Final Fantasy IX, le retour aux sources

Raphaël Bhr
8 min readAug 23, 2018

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C’est le moment de se pencher sur un jeu qui a marqué mon enfance, c’est le moment de parler de l’onirique Final Fantasy IX.

FICHE TECHNIQUE :

Editeur : Squaresoft

Développeur : Squaresoft

Genre : JRPG/fresque épique

AUTOUR DU JEU :

Après les énormes succès qu’ont été Final Fantasy VII et VIII, le studio japonais Squaresoft provoque un vif intérêt pour les JRPG (Japanese Role Playing Game) à l’extérieur de l’île. Cependant, alors que les deux jeux précédents se déroulaient dans des univers futuristes et mettaient en scène des personnages plutôt adultes, l’orientation que va prendre FFIX va être radicalement différente. En effet, le style de ce dernier est beaucoup plus proche de celui qu’avait les premiers FF, où l’aspect fantasy justement, occupait la majeure partie de l’esthétique. C’est aussi le dernier épisode à sortir sur la Playstation de SONY.

C’EST L’HISTOIRE D’UN VOLEUR QUI RENTRE DANS UN CHÂTEAU :

L’histoire de Final Fantasy IX se déroule dans un monde appelé Héra, où plusieurs royaumes vivent en paix sur un continent appelé Continent de la Brume. Mais un jour, alors que la princesse Grenat du royaume d’Alexandrie fête son 16ème anniversaire, elle se fait kidnapper par les Tantalas, des brigands. Cette bande compte dans ses rangs le jeune Djidane, talentueux voleur et fripouille au grand cœur. Malheureusement, l’enlèvement ne se déroule pas sans accroc et nos deux héros se retrouvent bientôt dans la panade. Heureusement, ils peuvent compter sur leurs amis Steiner, garde du corps de la princesse et Bibi, un mystérieux garçon au chapeau pointu. Tous ensemble ils vont découvrir une conspiration qui menace la paix de Héra et vont tout faire pour empêcher la planète de sombrer dans la guerre…

LES MOTOS ET LES TRAINS C’EST HAS-BEEN :

Si j’ai décidé de parler du neuvième opus au lieu de commencer (logiquement) par un autre, c’est pour deux raisons. La première c’est que le IX est mon Final Fantasy préféré et la deuxième c’est que, ayant déjà abordé le Steampunk dans un précédent article, il m’est plus facile de parler de cette esthétique plutôt que celle des VII et VIII par exemple. Car oui, le monde de Héra regorge à ras bords d’éléments tous plus emblématiques du genre steampunk les uns que les autres. Bye bye les trains du futur, les motos du futur ou les vaisseaux spatiaux, ici on va avoir droit à des aéronefs à vapeur, des machines à charbons, des insectes géants qui trimballent des calèches et autre trucs bien archaïques. Tout l’univers de FFIX flaire bon les rouages et l’influence victorienne, jusqu’aux costumes des personnages. Exit même les armes à feu pour les protagonistes principaux (Vincent avait des flingues dans le VII et Irvine un fusil dans le VIII), on reste sur un arsenal axé très “jeu de rôle”: dagues, bâtons, épées, lances et j’en passe. La volonté des développeurs de revenir à ce qui à fait l’essence des premiers FF se ressent dans chaque élément du jeu. Et c’est ce choix esthétique, résolument couillu pour l’époque, qui va donner à Final Fantasy IX ce côté si attachant. Si en plus, vous ajoutez à un univers aussi fertile une grande fresque sur la trahison, l’amour et l’amitié, vous obtenez la recette pour une aventure inoubliable.

QU’EST-CE QU’ON NE FERAIT PAS POUR L’AMOUR D’UNE PRINCESSE :

Qu’on se le dise, même si l’histoire de ce neuvième épisode semble au premier abord très convenue et même parfois un peu prévisible, il n’en est rien ou presque. Une fois la première couche de l’intrigue passée, on se rend rapidement compte que la “vraie” histoire est toute autre qu’un simple règlement de conflits entre royaumes. Et si le scénario est aussi bien foutu, c’est certainement grâce à une galerie de personnages hauts en couleurs et très bien écrits. J’en veux pour preuve la princesse Grenat, qui vous semblera être une frêle adolescente au début du jeu mais qui va bien vite se révéler être une dure à cuire résolue et courageuse. Elle va devoir faire face à pas mal d’épreuves assez ardues et vivre quelques traumatismes, pour en ressortir plus grandie que jamais. D’ailleurs, la plupart des persos féminins importants sont des femmes fortes ! Qu’il s’agisse d’une guerrière au passé amoureux houleux, d’une générale voulant faire ses preuves ou d’une gamine laissée seule au fin fond du désert, toutes sont de véritables forces de la nature. Là où le bât blesse, c’est que Djidane, présenté pourtant comme le héros, n’a pas autant de charisme que ses prédécesseurs, les ténébreux Squall de FFVIII et Cloud de FFVII. Heureusement, les seconds rôles aident à faire passer la pilule et on en vient presque à considérer l’homme-singe (Djidane a une queue de singe) comme un type sympa qui essaie tant bien que mal de jouer au héros. Bien sûr, que serait une grande épopée sans grand méchant digne de ce nom ? Là encore, les avis sont partagés même si pour ma part, les antagonistes s’en sortent avec les honneurs et arrivent à être à la hauteur de la tâche. Après, n’est pas Sephiroth qui veut ! Malgré de rares facilités d’écriture, la trame et les protagonistes forment un tout très cohérent, au souffle épique, à la manière d’une grande fresque théâtrale.

JE VEUX ÊTRE TON OISILLON :

Si il y a bien un jeu qu’on pourrait facilement comparer à une pièce de théâtre, c’est FFIX. L’intrigue va évoluer de manière séquencée, comparable à un découpage en actes et en scènes. Les personnages sont bien sûr tous archétypaux mais ils ont cette grandiloquence, cette verve propre à de grands acteurs Shakespearien. On croirait même apercevoir des didascalies à l’écran pendant certaines scènes de dialogues. Tout le jeu semble se dérouler sur une scène et nous, humbles joueurs, devenons spectateurs quasi instantanément. Ce qui renforce encore plus ce lien, c’est l’importance qu’a le monde du spectacle dans l’univers du jeu. Les Tantalas sont des voleurs certes, mais il sont aussi une troupe de théâtre. Et Lindblum, l’une des plus grande ville du jeu est la capitale des artistes en tout genre. Cette relation jeu/art atteint son apogée avec le système de gameplay qui a assimilé les basiques de ses aînés et remis au goût du jour une mécanique utilisée dans les tout premiers FF: les jobs (ou rôles).

MAGIE NOIRE, MAGIE BLANCHE, MAGIE BLEUE :

Jusqu’à présent, dans les Final Fantasy, on avait droit à trois personnages lors des combats aléatoires qui abondent dans le jeu. Mais le neuvième épisode va changer la donne, puisque ici vous pourrez sélectionner quatre combattants. Ce changement a une importance capitale car là où, dans les deux opus précédents, n’importe quel personnage pouvait assumer n’importe quel rôle, l’histoire de FFIX attribue à chaque protagoniste un rôle bien défini. En effet, Djidane est un voleur ? alors il sera le seul personnage à pouvoir voler des objets ! Bibi est un mage ? lui seul pourra lancer des sorts élémentaires ! Et c’est là toute la force du gameplay par rapport aux précédents opus. Chaque combat devient un choix stratégique, quels personnages pour quelles combinaisons ? En plus, le scénario va parfois nous obliger à utiliser certains protagonistes, ce qui peut rajouter du challenge si l’on a pas utilisé ces derniers souvent. Ce système de rôles est couplé à une autre mécanique, celle des compétences. Oubliez les matérias ou les G-forces, dans FFIX, vos personnages ne peuvent porter que l’équipement qui leur est attribué et ne peuvent apprendre que les compétences liées à leur “profession”. Certains diront que ça rend le jeu trop rigide, à ceux là je répondrai que ici, la rigidité apporte une certaine difficulté bienvenue.

DU PORT D’ALEXANDRIE AUX MONTAGNES DE CONDEA :

J’ai déjà dit plus haut que les choix esthétiques du jeu étaient une énorme partie de mon amour pour le jeu et j’insiste encore là-dessus: les environnements sont tout bonnement sublimes ! On est en 2001 et la Playstation est à l’agonie, pourtant Square livre ici un petit bijou. Toutes les villes ont un caractère et une atmosphère propres, on voyage dans tous les paysages. De la Grotte des glaces aux sulfureux Pics de Goulg, on en prend plein les mirettes. Comprenez-moi bien, il est nécessaire pour tout bon JRPG qui se respecte de proposer aux joueurs une grande variété de décors et de lieux. Avec FFIX, ce constat est respecté à la lettre mais il surpasse toutes nos attentes. Sans oublier qu’à tout moment, la sublime bande son composée par le grand Nobuo Uematsu vient ravir nos petites oreilles. L’ensemble de l’OST est une véritable pépite, chaque personnage, chaque endroit à son thème iconique et nombreux se souviendront longtemps après avoir joué de la musique du Village des mages noirs ou de la Caverne de Guismar

L’ENDROIT QUE JE RETROUVERAI UN JOUR :

Je pourrais vous parler de Final Fantasy IX pendant une éternité tellement ce jeu à changé ma façon d’appréhender les jeux vidéos. C’est grâce à lui que j’ai découvert les jeux de rôle mais aussi l’ensemble de la saga Final Fantasy. C’est un jeu dont je ne me lasserai probablement jamais, peu importe le nombre d’années écoulées depuis la première fois où j’ai posé le pied sur Héra, j’aurai toujours plaisir à recommencer une partie. Et si la nostalgie fait pour beaucoup dans mon amour pour lui, il n’empêche que ce jeu possède suffisamment de qualités pour qu’il figure parmi les plus grands au panthéon des JRPG, pas très loin derrière ses frères. Jouer à FFIX est une expérience, un voyage à travers un univers onirique qui ne vous laissera certainement pas indifférent. Que vous y jouiez sur le PSN, sur émulateur, sur une vieille Playstation poussiéreuse ou que vous attendiez sa sortie sur Steam, ne passez pas à côté de ce chef d’œuvre !

Numéro un dans mon cœur lorsqu’il s’agit de RPG, FFIX est une œuvre magistrale qui vaut largement le détour, jouez y et vous verrez…

Raph

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Raphaël Bhr

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