L’Excellence démocratique au regard de la Spirale dynamique

Robert de Quelen
13 min readDec 11, 2022

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Edgar Morin nous le dit depuis cinquante ans : si nous voulons penser autre chose, il est temps de penser autrement.

Appliquant ce principe à la prise de décision dans les démocraties, Olivier Zara nous propose un livre inspirant, et même revigorant : l’Excellence démocratique. Cet ouvrage d’une centaine de pages nous propose de réinventer la démocratie à partir de huit principes, élaborés au cours de vingt années de recherche et d’expérimentation sur les thèmes de l’intelligence collective et de l’Excellence décisionnelle. Selon l’auteur, en effet, ce qui contribue à détacher les citoyens de la démocratie est qu’elle ne répond ni à leurs besoins de court terme, ni aux enjeux majeurs du long terme, tels que le dérèglement climatique. Or l’Excellence décisionnelle pourrait remédier à ce désamour, en permettant la prise de décisions indispensables, mais difficiles, grâce aux huit principes évoqués.

Nous n’entrerons pas ici dans le détail des propositions. On peut les consulter sur le site d’Olivier Zara, http://axiopole.com/book/l-excellence-democratique

Dans cet article, je vous propose plutôt de comprendre le logiciel à partir duquel ses propositions ont été construites. Pour cela, nous allons utiliser une lecture de cet ouvrage au regard d’un modèle psycho-sociologique, la Spirale dynamique. Ce modèle a été élaboré dans les années 80 par les psychologues américains Don Beck et Chris Cowan à partir des travaux de Clare Graves.

Un modèle bio-psycho-sociologique

La Spirale dynamique décrit les stades de développement par lesquels passent aussi bien les individus que des sociétés entières. Le principe central formulé par Clare Graves postule que nous (individus, sociétés) développons des capacités d’adaptation en réponse aux changements de nos conditions d’existence, qui nous amènent, d’étape en étape, à des niveaux de complexité toujours plus grands. Pour plus de lisibilité, don Beck et Chris Cowan ont élaboré un système de codage par couleurs qui permet de décrire à la fois les niveaux (ou conditions) d’existence et les systèmes de valeurs, ou vMêmes, dans lesquels s’inscrivent nos comportements et nos décisions. A ce stade, il est important de distinguer entre les valeurs de surface, auxquelles nous nous référons habituellement de manière explicite (courage, loyauté, professionnalisme, empathie) des valeurs profondes organisées en systèmes, de la même façon qu’une grammaire constitue un système linguistique permettant d’écrire des romans, une constitution ou des modes d’emploi.

Cette distinction entre des « contenus » et la « grammaire » qui a permis de les construire est primordiale pour bien comprendre l’originalité des propositions d’Olivier Zara. En effet, l’enjeu n’est pas d’adhérer à telle ou telle de ses idées, mais de nous approprier le mode de réflexion qui a permis de les formuler. Cela nécessite un effort, du même ordre que celui consenti par les premiers lecteurs d’Edgar Morin, de Bruno Latour, d’Estelle Zhong Mengual ou de Baptiste Morizot. Souvent, ils nous heurtent, nous rebutent par quelque chose qui paraît tout d’abord obscur. Puis, peu à peu, des formes apparaissent dans le brouillard. Les notions de système, d’altérité, d’habitabilité, et maintenant d’excellence décisionnelle, cristallisent. Pour peu que nous persévérions dans notre lecture, elles constituent bientôt des repères entre lesquels s’étendent des espaces nouveaux, stimulants. Nous apprenons à naviguer avec agilité dans une pensée qui nous paraissait encore, il y a peu, d’une insurmontable complexité. Pour parler dans les termes de la Spirale dynamique, nous dirions que nous venons d’accéder au septième niveau, celui de la pensée systémique.

Illustration Marc Mathys, Paradigm21

Un saut qualitatif et cognitif : première et deuxième Spire

Les six premiers niveaux d’existence sont regroupés par Clare Graves dans ce qu’il identifie comme le premier « Tier », ou « première Spire ». Dans ces six premiers niveaux, nous sommes conditionnés par des peurs, des pulsions, des croyances agissant comme des paires de lunettes colorées. Ces filtres cognitifs teintent sans que nous en ayons conscience notre perception de la réalité. C’est ainsi qu’au milieu du 20ème siècle, un communiste stalinien et un chrétien fondamentaliste se seraient opposés sur leur vision du monde (valeurs de surface) tout en partageant la même croyance qu’il existe une seule bonne façon de voir (la leur). Une telle croyance, alimentée par la valeur profonde de conformité (ou de loyauté envers le collectif), correspondant au système de valeurs Bleu de la Spirale dynamique. Un Philippin et un Marocain, vivant à des dizaines de milliers de kilomètres, adeptes de religions différentes, auront en commun la valeur profonde « loyauté envers la famille », correspondant au niveau Violet.

A partir du septième niveau, dit systémique (codé en Jaune) apparaît la seconde « Spire ». Un saut cognitif de grande ampleur se produit. On change d’univers mental. L’enjeu n’est alors plus prioritairement de répondre aux besoins ou aux pulsions qui gouvernaient les niveaux antérieurs. L’orientation est désormais vers la flexibilité et l’adaptation aux conditions d’existence perçues dans leur dimension systémique. Comme au premier niveau (Beige), on retrouve les enjeux de survie, mais cette fois à l’échelle de l’ensemble du vivant. L’enjeu, existentiel, est en effet de permettre la continuité de la vie sur terre face aux menaces environnementales. Selon nous, l’Excellence démocratique et le mode de pensée d’Olivier Zara en général se situent à ce septième niveau.

Avant de décrire les sept premiers niveaux, précisons encore que le passage de l’un à l’autre s’effectue en incluant et en transcendant les acquis du niveau précédent, comme des poupées russes s’emboîtant les unes dans les autres. IL n’y a pas de hiérarchie, avec des niveaux « meilleurs » que les autres. Le seul critère d’évaluation est le degré d’adaptation aux conditions d’existence. Notons aussi qu’il en existe un huitième, Turquoise, mais qui concerne encore trop peu d’individus pour pouvoir être décrit avec pertinence ici.

BEIGE — Le niveau de la survie. Le premier des niveaux d’existence, codé « Beige » par Beck et Cowan, correspond au stade dans lequel les individus et les groupes humains sont entièrement préoccupés de leur survie, et ne sont pas conscients d’eux-mêmes. Nous retrouvons aujourd’hui ce niveau en seconde Spire, sous le code « Beige prime », puisque la survie de l’espèce humaine et du vivant en général est aujourd’hui en danger.

VIOLET — La pensée magique. Le second niveau, Violet, est marqué par la pensée magique, pour les individus et pour les clans qui perçoivent le monde comme peuplé d’esprits puissants qu’il faut se concilier par le moyen de rituels, effectués par des chamans. La famille, le clan, constituent l’unité sociale de base hors de laquelle il n’y a pas de survie. Cette mentalité tribale est encore largement présente dans de nombreux pans de la société sur la planète, même si elle apparaît masquée par les systèmes de valeurs suivants. Son côté positif exprime un besoin d’appartenance, de repères collectifs fédérateurs.

ROUGE — La loi du plus fort. Dans le troisième niveau, Rouge, l’individu déploie toute son énergie et tout son courage pour s’affranchir de la tutelle du clan et des anciens qui le dirigent. Sa volonté s’exprime de manière impulsive. Historiquement, c’est l’âge des héros et des empires qui recourent à la force pour assouvir leur désir de puissance et de domination. Dans l’Excellence démocratique, Olivier Zara nomme “luttocratie” cet état marqué par les rapports de force. Ce système de valeurs est clairement revendiqué aujourd’hui par les régimes “illibéraux” ou autoritaires à travers le globe, y compris par les Républicains aux Etats-Unisqui remettent en cause le système de valeurs Bleu, fondé sur l’obéissance aux règles collectives. Le système de valeurs Rouge revient en force chaque fois que les conditions d’existence se durcissent, ou que s’affaiblit la légitimité du cadre collectif, comme c’est le cas actuellement. Il ne dispose toutefois pas des capacités nécessaires pour gérer le niveau de complexité des défis que lui présentent les conditions d’existence, d’où l’apparition du niveau suivant, Bleu.

BLEU L’ordre transcendant. Le quatrième niveau, Bleu, est celui de l’acquisition (entre 5 et 7 ans) de capacités cognitives permettant de comprendre et d’intégrer les règles et principes abstraits. Sociologiquement, Bleu vient mettre de l’ordre dans le chaos instauré par la lutte de tous contre tous qui caractérise Rouge. Historiquement, cela correspond à l’apparition de la démocratie dans la Grèce antique, avec les lois de Solon destinées à cadrer les risques de guerre civile, mais aussi à la « trêve de Dieu » instaurée au Moyen-Age pour limiter le nombre de jours pendant lesquels on pouvait ravager le territoire de ses voisins. Bleu voit se développer les grands récits, les religions, les idéologies capables de structurer et de mobiliser des sociétés toujours plus vastes. Il apporte sécurité physique, sociale et mentale, à condition pour les individus de se soumettre à la vision du collectif et de se conformer aux comportements, aux règles et processus prescrits. Dans sa version toxique, Bleu est caractérisé par son intolérance envers toute originalité perçue comme déviante. C’est l’Inquisition, le Communisme, le régime des mollahs. Dans sa version saine, en revanche, Bleu se traduit par la Charte de l’ONU qui énonce qu’aucun Etat n’a le droit de régler ses différends avec un autre Etat par le moyen d’une agression militaire. L’Union Européenne utilise très souvent son pouvoir régulateur “Bleu” pour amener des transformations, par exemple pour encadrer le passage du moteur thermique à l’électrique. Dans le monde des affaires, tout contrat comporte une clause explicitant quel tribunal est compétent en cas de litige. Le recours à la force n’est pas exclu, mais il doit se placer au service du droit.

Dans les sociétés actuelles, comme dans le système international, Bleu s’affaisse, attaqué de toutes parts. Les individus et les groupes d’intérêt (ou pays) mus par une volonté de puissance en Rouge se rebellent contre l’idée même de règles venant brider l’usage de la force. Les tenants des systèmes de valeurs suivants (Orange et Vert) pour leur part le dénoncent comme obsolète, rigide, incapable de répondre aux aspirations des nouvelles générations ou de résoudre les grands problèmes contemporains. Une sorte de « coalition anti-Bleu » se forme, malheureusement incapable de se mettre d’accord sur ce qui pourrait le remplacer.

ORANGE, rationalisme et liberté. Le niveau qui succède à Bleu, codé en Orange, vise à assouplir le système de valeurs collectives ressenties comme trop rigides, en revendiquant fortement les valeurs de rationalisme, de liberté et de réussite individuelle basée sur les compétences. Aux règles universelles qui s’imposent à tous de manière uniforme, Orange préfère les contrats négociés par des experts. Il encourage et valorise la satisfaction des besoins matériels et même une certaine forme d’hédonisme. Ce système de valeurs, dominant dans la plupart des démocraties développées actuelles, fait émerger des formes de gouvernance aujourd’hui remises en cause pour leur incapacité à répondre aux défis existentiels qui menacent nos sociétés : crise climatique, montée des inégalités, revendications identitaires, migrations et conflits de toutes sortes. La croyance typiquement Orange que le “doux commerce” suffirait à apaiser la soif de domination brutale des régimes russe et chinois, s’est fracassée sur le mur de la réalité des rapports de force (“Wandel durch Handel”, le changement par le commerce cher à Montesquieu et aux dirigeants allemands). Les limites des démocraties ancrées dans le système de valeurs Orange apparaissent de plus en plus clairement. Tandis que les Ukrainiens et les jeunes Iraniennes risquent leur vie pour y accéder, les jeunes des pays occidentaux dénoncent l’exploitation des ressources naturelles et la destruction du vivant permises et même encouragées en Orange au nom de la liberté d’entreprendre et de satisfaire ses besoins matériels (réels ou induits par la publicité).

VERT, le relativisme postmoderne. Pour résoudre les problèmes apparus au sein du système Orange se sont développées des façons de penser, de sentir, de communiquer et d’agir qui constituent le système suivant, codé en Vert. Revenant aux valeurs collectives après un excès d’individualisme, Vert prône l’égale dignité de toutes les parties prenantes, l’harmonie, le consensus à tout prix, la relativité de toutes les opinions. Apportant un degré de sophistication plus élevé dans les relations et la communication interpersonnelle, Vert a tendance à tomber dans la palabre infinie, et manque ses objectifs par son incapacité à trancher. Olivier Zara reproche son manque de pertinence et d’efficacité au mode de fonctionnement Vert. Ainsi, la Convention Citoyenne pour le Climat, animée des meilleures intentions du monde, a négligé d’inviter dans son processus de co-élaboration les acteurs économiques et industriels appelés à mettre en œuvre concrètement la transition énergétique et économique attendue. Résultat : non consultés en séance plénière, ou n’ayant pas participé à la co-construction des propositions pour faire émerger des solutions intégrant différentes contraintes, ils se sont fait entendre au moyen d’un lobbying actif qui a conduit à détricoter l’ensemble apparemment cohérent des 150 propositions émises. Dernier niveau de la première Spire, Vert est marqué par une certaine intolérance envers les niveaux précédents, tout particulièrement Bleu et Orange. Cette intolérance le condamne à une marginalité et à une impuissance qui nourrissent en retour son exaspération.

Or, la réponse aux insuffisances et à l’inefficacité de Vert n’est pas dans une crispation en Orange, ni dans une régression dans le Bleu autoritaire, voire dans le rapport de forces brutal en Rouge. Le passage d’un niveau vers le suivant s’effectue par le développement progressif des capacités, des institutions, des compétences et des techniques requises pour maîtriser le niveau toujours plus complexe des problèmes à résoudre. Le risque est grand de voir s’écrouler tout l’édifice faute de réussir à franchir la dernière marche.

Dans l’Excellence démocratique, l’auteur explique sa motivation par la crainte de voir les démocraties voler en éclats sous l’effet du désenchantement, qui conduit au désengagement, lequel laisse le champ libre aux forces de désagrégation. Ce sera le retour à la loi du plus fort.

JAUNE, la pensée systémique. C’est là que se situe Jaune, le niveau suivant, où s’opère une véritable révolution cognitive. Attaché à résoudre les grands problèmes menaçant la continuation de la vie sur terre, Jaune dépasse l’adhésion passionnée de Vert au consensus à tout prix. Au nom de l’efficacité, Jaune s’autorise à inventer de nouvelles règles du jeu, transparentes, coconstruites, hybridées, explicites et surtout révisables, itératives. D’une grande souplesse, au point que les personnes centrées dans les niveaux précédents en viennent parfois à douter de sa sincérité, Jaune n’a pas de problème d’ego et ne s’identifie pas à ses idées. Il est capable de jeter l’eau du bain et même la baignoire si cela permet de sauver le bébé (la continuation de la vie sur terre). Le principal est de mener des expérimentations et d’en tirer les conséquences sans aveuglement idéologique. Mais surtout, Jaune est le premier système à comprendre réellement la dimension systémique des problèmes. Ainsi, parmi les huit propositions d’Olivier Zara, l’interdiction effective du mensonge en politique conditionne toutes les autres. D’une grande tolérance, Jaune ne rejette pas les niveaux précédents : il les transcende et les inclut, consciemment.

Un livre emblématique de la pensée en mode « Jaune »

En proposant de nouvelles règles et un nouveau mode explicite de fonctionnement pour les démocraties, Olivier Zara nous donne les moyens de restaurer, de revivifier le Bleu abîmé, critiqué, usé, du système actuel et de lui redonner toute sa crédibilité et sa légitimité en y injectant des concepts et un état d’esprit typiques du niveau Jaune. On pourrait appeler ce nouveau cadre démocratique un « Bleu 2.0 ».

Dans son livre, il insiste donc sur l’importance d‘obtenir un engagement des candidats à utiliser les méthodes, les outils et les processus de l’Excellence décisionnelle, en particulier coconstruit par et avec l’ensemble des parties prenantes ou de leurs représentants. Tandis que, dans le système ancien, l’engagement des candidats portait sur les décisions elles-mêmes (par exemple augmenter les allocations ou diminuer les impôts), la nouvelle approche insiste sur les modalités formelles de la prise de décision, la conception de la décision et non la décision elle-même. C’est une véritable révolution cognitive. Il s’agit de surmonter les biais cognitifs qui déforment notre perception des enjeux et nous amènent à prendre ou à soutenir des décisions pour des raisons irrationnelles. L’ensemble des principes de l’Excellence décisionnelle construit un système qui permet d’atteindre un niveau supérieur de maturité collective, à la hauteur des problèmes existentiels auxquels nous devons faire face.

Conclusion : un système « Bleu 2.0 ». Pour éviter de régresser en Rouge, nous avons besoin d’un système de gouvernance transparent, reposant sur un jeu de règles explicites, qui seront légitimes, car coconstruites selon les principes de l’Excellence décisionnelle, et révisables par ajustements successifs, par itération. Autrement dit, un « Bleu 2.0 » reconfiguré selon un état d’esprit Jaune. Seul ce « Bleu 2.0 » est capable d’offrir un cadre suffisamment large et robuste pour contenir les aspirations différentes ou contradictoires des différentes composantes de la société. La pertinence des propositions d’Oliviez Zara est aussi qu’elles contribuent à repositionner les hommes et femmes politiques, qui deviennent des « décideurs 2.0 » : évalués désormais selon leur capacité à appliquer et faire appliquer les règles de l’Excellence démocratique, ils et elles sont au service de l’intérêt général et non de tels ou tels intérêts particuliers (voire de leur ego).

L’une des caractéristiques des personnes centrées au niveau Jaune de la Spirale dynamique est leur capacité à ajuster leur communication pour entrer en résonance avec leurs interlocuteurs, quel que soit leur niveau. Ces leaders d’un nouveau style sauront parler le langage de la force avec le niveau Rouge, de l’ordre juste avec le Bleu, de la rationalité avec l’Orange, plaider l’harmonie empathique avec le Vert, etc.

Or l’un des enjeux pour revitaliser la démocratie est précisément de l’outiller pour qu’elle puisse inclure les contributions de tous les niveaux, chacun dans son style, dans des sociétés où l’on n’a jamais eu à gérer la cohabitation d’un aussi grand nombre de niveaux de valeurs. Ne serait-ce que pour des raisons démographiques : l’allongement de la durée de vie et l’accélération de la transition d‘un niveau vers un autre fait qu’il peut y avoir jusqu’à quatre systèmes de valeurs présents en même temps dans une société. Chacun doit pouvoir se sentir invité à devenir un contributeur de la nouvelle « maison commune », comme dans la « Rainbow Nation » inventée par Nelson Mandela pour sortir l’Afrique du Sud de l’Apartheid sans la plonger dans un bain de violence.

Les plus virulentes critiques envers ce nouveau système viendront probablement des personnes centrées dans le système de valeurs Vert, adeptes du consensus à tout prix, de la négociation ou du compromis parce qu’ils feront probablement la confusion entre l’Excellence décisionnelle et le gouvernement des experts, dans lequel les décisions sont sous-traitées à un tout petit groupe de « spécialistes ». Ils y verront une ruse ultra-libérale pour déposséder la majorité de ses pouvoirs légitimes. A ces sceptiques, il faudra expliquer que l’Excellence démocratique est au service de la préservation de la possibilité de la vie sur terre. Pour cela, il faudra renoncer temporairement au consensus entre les parties prenantes, pour retrouver une société plus stable, plus inclusive, et surtout plus viable à terme.

Mais l’argument le plus fort en faveur des propositions d’Olivier Zara, c’est que l’on peut commencer tout de suite à les expérimenter, à l’échelle locale, et les améliorer en fonction du retour d’expérience.

C’est ce qu’il y a de plus rafraîchissant dans ce livre : il nous redonne l’envie d’agir, et le pouvoir de faire.

L’Excellence démocratique Olivier Zara

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Robert de Quelen

Coach international senior respectueux de ses clients, écrivain et Happy-culteur