La révolution qui vient

Pierre Musseau Milesi
13 min readJan 9, 2017

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Depuis le début des années 2000, Internet a été le support d’innovations qui ont été autant de révolutions sur quasiment l’ensemble de la planète. Je propose d’en retenir 4 :

  • wikipedia, et plus largement la production de connaissance opensource (linux, mozilla, android, framasoft,…), produit d’une communauté de contributeurs qui agissent pour la plupart bénévolement en pair-à-pair ;
  • les réseaux sociaux (facebook, twitter, intagram…)qui accélèrent la circulation de l’information et permettent à chacun de devenir émetteur de contenu de tous types ;
  • les plateformes numériques (airbnb, uber, leboncoin…) qui sont devenues dans de nombreux secteurs de véritables places de marché où de rencontrent l’offre et la demande de multiples biens et services ;
  • les cryptomonnaies (bitcoin, ether… )qui permettent de sécuriser de manière totalement décentralisée des transactions marchandes

Pour chacune de ces solutions, les usagers se comptent en millions par jour, avec un record pour facebook qui a atteint le milliard d’utilisateurs quotidien.

Les forces dévastatrices de l’anarcho-capitalisme

Pourtant loin des promesses émancipatrices de l’internet qui promettait de vivifier nos démocraties, ces solutions ont surtout permis à leur promoteur de s’émanciper des pouvoirs publics. Elles ont ainsi réveillé les forces dévastatrices de ce qu’on peut appeler l’anarcho-capitalisme:

  • L’open source est récupérée par les grandes compagnies qui tirent profit des produits développés en les adaptant à des solutions commerciales pour capter la valeur. Plus besoin d’universités et de laboratoires de recherche : la mobilisation instantanée de communautés de milliers de développeurs montrent une efficacité redoutable pour accélérer l’innovation technologique. Celle-ci permet aujourd’hui des gains de productivité sans précédent responsables de la destruction massive de l’emploi. Nous ne sommes qu’au début d’une vague d’automatisation de nombreuses tâches grâce aux progrès exponentiels de l’intelligence artificielle associée à des robots toujours plus perfectionnés. Ces technologies de plus en plus efficaces menacent maintenant des métiers très divers qu’ils soient intellectuels, manuels ou de service.
  • Les réseaux sociaux ont déstabilisé l’ensemble des médias qui ne peuvent plus prétendre orienter l’opinion publique. La diffusion de rumeurs et de mensonges sur ces réseaux, sciemment organisée par des lobbying mais aussi par des groupes criminels et des Etats, nous font rentrer dans l’ère de la post-vérité. Il devient de plus en plus difficile de démentir des fausses informations qui s’installent auprès d’une part croissante de la population. La post-vérité déstabilise le fondement même de la démocratie: la liberté d’expression.
La révolte des Canuts de 1831 marque l’une des premières révoltes ouvrières contre la rémunération à la tâche et pour un salaire garanti
  • De nombreuses plateformes numériques favorisent aujourd’hui un capitalisme débridé se rémunérant sur une multitude payée à la tâche, et en esquivant autant que possible les réglementations sociales et fiscales. Elles accélèrent la destruction des acquis sociaux, pourtant obtenus au prix de tant de luttes depuis le 19ème siècle.
  • Le bitcoin et autres cryptomonnaies facilitent les échanges en dehors de toute régulation étatique, et décuplent les possibilités de financements occultes de tous les trafics, drogue, armement, terrorisme, déstabilisation des régimes démocratiques…

Face aux forces de l’anarcho-capitalisme, la social-démocratie vacille et les populismes gagnent du terrain dans presque toutes les démocraties. L’idéologie décliniste se répand dans un contexte géopolitique où de nombreux Etats se sont déjà effondrés, du Soudan à la Syrie.

L’accélération du changement climatique participe déjà à l’effondrement de société avec la multiplication de catastrophes climatiques — sécheresse, inondations, tornades, etc. — provoquant des mouvements massifs de populations. Renforcés par les conflits et les difficultés économiques dans de nombreux pays, le nombre de déracinés dans le monde a dépassé depuis 2015 les 60 millions.

Pourtant, le nombre d’initiatives qui luttent contre ce déclinisme n’a sans doute jamais été aussi important dans le monde. Beaucoup s’engagent dans des transformations collectives qui sont à la fois écologiques, économiques et démocratiques.

Demain, le film qui veut montrer les solutions existantes partout dans le monde pour éviter l’effondrement de la planète

Parmi les tenants de la transition, le débat sur les bénéfices des technologies numériques fait rage. Beaucoup sont tentés de refuser tout techno-optimisme et de construire une transition fondée sur les low tech, où l’humanité ne se sauvera que si elle abandonne ses smartphones…

D’autres ont contraire pensent que le numérique doit être au coeur de la transition et travaillent activement à protéger et enrichir la démocratie grâce aux civic tech.

De nouvelles solutions “numériques et citoyennes” se développent rapidement. Une illustration en est le moteur de vote de laprimaire.org qui tente une méthode nouvelle pour faire bouger l’élection présidentielle française.

Les civic tech parviendront-elles à contrer les forces de l’anarcho-capitalisme?

Pour contrer la puissance dévastatrice des outils mobilisés par l’anarcho-capitalisme, l’espoir réside dans l’avènement rapide de nouvelles solutions plus efficaces et susceptibles de ne pas être captées par des intérêts marchands.

Voici, selon moi, 4 nouvelles révolutions qui pourraient émerger très prochainement:

  • la transaction gratuite et décentralisée: en rendant possible de sécuriser des transactions sans intervention d’un tiers institutionnel et sans frais (contrairement à la plupart des cryptomonnaies actuelles), on rend possible la juste rétribution de chaque contribution à la production de communs. Le projet IOTA s’inscrit dans cette perspective.
  • la donnée ouverte qui sécurise l’anonymat : l’open data est devenu depuis quelques années une politique publique majeure pour favoriser l’innovation et favoriser une gouvernance plus ouverte et plus transparente. Cependant, les gardiens de la donnée individuelle (comme la CNIL) veillent à ce que la transparence souhaitée ne porte pas préjudice aux citoyens et ralentissent fortement la mise à disposition publique de données issues de services privés. Grâce aux progrès de la cryptographie, on peut espérer pouvoir généraliser bientôt des productions de données ouvertes à partir de transactions privées en garantissant la confidentialité nécessaire à la préservation de l’anonymat.
  • la démocratie liquide: alors que la démocratie représentative montre partout ses limites, émerge une proposition pour la dépasser. Le principe de démocratie liquide est une délégation de voix, à la fois agile en fonction des sujets et agile dans le temps, qui permet de respecter le principe fondamental de la démocratie (une personne = une voix), tout en l’adaptant à d’innombrables formes de décisions collectives. Les technologies de transactions sécurisées et de données publiques garantissant l’anonymat vont bientôt rendre possible une démocratie liquide où l’anonymat du vote restera garantit.
  • l’assurance collaborative: la confiance est essentielle pour le développement des sociétés. Les assurances ont joué un rôle majeur pour sécuriser le système économique et permettre son expansion. Avec l’arrivée de solutions d’assurance collaborative, il est possible d’imaginer que chacun s’assure auprès d’une communauté qui peut être plus ou moins étendue en fonction des risques à couvrir. Les solutions décentralisées et sécurisées pourraient alors permettre d’étendre ce mode d’assurance à grande échelle.

Ces quatre inventions qui sont en développement actuellement pourraient induire une transformation sociale et économique majeure en très peu de temps.

Imaginons…

Imaginons que se constituent des communautés organisées selon des principes démocratiques, facilités par la démocratie liquide, et qui décident collectivement la production de divers communs. En apportant une juste rétribution aux contributions de chacun de ses membres, ces communautés pourraient accélérer la production de communs de connaissance, notamment d’algorithmes et de solutions logicielles qui permettent l’émergence de nouvelles plateformes numériques concurrentes des plateformes capitalistes.

La juste rétribution peut jouer un rôle incitatif en récompensant des solutions qui répondent aux besoins des usagers. C’est l’appât du gain aujourd’hui qui favorise le développement des applications les plus ergonomiques, mais c’est lui aussi qui incite à la manipulation du client et à l’accaparement de son attention pour capter toujours plus de valeurs et faire plus de profits. Sans incitation marchande, de nombreuses solutions opensource développées peinent à rencontrer leur public. Et les rares qui démontrent un succès sont rapidement récupérées par des logiques capitalistes. Dans une configuration différente, on peut imaginer que l’incitation puisse venir d’une juste rétribution des contributeurs qui tienne compte aussi de l’intérêt du développement réalisé pour la communauté et les usagers. En bref, une juste incitation peut favoriser des développements orientés usagers — user-oriented design, la clé de voûte du marketing actuel.

La donnée ouverte et anonymisée peut jouer un rôle majeur pour une régulation décentralisée. Elle pourrait ainsi être mobilisée pour traquer les fake news sur les réseaux sociaux en permettant à chacun de dénoncer les publications mensongères. Pourrait ainsi être constitué un registre public des évaluations en pair-à-pair des identités numériques sur l’ensemble du web et des réseaux sociaux. Ce registre pourrait alors être mobilisé pour différentes applications, par exemple des “filtres” qui permettent de ne plus voir les contenus postés par les identités numériques jugées les plus mensongères.

La donnée ouverte anonymisée peut aussi devenir un outil majeur de régulation des plateformes d’offre et demande. Elle peut ainsi faciliter l’émergence de plateformes coopératives, fonctionnant selon des principes démocratiques, qui veillent à l’équité dans les échanges, et dont la transparence est garantie par la donnée ouverte anonymisée.

Grâce à un développement rapide, ces plateformes collaboratives peuvent transformer le principe même de l’offre et de la demande, en inversant le concept de rareté qui préside aux relations marchandes actuelles. Aujourd’hui, l’économie crée artificiellement de la rareté pour favoriser la rente. Par contre, le plus souvent, elle ignore la rareté des ressources naturelles qui sont prélevées à un niveau bien supérieur à leur renouvellement naturel, mettant en péril les équilibres naturels. Les plateformes coopératives peuvent au contraire prendre en compte la rareté réelle des ressources par exemple pour inciter à faire évoluer sa demande d’énergie en fonction de la disponibilité à chaque instant de ressources renouvables. Autre exemple: les plateformes peuvent aider à identifier les déchets produits et à lutter contre leur gaspillage en les orientant vers des activités qui pourront les utiliser comme nouvelles ressources.

Le temps humain lui-même pourrait être transformé par ces plateformes pour transformer la rareté de l’emploi en abondance du temps disponible. D’un système économique qui exploite la force de travail, on pourrait s’orienter vers des plateformes qui favorisent les opportunités de contribution. Leur rôle serait de faire se rencontrer les besoins de contribution, notamment pour la production d’un commun, avec les disponibilités de chacun, tout en suscitant l’envie de contribuer. D’un besoin de gagner de l’argent pour survivre, on passerait à un besoin d’occuper son temps pour contribuer aux besoins de la collectivité.

Avec wikipedia, on a montré qu’on pouvait rendre gratuit et disponible à tous le savoir encyclopédique. Il s’agit cependant d’un bien “non rival” : en lisant un article wikipedia, je n’empêche personne de le lire. Rendre gratuit des biens rivaux, — comme un pomme qu’on ne peut manger deux fois — , représente un autre défi. On peut imaginer cependant la gratuité de biens rivaux si ceux-ci sont produits par la mobilisation de l’énergie collective et/ou par la robotisation. Grâce à l’énorme productivité permise par les innovations récentes et à venir, il devient envisageable de produire beaucoup plus face à une demande qui ne peut être infinie. On croit aujourd’hui que la demande est sans limite car le marketing a pour mission de la stimuler. Le souci de modération, pourtant nécessaire à notre bien-être, pèse bien souvent trop peu face à des publicités alléchantes. Des plateformes conçues pour l’intérêt commun peuvent inverser cette logique, et favoriser la modération de la demande en tenant compte des possibilités de production.

Ainsi on pourrait très prochainement avoir l’énergie quasi gratuite grâce à la production d’énergie renouvelable. Même si celle-ci est produite en beaucoup plus faible quantité et de manière plus intermittente que l’énergie fossile ou fissile, il devient possible d’équilibrer l’offre à tout moment avec une demande d’énergie qui s’adapte par des actions de sobriété et des reports de la demande. Même de nombreux produits alimentaires pourraient devenir gratuits si l’on stimule le plaisir de jardiner et de donner son temps pour produire plus qu’on ne consomme, tout en favorisant une meilleure nutrition qui évite tous les excès. L’arrivée de nouvelles technologies de production agricole plus productive, voire bientôt de fermes totalement automatisées pourraient accélérer l’avènement d’une alimentation quasi gratuite.

Gratuit mais responsable

L’assurance collaborative peut être un facteur de responsabilisation qui libère l’initiative et apporte des sécurités collectives. Elle permet d’imaginer de nouvelles responsabilisations sur les compétences qui sont aujourd’hui protégées par un arsenal réglementaire et institutionnel afin d’assurer la qualité du travail et d’en sécuriser les résultats. Demain chaque tâche réalisée par une personne pourra être assurée de manière collaborative en prenant en compte les compétences attendues pour réaliser la tâche. La défaillance dans une tâche réalisée pourra faire l’objet d’une réparation quasi-automatique grâce à l’assurance collective, mais le responsable de la défaillance pourra être aussi responsabilisé. Il pourra par exemple devoir refaire la preuve de sa compétence pour pouvoir à nouveau réaliser une tâche similaire.

Ainsi même des secteurs comme la santé pourraient subir une transformation radicale: chacun pourrait à différents niveaux accéder à des compétences de soin. Plus nombreux seraient alors à même d’apporter les premiers secours. Plus nombreux également pourraient apporter des actes médicaux plus complexes assistés par l’intelligence artificielle et par des robots. Pouvoir soigner deviendrait une opportunité pour tous et de moins en moins une profession à part entière.

L’assurance collaborative pourra porter sur tout bien devenu commun dont chacun peut tirer bénéfice de son usage tout en étant responsabilisé pour l’inciter à en prendre soin et à ne pas le dégrader. Ainsi la mobilité pourra être assurée par le partage de véhicules légers partagés (vélo pour tous usages, gyropodes…) qui facilitent les mobilités individuelles, et par des flottes partagées de véhicules autonomes qui assurent la circulation de tous. Des scénarios annoncent déjà l’avènement de transports autonomes dès 2020 à des coûts bien inférieurs aux transports actuels. La gratuité intégrale de la mobilité n’est peut être plus très éloignée!

Même l’immobilier, pourtant marqué aujourd’hui par un principe de rareté économique structurant, pourrait devenir à terme gratuit si un grand nombre de bâtiments deviennent communs partagés et assurés, chacun pouvant trouver des opportunités pour l’occuper pour des durées plus ou moins longues. On peut imaginer à terme que l’habitat, dans un monde où l’on déménage plus régulièrement et où l’on voyage plus souvent, pourrait dans cette perspective devenir lui aussi un bien gratuit.

C’est une nouvelle utopie qui se dessine où l’obligation de travailler n’existe plus, où la propriété privée a disparu, où même le principe de la quantification dans les échanges entre personnes pourrait disparaître et avec elle la monnaie. Par contre, ce monde suppose que les dispositifs numériques précités se généralisent : chacun participe à des plateformes dont le principal rôle est de susciter l’envie de contribuer pour que chaque besoin soit couvert par des contributions à hauteur des demandes. Le tout selon des principes gouvernés de manière démocratique grâce aux outils de la démocratie liquide.

A ceux qui répondront que c’est une utopie de vouloir répondre à la demande de bientôt 10 milliards d’êtres humains avec une planète aux ressources limitées, on peut répondre à la fois en pointant les énormes gaspillages de ressources engendrés par le consumérisme actuel mais aussi par les potentiels de la diffusion des solutions qui permettent d’ores et déjà une bien meilleure productivité matière et énergie, et qui avec la robotisation pourront aussi produire avec une implication humaine de plus en plus limitée.

Cette utopie repose aussi sur un nouveau mode de production de la confiance fondée sur la responsabilisation collective. Lorsque la confiance est mise en défaut par un incident intentionnel ou non, la réparation est à tout moment facilitée. Même l’institution de la justice peut à terme se retrouver transformée: lorsqu’un acte répréhensible est commis, ceux qui le jugent peuvent être désignés par la démocratie liquide, et les peines décidées peuvent rechercher la réparation plutôt que la punition. La peine comme responsabilisation pourra s’appuyer à la fois sur une approche réparatrice par une contribution à l’intérêt général sous le contrôle d’un communauté, mais aussi par des outils électroniques de surveillance le temps de la mise à l’épreuve.

Utopie ou support d’une transition concrète ?

Une transformation aussi radicale de la société a déjà été envisagée par les tenants de la lutte des classes, la plupart prônant un passage quasi obligé par une dictature du prolétariat…

Quand on regarde comment les technologies numériques ont transformé la société en vingt ans sans bataille ni conflit, on peut s’autoriser à penser qu’une transition radicale est également possible par l’adhésion du plus grand nombre aux solutions qui sont proposées.

Mais pour engager cette transition qui touche au cœur du fonctionnement de notre système économique — au travail et à l’argent — , sans doute faut-il permettre à chacun d’y adhérer progressivement sans s’y consacrer en totalité : en contribuant par plus ou moins de temps passé, en mettant en partage quelques biens ou une partie de son patrimoine, et en offrant des garanties en échange d’une juste rémunération du temps passé. La transition peut aussi permettre à ceux qui n’ont pas d’activité rémunérée dans le monde marchand, de pouvoir trouver dans de telles communautés de quoi apporter des réponses concrètes à leurs besoins, à la fois par une juste rémunération de leurs contributions mais aussi progressivement grâce à l’accès à de plus en plus de ressources gratuites.

Une juste valorisation des contributions en capital/patrimoine peut aussi accélérer la construction d’un commun matériel. Il s’agirait ainsi de permettre à chacun de mettre en partage du capital (de l’épargne, des biens…) en assurant que chaque apport soit comptabilisé correctement et en garantissant la possibilité de le sortir rapidement avec une juste valorisation du capital apporté. Investir son patrimoine dans le commun doit pouvoir être considéré comme un choix non perdant et équitable.

Avec de telles assurances, une croissance exponentielle des contributions à ces nouveaux communs peut être possible. Mais les communautés constituées devront aussi se protéger des tentatives accaparement des communs produits, en particulier des communs intellectuels. Elles devront également se préparer à riposter aux tentatives d’attaques juridiques, financières, par des gouvernements ou entreprises qui se considéreront menacées par la révolution engendrée par ces nouveaux modèles. Pour pouvoir agir sur de plus en plus de domaines socio-économiques, ces communautés devront aussi pouvoir obtenir de nouveaux champs pour expérimenter des solutions en négociant avec les pouvoirs publics les plus volontaristes le droits d’expérimenter . Elles devront enfin pouvoir s’exonérer de contraintes réglementaires d’abord sur une périmètre spatial et temporel limité afin de faire la preuve de leur solution tout en s’engageant à une évaluation transparente. C’est par la preuve de leur utilité collective qu’elles pourront lever les contraintes que leur imposent nos vieilles institutions et qu’elles pourront rapidement étendre leurs solutions partout dans le monde.

Pour changer le monde, nul besoin finalement de faire la révolution par les urnes ou dans la rue. Mais face aux multiples dangers qui pourraient conduire à l’effondrement rapide de nos démocraties, il est nécessaire de faire émerger très rapidement des solutions concrètes pour un changement radical. De nouveaux outils numériques pourraient dans les prochains mois apporter des réponses déployables très rapidement.

S’il faut reconnaître que les principales menaces pour nos sociétés à court terme sont liée aux dérives permises par le numérique, et en particulier par le déchaînement de l’anarcho-capitalisme, il y a fort à parier aujourd’hui que les solutions pour sauver la planète passeront aussi par le numérique.

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Pierre Musseau Milesi

imaginer des lendemains qui chantent et rester lucide sur un présent qui dérape