Une équipe québécoise s’attaque à l’enjeu des microplastiques dans le Saint-Laurent

Réseau Québec maritime
3 min readApr 23, 2020

S’il y a une chose que Nicolas Toupoint est capable d’affirmer avec certitude à propos des microplastiques, c’est qu’il s’agit d’un dossier particulièrement complexe.

« Leurs sources sont multiples et variées. Leurs dispersions dans le milieu marin est très étendue et [la pollution] touche tous les domaines d’activités du milieu maritime », souligne-t-il.

M. Toupoint participe présentement à un projet qui fait l’état des lieux environnemental et social des microplastiques dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent en mettant en place un réseau d’observation et de caractérisation. Un défi de taille entre autres en raison de leurs provenances. En effet, les microplastiques peuvent provenir de plusieurs sources différentes comme les produits cosmétiques, les déchets domestiques ou industriels et des activités maritimes telles que la pêche, le transport ou l’aquaculture.

« Ce n’est pas comme si on parlait d’un type d’hydrocarbure ou d’un type de produit chimique qui est issu d’une usine spécifique. C’est vraiment un contaminant qui prend plusieurs formes, plusieurs aspects. Il peut interagir de manière différente et il se retrouve partout », précise-t-il.

Pour faire face à cette problématique, M. Toupoint est convaincu qu’il faut une approche plus complète et intersectorielle. C’est pour cette raison qu’il travaille de concert avec des scientifiques de l’Université McGill et de l’Université du Québec à Rimouski. Le projet, supporté par le programme Odyssée Saint-Laurent du RQM jusqu’en 2021, fait intervenir des experts en écotoxicologie, en chimie de l’environnement et en sciences sociales.

« Chaque équipe va aller chercher des réponses selon son expertise. En mettant ensemble toutes ces réponses, inévitablement on va avoir une vision beaucoup plus globale de la problématique », ajoute M. Toupoint.

C’est d’ailleurs cette plus-value que le RQM tente de promouvoir en favorisant la recherche intersectorielle. Ainsi, en couplant des volets de recherche menés sur la représentation sociale aux volets de recherche menés sur la localisation et la caractérisation des microplastiques dans le Saint-Laurent, ce projet promet des retombées intégrées et pertinentes pour le développement durable du Québec.

« Savoir comment le commun des mortels qui utilise le milieu conçoit cette pollution […] va nous donner des pistes de réflexion pour savoir sur quels axes travailler [en termes] de sensibilisation », confirme M. Toupoint.

Il reste encore beaucoup à faire afin de bien traiter l’enjeu des microplastiques au Québec, surtout considérant la complexité du système Saint-Laurent. Cependant, le projet mené par cette équipe de spécialistes est définitivement un bon pas dans la bonne direction.

Biographie :

Nicolas Toupoint, d’origine française, est spécialiste en écophysiologies des invertébrés marins. Titulaire d’un doctorat en océanographie obtenu à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski et il opère comme chercheur industriel pour Merinov, le centre collégial de transfert de technologies spécialisé dans le domaine de pêches et de l’aquaculture basé en Gaspésie.

--

--

Réseau Québec maritime

Pour en apprendre plus sur le Réseau Québec maritime, consultez le site suivant : http://rqm.quebec/fr/accueil/