Bye Bye Chuck !

RefrainS
5 min readApr 21, 2017

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đŸ’œ Pendant la lecture, profitez de notre playlist spĂ©ciale intitulĂ©e “Bye Bye Chuck !”.

Chuck, dandy londonien Ă  ses heures perdues.

“Johnny B. Goode”, “Reelin’ & Rockin’”, “Maybellene”, “You Never Can Tell”
 Ces titres, Ă  eux seuls sont devenus rapidement des dĂ©finitions du Rock’n’Roll. Ils sont mĂȘme devenus des hymnes et ils ont Ă©tĂ© interprĂ©tĂ©s par Chuck Berry. Le natif de Saint-Louis dans le Missouri nous a quittĂ© en ce printemps 2017 Ă  90 ans dont plus de 60 en mission pour le Dieu du Rock. Bye Bye Chuck !

Une des compilations les plus dĂ©mentielles de l’Histoire du Rock’n’Roll avec un grand “H” : https://goo.gl/AEoTc0

John Lennon disait en version originale : “If you tried to give Rock’n’Roll another name, you might call it the ‘Chuck Berry’.” — littĂ©ralement : “Si le Rock’n’Roll ne s’appelait pas comme ça, on l’appellerait le Chuck Berry “, NDLR — Rien n’est moins sĂ»r que ce constat car Chuck est Ă  la fois inventeur et pionnier de ce style. Il est en mĂȘme temps une des plus grandes lĂ©gendes que le Rock’n’Roll ait gĂ©nĂ©rĂ© avec Elvis Presley, Buddy Holly ou bien encore Little Richard. MalgrĂ© plusieurs sĂ©jours en prison, sa carriĂšre est florissante des annĂ©es 50 aux annĂ©es 70. Il fait ses dĂ©buts en jouant un Blues mĂątinĂ© de ballades et de Hillbilly au sein du Johnnie Johnson Trio puis il s’engage dans une toute autre voie en signant avec le label Chess Records. C’est d’ailleurs avec “Maybellene” (1955) que nous citions en introduction que tout commence vĂ©ritablement pour Chuck. Ce titre est un tremplin pour lui.

Trois annĂ©es s’écoulent et en 1958 sort “Johnny B. Goode” qui changera la donne puisque considĂ©rĂ©e comme l’une des meilleures chansons Rock jamais crĂ©Ă©es. Le magazine Rolling Stone la consacrant septiĂšme plus grande chanson de tous les temps. Avec un thĂšme cher Ă  ceux abordĂ©s par la plupart des musiciens de Rhythm’n’Blues et de Blues de l’époque, elle traite du quotidien, de la vie de tous les jours mais Ă©galement, elle redistribue les cartes dans le monde de la musique grĂące Ă  son aspect technique. Chuck crĂ©Ă©e un son, une façon de jouer ; un nouveau langage en studio et sur scĂšne. C’est sur les planches qu’il invente son cĂ©lĂšbre Duck Walk. Entre son jeu de guitare qui donne encore aujourd’hui du fil Ă  retordre Ă  tous les guitaristes de la planĂšte et son jeu de scĂšne il y a chez Berry une Ă©nergie vivifiante.

Les bases du Rock’n’Roll sont posĂ©es.

Mouvement perpétuel.

Les annĂ©es 1960 sont marquĂ©es par plusieurs autres titres imparables tel que “No Particular Place To Go”.

Au dĂ©but des annĂ©es 1970, il revient notamment en 1972 avec une chanson assez ironique nommĂ©e “My Ding-A-Ling”. Il passe le reste de la dĂ©cennie Ă  enchaĂźner les spectacles et les tournĂ©es avec une particularitĂ© qui en dit long sur le personnage parfois un peu trop individualiste : il se dĂ©place seul et embauche des musiciens locaux Ă  chaque concert. Ces derniers devant ĂȘtre capables Ă  tout moment de jouer n’importe quel titre de la discographie du Chuck qui ne fait gĂ©nĂ©ralement pas dans la dentelle du point de vue managĂ©rial. Entre guitares dĂ©saccordĂ©es et musiciens Ă  la traĂźne le rĂ©sultat est souvent cacophonique. Il enregistre son dernier album studio en 1979. En octobre 2016, Ă  l’occasion de ses 90 ans, il annonçait son retour avec un nouvel album, humblement nommĂ© Chuck.

“Chuck”.

Parmi tous les souvenirs qui sont remontĂ©s dans nos esprits lorsque nous avons appris la nouvelle Ă  la rĂ©daction de RefrainS, un nous est apparu comme une Ă©vidence. Il s’agit d’un passage du documentaire Hail! Hail! Rock ’n’ Roll (1986), qui est en grande partie la captation des rĂ©pĂ©titions et des concerts organisĂ©s par Keith Richards pour cĂ©lĂ©brer le soixantiĂšme anniversaire de Chuck Berry. Nous y retrouvons un Chuck Berry particuliĂšremnt dictateur et gĂ©nial aux prises avec le guitariste de The Rolling Stones Ă  la fois admirateur et exaspĂ©rĂ© pour une version dĂ©tonnante de “Carol”. Extrait Ă  visionner en cliquant ici ➄ https://goo.gl/HzaKGV.

“Hail! Hail! Rock ’n’ Roll”.

AprĂšs l’an 2000, il donne une sĂ©rie de concerts qui rencontrent un vif succĂšs, remplissant les salles europĂ©ennes (L’Olympia de Paris, notamment, en 2005, 2006 et 2007). La qualitĂ© des sets Ă©tant plus ou moins alĂ©atoires selon l’humeur et la bonne volontĂ© de Chuck Berry, les spectateurs semblaient ĂȘtre avant tout prĂ©sents pour voir cet homme rieur leur raconter Ă  travers ses chansons des parts de vie.

Chuck Berry en concert en Uruguay en 2014.

Chuck est donc parti aprĂšs des tentatives de rĂ©animation infructueuses. MĂȘme s’il ne faisait plus grand chose il emporte avec lui la recette ultime du Rock qui semblerait rĂ©sider dans un savant mĂ©lange de Blues, de textes simples qui parlent de filles et de voitures, de solos de guitare limpides et d’une trĂšs grosse pincĂ©e de feeling. Un style simple qui a inspirĂ© les plus grands musiciens tels qu’Angus Young du groupe AC/DC, The Grateful Dead, The Kinks ou encore Iron Maiden. Nous retrouvons Ă©galement Chuck dans la “culture populaire” puisqu’il figure dans la B.O. de deux films cultes : Back To The Future de Robert Zemeckis et Pulp Fiction de Quentin Tarantino. Enfin, n’oublions pas que Chuck a aussi enregistrĂ© quelques ballades dont la trĂšs crĂ©pusculaire “Havana Moon” et ses accents rappelant les guitares des Ăźles.

Alors merci pour tout Monsieur Berry. Terminons par ces quelques mots issus de “You Never Can Tell” (1964) :

“They had a hi-fi phono, boy, did they let it blast, Seven hundred little records, all rock, rhythm and jazz”.

LittĂ©ralement : “Ils avaient une chaĂźne stĂ©rĂ©o, et l’ont-ils mise Ă  fond ! Sept cents disques. Tous de Rock, de Rhythm et de Jazz”. Et si c’était ça le vrai bonheur ?

À bientît sur RefrainS.

C.

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RefrainS

Il y a toujours un refrain qui vous trotte dans la tĂȘte.