A vélo entre Nantes et Notre-Dame-des-Landes

Quent LE
4 min readJun 28, 2017

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Dimanche 21 mai 2017 à 14h (journée portes-ouvertes à la ZAD)

N.B : cet article n’a pas vocation à parler de la ZAD mais à décrire la relation physique entre deux lieux à la fois proches spatialement et éloignés symboliquement via un parcours commenté entre Nantes et Notre-Dame-des-Landes.

Le TGV venant de Paris m’a fait arriver 20 minutes avant le seul bus de la journée desservant Notre-Dame-des-Landes, c’est pourquoi j’y suis parti en vélo.

L’avantage avec Nantes c’est qu’on accède facilement à des parcs, des rivières, voir même des fleuves (du moins un) c’est à dire la NATURE. La ville promeut cette symbiose entre espaces bâtis et espaces naturels et revendique le motif dit de l’étoile verte, c’est à dire le dessin formé par les vallées des rivières affluentes de la Loire.

Nous voilà donc remontant les bords l’Erdre. Le tourisme est ici ludique et les bateaux électriques. Des concerts sur pelouse attirent une jeunesse en mal de détente. Mes deux roues me mènent au joli Château de la Gaudinière, mais pas le temps de s’attarder, c’est le moment de bifurquer le long du Cens. A ce moment je me sens dans la “nature”. J’entends les oiseaux, les gens se disent bonjour comme si les bords de la rivière étaient un lieu suffisamment intime pour que l’on se le permette. Le chemin est étroit et de terre, l’air sent les sous-bois et les marcheurs sont isolés.

Un papillon manque de me renverser.

Un bruit de cascade alimente la rêverie tandis que des enfants chassent la grenouille. Je passe sous un pont puis décèle le frémissement assuré du périphérique. Quelques centaines de mètres plus loin nous voilà à pied d’égalité avec le monstre. A gauche le périph’, à droite la jungle végétale. Situation classique des marges métropolitaines.

S’ensuit un passage le long d’une aire des gens du voyage avant l’arrivée à un rond-point bordé par un bâtiment aux allures de volcan havrais nommé l’Odyssée. Je suis le témoin d’un concert surréaliste mêlant le bruit des binious bretons à celui du flot de véhicules circulant non loin de là. Tradition et modernité en plein dialogue inconscient.

Il est temps de continuer le chemin. La piste cyclable longe des bas-côtés fleuris et des champs pâturés. Un premier sentiment de campagne émerge alors.

Nous voilà arrivés à Orvault bourg, lauréat de “l’European Energy Award and urban development”. Puis nous passons à travers une opération d’aménagement (qui semble-t-il a valu l’Award à la commune) typique de la “densité périphérique”. C’est propre mais on ne sait pas ou l’on est. La chapelle des Anges marque notre droite puis c’est l’inconnu, direction La Paquelais.

Ici c’est en fini des pistes cyclables, quelques stigmates d’habitations pavillonnaires puis c’est la campagne, la vraie !

Les premières traces de la lutte ancienne apparaissent sur un arrêt de bus du Conseil Général. Nous voilà arrivés au bourg de La Paquelais sur la commune de Vigneux-de-Bretagne. C’est l’heure de prendre à gauche à la patte d’oie en direction de la “route des chicanes”, ou pas.

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