[Chronique] Liam Gallagher — As You Were.

RefrainS
4 min readOct 22, 2017

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Pochette de l’album. Label : Warner.

On avait laissé Liam Gallagher un peu dans l’inconnu après la fin chaotique de Beady Eye. Formé immédiatement après la fin d’Oasis avec les membres restants, le groupe, délesté du grand frère Noel, sortira deux albums moyens. Andy Bell retrouvant son ancien groupe Ride, Liam empêtré dans des affaires personnelles, le groupe se sépare dans la quasi-indifférence en octobre 2014.

Deux années sans trop avoir d’actualité si ce ne sont que des encarts dans la presse people pour ses tweets cinglants envers son frère, les apparitions de Liam se font assez rares. Discret, il prépare son retour dans le paysage musical en assurant la promotion du documentaire Supersonic, produit par Noel Gallagher, Mat Whitecross, et lui-même, retraçant les premières années marquant l’ascension fulgurante d’Oasis.

Neuf ans jour pour jour après le 7 ème et dernier album d’Oasis, Liam sort As You Were, son premier album sous son nom. 12 chansons dont il a écrit la moitié, et aidé de Greg Kurstin (producteur d’Adele notamment), qui a enregistré la quasi-totalité des pistes instrumentales. Dès le mois de mai, est publié “Wall Of Glass” en premier single, qui se révèlera la piste d’ouverture de l’album.

“Wall Of Glass”.

Chanson surprenante par ses arrangements. Des percussions, un harmonica, on avait peu l’habitude d’une telle chanson. Une production déconcertante pour les connaisseurs d’Oasis et consorts, habitués à une sonorité datée, plus 60’s. Greg Kurstin fait le pari de la modernité. Une fois la surprise passée, ce que l’on retient, comme à chaque fois, c’est la voix en excellente forme de
Liam, toujours aussi percutante 20 ans plus tard, et montant dans les aigus sans forcer.

Bold”, déjà entendue sur des démos de mauvaise qualité à l’époque de Beady Eye est une ballade aux sonorités très folk. Commençant de façon très intimiste, une guitare seule, elle prend de l’ampleur au fur et à
mesure avec l’arrivée de chœurs. On retrouve l’amour de Liam pour John Lennon, aidé par son ancien comparse d’Oasis et ami de toujours, Paul Arthurs “Bonehead”. Même si la ligne de chant est superbement interprétée, la composition manque un peu de relief et semble tourner un peu en rond, malgré la montée des chœurs à la fin de la chanson.

Greedy Soul” est dans un registre totalement différent. Très brute, un rythme de batterie percutant, on retrouve la gouaille de Liam qu’on lui connaissait auparavant. Voix rocailleuse, légèrement agressive, ce titre a été inteprété dans une superbe version live au Air Studios, montrant que Liam n’a rien perdu de son charisme vocal.

“Greedy Soul”.

Paper Crown” est un bijou. Restant dans le registre “lennonien” cher à Liam Gallagher, son chant est d’une subtilité que l’on ne lui connaissait que peu. Une des meilleures ballades d’un Gallagher en solo à ce jour.

For What Is Worth”.

“For What It’s Worth”.

Sorte de “Don’t Look Back In Anger” 2017, ce titres sonne très Oasis. Couplets calmes, et refrain entêtant. Liam fait son mea culpa. Auprès de qui ? Difficile de savoir. Son ex-femme ? Son frère Noel ? En tout cas les paroles, co-écrites avec Simon Aldred sont peut-être les plus personnelles qu’il ait jamais chantées.

When I’m In Need”, ballade très beatlesienne destinée à sa compagne/manager/muse Debbie Gwyther aux paroles un peu niaises. Sympathique mais pas mémorable.

Viennent ensuite trois titres plus rock : “You Better Run”, “I Get By”, “Come Back To Me”, interrompus par “Chinatown”, second single publié, jolie ballade mélancolique. Les deux premiers se laissent écouter, sans plus. Leur seul intérêt est dans la voix de Liam rappelant les grands jours. “Come Back To Me” relève le niveau et rappelle sans douter les débuts d’Oasis, avec un chant encore une fois frisant la perfection.

“Chinatown”.

L’album se finit par “Universal Gleam”, ramenant encore une fois à l’univers de Lennon/Beatles cher à
Liam Gallagher, ainsi que “I’ve All I Need”, pop song pas inoubliable, mais dont les arrangements symphoniques en font un très solide et prenant dernier acte.

Tantôt décrit comme tête à claques, tantôt comme dernière rockstar, Liam Gallagher soigne son retour dans le paysage musical et montre à nouveau ce qu’il sait faire de mieux, chanter et assurer un rôle de frontman. Avec As You Were Liam signe ses plus belles compositions depuis longtemps, ainsi qu’un chant rappelant sa voix inimitable des belles années de la Britpop.

Tracklisting :

01. Wall Of Glass
02. Bold
03. Greedy Soul
04. Paper Crown
05. For What It’s Worth
06. When I’m In Need
07. You Better Run
08. I Get By
09. Chinatown
10. Come Back To Me
11. Universal Gleam
12. I’ve All I Need

Titres à retenir : “Wall Of Glass”, “Paper Crown”, “Come Back To Me”.

En concert à l’Olympia le 2 mars 2018.

À bientôt sur RefrainS.

J.

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RefrainS

Il y a toujours un refrain qui vous trotte dans la tête.