notamment lors des départs des V-Tubeuses, on trouve beaucoup de témoignages de personnes qui expliquent à quel point leurs streams ont pu les aider à surmonter un quotidien difficile. Même si cela sonne très cliché promotionnel de film à l’eau de rose, la sincérité de beaucoup de ces récits est globalement très touchante.

Cependant je suis bien conscient que, vu de l’extérieur, le streaming est un spectacle qui peut être vite mal compris. On se souviendra notamment de la réaction d’Antoine de Caunes en 2014 lorsqu’on lui parle de Twitch (« faut vraiment avoir rien à foutre de sa vie »). En 2023, le phénomène est désormais plus dans les mœurs notamment grâce à un concept de plus en plus connu : les relations parasociales.

Plutôt que de tenter l’explication moi même, faisons donc appel à Wikipedia :

Une relation parasociale, ou interaction parasociale, est un type de relation sociale à sens unique dont une personne peut faire l’expérience vis-à-vis d’une personnalité publique ou d’un personnage de fiction. La personne concernée peut développer des sentiments d’amitié, bien qu’elle n’ait peu ou pas d’interaction directe avec l’objet de ses sentiments.

Un exemple courant de relation parasociale serait donc de citer ce personnage de fiction qui nous faisait rêver étant enfant ou ado et dont on prenait plaisir à s’imaginer devenir son ami-e et partager ses aventures.

La relation spectateur/streameur franchit toutefois plusieurs paliers par rapport à cet exemple. Tout d’abord les interactions parasociales s’établissent sur un chat réel avec une véritable personne et non un personnage de fiction. Ensuite il y a aussi la question du modèle économique. Le-la streameur-euse fait un métier où ses revenus sont souvent basés en partie voire quasi totalement sur des dons d’argent de la part de sa communauté. La personne qui fait un don, en plus d’être spectatrice, devient également l’une des mécènes de manière ponctuelle ou récurrente et en sera souvent remerciée directement par le-la streameur-euse.

Le V-Tubing pousse le concept encore plus loin puisque non seulement la personne qui streame n’est pas visible mais en plus sa présence à l’écran est représentée par un modèle de personnage virtuel au design travaillé et qui, très souvent, retranscrit mouvements et humeurs. On en arrive à un cocktail parasocial redoutablement efficace : de la fiction attrayante sur la forme et un être humain sur le fond.

Il n’en fallait pas beaucoup plus pour que l’industrie japonaise du réconfort s’empare du phénomène et développe un business très lucratif de chaînes YouTube autour de personnages au design anime et très majoritairement féminins incarnées par des jeunes femmes et hommes recrutées pour cela.

Et lorsqu’on parle de recrutement, il est à souligner qu’il s’agit là d’un réel casting. V-Tubeur-euse est un métier complexe et usant qui nécessite une réelle professionnalisation. On y reviendra plus en détail dans la suite de ce texte mais retenez qu’il ne suffit pas de prendre n’importe quelle jeune femme avec une jolie voix pour que ça marche. Une véritable expertise dans le casting et l’accompagnement est donc nécessaire pour prospérer et aujourd’hui le V-Tubing est majoritairement trusté par 2 compagnies japonaises : Cover Corporation qui gère l’agence Hololive et Any Color qui gère Nijisanji. Il existe également d’autres initiatives similaires avec Crunchyroll qui a lancé avec un certain succès la chaîne de sa propre mascotte Hime, VShoujo ou Sony qui n’a jamais réussi à faire décoller ses V-Tubeuses lancées sous la bannière « VERSEⁿ ». (Quel nom incroyable pour les moteurs de recherche, des génies.)

Terminons cette partie explicative en revenant à l’une des questions de départ : Au fait, pourquoi tu regardes ça ?

Et pour répondre à cela, je vais me permettre de retranscrire une idée très pertinente trouvée par Yattoz :

En fait regarder du streaming est un phénomène qui pourrait se rapprocher de ces personnes qui allument TV ou radio pour « avoir une présence » ou plus anciennement de ses fans d’un groupe ou d’un-e artiste qui achetait les magazines « Fan de » pour se sentir plus « proche » de leurs idoles.

J’aime beaucoup ces comparaisons parce que je les trouve très justes. Au final le V-Tubing est un métier du divertissement comme un autre. La forme a changé mais le phénomène de communauté autour de l’artiste pas vraiment. Il est juste beaucoup plus poussé et de façon bien plus rapide avec les moyens de communication modernes.

Ainsi, expliquer de manière exhaustive toute la sous-culture, les lores et les memes des communautés V-Tube nécessiterait un travail intense de plusieurs mois voire années et probablement un livre entier. Nous nous en abstiendrons donc ici pour nous concentrer, enfin, sur l’objet du texte : Pikamee.

“GET A JOB DAYO!!”

L’aventure de Pikamee commença avec l’ouverture de sa chaîne YouTube le 19/03/2020 (soit pile 2 jours après le début du premier confinement national en France. Hasard, coïncidence ? Oui totalement.). Elle faisait partie d’un groupe de V-Tubers appelées les VOMS du nom de la «société » qui leur cèdent une licence d’exploitation de design. Il s’agit d’un cas différent des grandes agences, décrites plus haut, qui ont un contrôle bien plus fort. En effet, Pikamee n’était pas une employée et GYARI, fondateur de VOMS et compositeur de musique / animateur, ne touchait rien à l’argent qu’elle gagnait via les abonnements et les dons durant ses streams mais il gardait un contrat portant principalement sur l’exploitation commercial du design.

Cette forme de contractualisation octroyait à Pikamee plus de liberté que la moyenne et, du fait de son statut d’indépendante, elle gérait une grande partie de sa communication elle-même et acquerra avec l’expérience, sa chaîne décollant véritablement quelques mois après son lancement, de véritables réflexes professionnels.

Afin d’illustrer cette évolution, prenons en exemple une caractéristique marquante de Pikamee : sa décision de rendre accessible ses streams à un public à la fois japonais et anglophone.

Bien que l’exercice devait lui être plus aisée étant issue d’une famille américano-nipponne, il faut souligner à quel point il reste complexe. Ainsi, durant des heures, Pikamee devait non seulement streamer (jouer en parlant ou entretenir une conversation avec le chat) mais aussi répéter tout ce qu’elle disait dans les 2 langues et switcher régulièrement de l’une à l’autre lors de ses interactions avec le chat. Elle avait également pour habitude de jouer avec le doublage des jeux dans une langue et les sous-titres dans l’autre. Il y avait dans ses streams une véritable volonté, et un vrai avantage commercial ne soyons pas naïfs, de permettre à un maximum de monde de suivre.

Japanese English please !

Petit aparté sur le rapport du monde du V-Tubing aux langues :

Si aujourd’hui la présence de V-Tuber/euses anglophones a été largement normalisée et que de nombreuses chaînes en différentes langues existe, il faut se rappeler qu’avant le lancement par Hololive de sa 1ère génération de V-Tubeuses anglophones en septembre 2020, aux exceptions notables de Kiryu Coco et d’une certaine façon d’Inugami Korone, il était très complique pour un non-japonisant de disposer de contenu accessible en dehors des chaînes de clips qui ont véritablement permis de faire vivre la communauté à ce moment là. La scène V-Tube a bien changé depuis et l’on trouve désormais bon nombre de talents maîtrisant 3 langues comme nombre d’indonésiennes qui parlent également japonais et anglais ou Takanashi Kiara qui parle allemand, anglais et japonais. Toutefois Pikamee restait une exception dans le sens où cette notion de double langage était un marqueur chez elle.

On pourra également citer en réflexe pro qu’elle faisait partie des streameuses qui maîtrisait le mieux les changements d’émotion de son personnage avec une rapidité et une capacité d’adaptation impressionnante mais également la façon dont elle pouvait aborder certains sujets personnels sensibles et pour lesquels elle savait, la plupart du temps mais pas tout le temps, imposer une certaine distance avec sa vie privée. Elle était également assez sensible au fait que ses viewers ne dépensaient pas une somme déraisonnable d’argent dans les dons.

“You Were My Good Friend Dayo…”

Au-delà de ces aspects purement professionnels, Pikamee restera comme une streameuse atypique en étant à la fois très représentative de la scène V-Tube et dans le même temps assez unique dans son approche de l’exercice.

Ainsi, Pikamee respectait à la lettre les classiques du genre :

  • Ses streams se partageaient entre gaming, reacts et chit-chat/zatsudan.
  • Ils avaient comme cadre les règles classiques du V-Tubing (pas de politique, pas de drama, ne parlez pas des autres V-Tubeuses, …) qui permettent de créer un safe space.
  • Elle avait son émoji personnel pour les réseaux sociaux ainsi qu’un surnom.
  • Un lore de plus en plus dense se créait au fur et à mesure des streams.
  • Bien que cela fût assez rare, Pikamee participait à des collabs avec d’autres V-Tubeuses.
  • Pikamee accordait une réelle importance à l’aspect graphique de son layout, de ses vignettes ou de son waiting screen et s’astreignait à proposer des nouveautés régulières.

Sur ce dernier aspect, il est à noter que Pikamee se donnait réellement à fond pour assurer un renouvellement graphique permanent puisque son personnage de base dispose de plusieurs costumes (dont l’iconique pyjama dinosaure dont le niveau de pipou transcende les étoiles) ainsi que de 2 autres nouveaux modèles créés par une autre illustratice (chose très rare) Shiratama : Isekai Pikamee et Thunder Monster Pikamee. Elle a ainsi su tirer avantage tout au long de ses années à la fois de la patte graphique originale de GYARI pour faire vivre son personnage mais aussi de sa capacité à investir dans des nouveaux.

Toutefois, Pikamee avait quelques caractéristiques qui la détachait d’une majorité de la scène sous agence. Déjà, elle n’avait pas de réelle activité idol, pas de sortie de single ou de performance dansée, et s’inscrivait bien plus dans un rapport bonne pote / « girl next door » avec son public plutôt que de tendre vers la « girlfriend experience ».

Derrière cette dernière expression d’apparence bien crade se cache des réalités très différentes et bien souvent moins glauques qu’on pourrait s’y attendre. Il n’est pas question ici de juger qui que ce soit. La « girfriend experience » est une forme de divertissement qui peut présenter plein d’aspects qui, tant qu’ils sont vécus de manière conscientes et raisonnables, apportent de nombreux moments de réconforts qui sont parfois bénéfiques/indispensables à certaines personnes.

Toutefois, cette dimension de séduction/admiration très ancrée dans le business du réconfort et par extension chez bon nombre de streameuses notamment Hololive ne faisait clairement pas parti de ce que proposait Pikamee. Un des principaux running gag du chat de Pikamee était d’ailleurs de refuser systématiquement de proposer de sortir ou de se marier avec elle et de conclure bon nombre de compliments ou de phrases par un « as a friend. » (en tant qu’ami).

De manière générale, Pikamee adoptait un ton franc et des expressions assez directes très compatibles avec la culture Internet mais qui tranchent avec la communication de beaucoup de streameuses japonaises ou liées à des agences nippones. Elle s’ouvrait ainsi régulièrement sur sa vie sociale et familiale passée et présente qui était parfois assez triste voire franchement déprimante. (Anxiété sociale et autres problèmes de santé, problèmes familiaux/scolaires entre autres). Une de ses premières pauses est d’ailleurs marquante puisqu’il s’agit de l’annonce d’une maladie potentiellement mortelle de sa chatte et du fait qu’elle s’arrête pour s’occuper d’elle jusqu’au bout. Et comme parfois les histoires finissent bien, elle s’en est sorti vivante et Pikamee a recommencé les streams quelques jours plus tard.

Kettle Confirms She is a Kettle

Toutefois Pikamee était très loin de se résumer à ça et malgré le côté un peu triste/désespéré de ses histoires IRL, on se souviendra surtout qu’elle était la très grande majorité du temps une boule de bonne humeur renforcée par son rire ultra communicatif, très régulier et légendaire. Ce dernier, véritable signature vocale avec le mot « dayo », ne pouvant être plus justement décrit que comme un bruit de bouilloire.

Prenons quelques instants pour en profiter :

Les streams de Pikamee étaient un peu à l’image de ce rire. Un endroit bourré de bonne humeur avec une streameuse adorable, sincère, dôtée d’un véritable talent comique au ton un peu gamin et qui était là pour faire passer de bons moments à tout le monde. Cette générosité et ce ton donnait aux streams de Pikamee un cachet qui se ressentait à la fois dans son lore mais également sur son chat.

Le lore de Pikamee était un ensemble de trucs naïfs : elle a 500 milliards d’années pile à son début, elle est fan de spatule en bois (oui) et est souvent représentée avec sa spatule nommée Tomoe, elle meurt si on enlève son antenne (félicitations, vous venez de comprendre le titre de ce texte), son père s’appelle Papamee et sa maman Mamamee, elle ajoute le mot “dayo” on ne sait trop comment à la fin de beaucoup de phrases… tandis que son chat était un endroit à la fois ultra pipou mais qui n’avait aussi aucune pitié lorsqu’il s’agissait de la taquiner voire de la vanner ou de rebondir sur des conneries. Outre le « as a friend » dont j’ai parlé plus haut, on pourrait aussi citer le running gag qui consistait à qualifier les streams de Pikamee de « family friendly » lorsqu’elle se mettait à sortir de bons gros « fuck / frick » de peur ou d’énervement.

Tout cela faisait partie d’un jeu clairement établi entre Pikamee et sa communauté qui était réellement diverse et surtout très fidèle. Sa communauté s’appelait la “Pikarmy”, la seule armée au monde qui n’avait aucune arme et qui ne voulait mener la guerre à personne sauf de manière sympa à sa propre boss.

On retrouvait la même bonne ambiance autant sur Youtube que sur Twitch, où elle se lance à partir du 29/03/2021, alors que sur cette dernière plate-forme Pikamee versait dans un contenu beaucoup plus réact/shitpost correspondant aux attentes du public anglophone de Twitch. Toujours sur Twitch, elle prendra aussi le soin d’ajouter une soundbox de réactions pour les dons et les subs. Toutefois, peu importe la plate-forme de diffusion, elle ne changeait rien à sa façon de parler ou d’interagir avec son public.

Même avec la surcouche fictive du V-Tubing et les différences entre plateformes, le streaming reste un exercice énormément incarné et Pikamee l’avait bien compris tant elle resta elle-même jusqu’au bout peu importe le format ou les circonstances. Une pro, vous dis-je.

Afin de vous faire une idée de l’ambiance dans le Pikamee Universe, je ne peux que vous encourager à parcourir, entre autres, les clips de la chaîne YouTube de ClipChama, sorte de Fat Giorno dédiée à Pikamee, qui a fait beaucoup pour la communauté de par son abnégation et la qualité de ses clips pour partager la bonne humeur ou les moments un peu doux-amers des streams de Pikamee.

Au final, le seul changement notable que l’on retiendra est que son timbre de voix versa de plus en plus vers l’aigu pour revenir à ce qui était sans doute sa voix naturelle contribuant là aussi à renforcer les liens entre elle et son public.

Pikamee Talks about Her Graduation…

L’histoire prend un tour beaucoup moins rigolo à partir de janvier 2023. Pikamee inquiéta alors sa communauté puisqu’elle s’absenta après les fêtes pour une durée de plusieurs semaines ce qui était inhabituel. Bien qu’elle fût loin d’être la plus hardcore en terme de temps de stream, Pikamee restait une streameuse assez régulière.

Après plusieurs semaines d’absences, elle annonça son retour début février en programmant de streamer le jeu Hogwart Legacy. Une polémique, comme seul Twitter en a le secret, se lança alors et Pikamee se retrouva coincée dans une situation qu’elle n’avait visiblement pas anticipée et où le harcèlement de masse la rattrapa. Elle finira par annuler son stream et retourna dans le silence.

Quelques semaines de silence plus tard, elle annonça donc son départ pour le 31/03 dans un message sérieux et totalement décalé de son ton habituel avant de retourner à un stream de chit chat plus classique sur le sujet.

Cette annonce provoqua des remous et des rumeurs sur le fait que son départ aurait été causé par le harcèlement subi quelques semaines plus tôt. Tout cela fût rapidement et largement débunké puisque GYARI annonca que le départ de Pikamee était déjà prévu bien avant et cela se trouva confirmée par la streameuse de Nijisanji Pomu Rainpuff, grande admiratrice de Pikamee, qui déclara durant une séquence très émouvante avoir été mise au courant avant la “polémique” Hogwart Legacy par Pikamee elle-même de son choix de partir.

C’est une constance chez les sacs à merde d’extrême droite d’être toujours prompts à utiliser n’importe quoi pour vendre leur haine et de faire peu cas des faits. Hélas ces déchets continueront à tenter de jouer sur l’émotion provoquée par le départ surprise de Pikamee, dont ils n’ont au passage bien entendu rien à foutre, pour attirer la haine sur les personnes trans en colportant la rumeur qu’elles auraient fait partir Pikamee via le boycott d’Hogwart Legacy.

La réalité est que les raisons derrière le départ de Pikamee ne nous regardent tout simplement pas. C’est son choix et il n’appartient à personne de non impliqué de le remettre en question.

On notera cependant avec une réelle et profonde amertume que, malgré le fait que la communauté de Pikamee a su tenir la ligne dans sa grande majorité, cela n’a empêché ni l’existence d’un harcèlement de masse ni le fait que certaines personnes , dont des militant-e-s trans, ont continué à poster des tweets haineux contre Pikamee ou à se réjouir de son départ.

The Tea is Ready…

Il va être plus que temps de conclure ce déjà très long article par l’héritage de Pikamee.

Elle restera de façon certaine un cas assez unique dans l’histoire du V-Tubing. Présente assez tôt et sans jamais révolutionner les choses, elle incarna une forme de streaming réconfortant, drôle et passionnée tout en gardant une attention professionnelle à produire un contenu de qualité.

Elle est l’une des preuves que le V-Tubing n’a pas besoin que d’idol pour réussir à produire un contenu auquel beaucoup de personnes adhèrent. Et au-delà de ça, Pikamee demeurera pour moi l’une des streameuses les plus sincères, les plus généreuses et les plus attachantes qu’il m’ait été donné la chance de croiser et j’ai une sincère et forte admiration pour tout le talent qu’elle a déployé dans la création de son contenu et de sa communauté. Son succès fût amplement mérité et elle restera un modèle pour moi.

Si on espère pouvoir retrouver toutes ses qualités ailleurs / dans une réincarnation dans un futur proche, au moment où j’écris ce texte c’est le temps de la séparation qui s’approche. Et bordel c’est dur.

Adieu Pikamee, on ne t’oubliera pas mais putain tu nous manques déjà terriblement l’amie dayo.

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