Récit protéiforme d’un séjour de 3 semaines au pays des vaches sacrées, des yogis, de la démocratie (et parfois aussi de la corruption), de la mousson et bien d’autres choses encore…
Le contenu de cet article est issu de notes prises au contact du “réel” et de photographies prises avec un téléphone ou un appareil photo.
#1 New Delhi
Premiers ressentis depuis l’avion :
Villages et installations agricoles,
bâtiments comme “extrudés”,
lignes de désir vues du ciel !
autoroute, les voitures roulent à gauche,
habitat dense,
toits bleus,
soudain la forme organique d’une rivière,
sol brulé,
métro et bâtiment emblématique,
embouteillages,
verdure,
habitations denses,
paysages naturels.
Puis la piste de l’aéroport.
Atterrissage
Publicité pour Total (= 1er signe manuscrit en territoire indien),
un homme qui s’éponge le visage,
3 hommes qui poussent une machine dont 1 qui ne fait visiblement aucun effort,
une femme sur le tarmac, habillée en rouge,
un sikh.
Sortie de l’avion
La photo d’un train en gare dans les toilettes de l’aéroport, un homme qui me propose du papier pour m’essuyer les mains.
Contrôle des douanes 100% faciès,
arrivée sur un stand de la marque de whisky Chivas.
Sortie du métro, je monte dans un tuk-tuk
Chaleur, bruit, vent, poussière, odeur de brulé, concert de klaxon, impression de chaos.
Les bidonvilles entre les bretelles d’autoroute.
Jour 1, visite du centre ancien de Delhi (“Old Delhi”)
Dimanche 12h. Métro, modérément rempli, climatisé mais design sonore fatiguant.
Au mémorial Gandhi, la mode des selfies se porte bien.
A pied vers la vieille ville de Delhi
Scènes de rue :
Une maison traditionnelle de la vieille ville :
Une famille de passage :
[sortie de la vieille ville] Quand on s’est habitué a la quiétude des ruelles, les grandes routes paraissent bien désagréables (bruit, mouvement, klaxons).
Le Fort Rouge (‘Red fort”) :
Fascinant spectacle que le mouvement des saris colorés devant le Fort :
Dimanche, 19h30.
Dans le parc de Defence Colony, le quartier des expatriés.
Jeux, discussions, footings ou marche.
A noter que les marcheurs ne marchent pas tous dans le même sens.
Jour 2
Marché de Défence Colony. Le café est “the place to be”.
Visite du “Village” situé en face du quartier de Defence Colony.
Hyper multi-fonctionnalité de l’espace public:
- jeux de cricket, vaches
- artisans, vendeurs
- intensité urbaine !
- mixité ethnique
L’enfer c’est les carrefours : chaleur, bruit, difficulté à traverser a pied.
Visite de “Lodhi Garden”
La première fois que je vois autant d’occidentaux.
Jour 3, participation à Smart Cities Expo, voir le contenu de mon propos ICI
Le choc sensoriel de la sortie de l’expo… (de la sortie d’un monde aseptisé et hiérarchique à la fureur de la vie urbaine)
[dans le rickshaw en direction de la maison]
La vie s’écoule doucement, et soudain un excès de violence surgit. (un homme sur la route qui menace de frapper un automobiliste avec un club de golf)
[restaurant Mughlai, le soir]
C’est dans les restaurants des quartiers bourgeois que je trouve souvent les serveurs/commerçants les plus désagréables, sans doute une question de mimétisme.
Ici les gens aiment bien se faire servir.
Jour 4
Le passage vers la résidence du président, un mélange de fascination et de ridicule : les voitures klaxonnent à chaque sortie alors que c est le point d’observation du plus haut lieu de pouvoir en Inde.
Jour 5, visite du tombeau d’Humayun
L’ensemble constitué par les tombeaux moghols du XVIe s. et les jardins qui les entourent ont été restaurés par la fondation Aga Khan, ainsi que le quartier musulman historique adjacent (Nizamuddin Basti).
Plus d’informations sur ce projet remarquable ICI et LA.
Le tombeau d’Humayun :
Le jardin autour du tombeau :
Interfaces tombeau/extérieur :
Visite du Basti de Nizamuddin : [pour rappel il fait 45° à Delhi au mois de Mai]
Une plongée extrême et rapide dans un autre monde, sollicitations, règles inconnues. Tombes omniprésentes, ruelles étroites et pleines de marchands.
Le baoli m’a sauvé. Vision de paradis. L’eau, la baignade, la vie.
Jour 6, la rivière de Delhi
J’avais envie de voir de mes propres yeux la rivière Yamuna, mère nourricière ancestrale de la ville à présent si polluée que personne n’y va jamais.
Après analyse de la carte, Yamuna Ghat m’a paru le plus facile d’accès depuis le centre ville de Delhi.
Il est 18h30 quand le chauffeur de rickshaw me dépose à proximité. Je lui demande de m’attendre. Une fois franchie la digue j’aperçois enfin la rivière à travers les maisons qui la bordent.
Je vois un enfant, je lui demande si je peux m’approcher de l’eau.
L’enfant me propose de traverser la rivière en répétant “enjoyment, enjoyment”. J’accepte et propose au chauffeur de rickshaw de venir avec nous (il m’avait suivi, probablement attiré par la curiosité).
Nous voilà tous les trois sur l’eau.
Le moment est paradoxalement fascinant. Je fais abstraction au maximum de l’odeur que dégage l’eau de la rivière mais je peux m’empêcher de voir sa couleur noire, les bulles qui n’en dégagent et les déchets qui la souillent.
L’enfant rame doucement tandis que le soleil se couche.
Après avoir vu la rivière, je peux partir de Delhi l’esprit tranquille.
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