“Où es-tu ?”

Il manque quelque chose

Thibaud Gangloff
5 min readJul 19, 2017

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Le numérique, encore regardé avec suspicion il y a quelques années, semble bel et bien entrer dans nos entreprises. Peut-être pas autant qu’on le souhaiterait, mais ne boudons pas ce moment. C’est une bonne chose, un moment intéressant pour tout l’écosystème.

Chief Digital Officer, Directeur Innovation… et leurs équipes se développent à vitesse grand V. Ils sont généralement les premiers à bénéficier des nouveaux partenariats, des nouvelles formations mises en place par l’entreprise.

Néanmoins, l’accès à ces nouvelles connaissances ne peut se limiter à ces quelques profils. L’enjeu, les diffuser le plus largement et rapidement à l’ensemble des employés. La transformation numérique n’est pas la responsabilité d’un service mais bien de l’ensemble des collaborateurs d’une entreprise.

Condition indispensable pour voir émerger le changement tant espéré.

Formé, tu seras

Afin de répondre à la forte demande du marché, de nombreuses offres d’origine diverse: centres de formation, cabinets de consulting, accélérateurs de startups, incubateurs de startups… se développent.

Manager à l’ère du numérique, Blockchain, API, outils organisationnels, cloud, culture digitale, IA…

Autant de sujets enseignés chaque jour, en présentiel ou via des MOOCs (cours en ligne), permettant ainsi de former en masse les salariés des entreprises.

On vient y chercher des « aha moments » (le moment où en un mot tu comprends tout ce que tu avais pas compris).

En sortant de ces cours, on est persuadé qu’on va changer le monde. En retournant au boulot, on est persuadé que c’est pas possible.

Ces cours sont intéressants pour l’inspiration, mais pour passer vraiment un cap dans votre organisation, ce qui compte ce n’est pas le “one shot” mais l’expérimentation.

L’accompagnement

Beaucoup l’ont bien compris, on assiste à un boom des offres d’accompagnement au sein des entreprises afin de diffuser de nouvelles manières de faire. Ces offres se veulent plus concrètes, plus libres et surtout plus efficaces que les formations classiques.

Actuellement, 3 tendances majeures se démarquent:

  1. Accompagnement/coaching individualisé dans la transformation numérique,
  2. Accompagnement sur la création de nouveaux outils/de nouveaux produits,
  3. Accompagnement des projets intrapreneurs,

L’intrapreneur est le membre d’une grande entreprise qui, en accord avec elle et tout en restant salarié de son entreprise, possède un projet viable intéressant l’entreprise et qu’il peut réaliser en son sein. Il est celui qui transforme une idée en activité rentable au sein d’une organisation.

Le 1, est généralement réservé à la classe dirigeante, (Pourquoi ? 😉). Quand bien même on souhaiterait ouvrir cet accompagnement aux autres employés, difficile de mettre un coach derrière chacun d’eux. Pas sûr que ce soit plus rapide et question budget, ça risque d’être compliqué.

Le 2, on est dans le concret. Créer un nouveau produit, on peut pas faire plus concret, meilleur moyen de diffuser l’état d’esprit et les nouvelles manières de faire. Seulement, c’est généralement réservé à l’équipe en charge du projet, (Pourquoi ? 😉). Mettre un coach derrière chaque projet, c’est risqué d’exploser tous les budgets.

Pour le 3, c’est pareil que le 2, avec le petit « + », de commencer à se libérer du poids de l’entreprise et la possibilité de tester plus facilement des nouvelles choses. Néanmoins, toujours réservé à une catégorie de salariés qui y a eu accès en étant choisi par un jury. (Pourquoi ? 😉)

Petit bémol sur le 3, il est encore fréquent de voir les entreprises vouloir contrôler les projets intrapreneurs. Il y a quelques semaines, j’avais la chance de suivre un projet d’application autour de l’éco-citoyenneté, mais le business model était imposé car historique, (Pourquoi ? 😉)

Dommage, c’était le meilleur moment pour en inventer un nouveau…

Dans les 3 cas, ces initiatives restent souvent contrôlées par la direction. De plus, on y retrouve des biais historiques que sont le pouvoir, l’égo, le chacun pour soi, la non-transparence… Tout ça n’aide pas la diffusion de ces nouvelles compétences au sein de l’entreprise.

Basé sur ce constat, comment mettre la grosse machine en mouvement en laissant la place à chacun d’expérimenter et diffuser ce nouvel état d’esprit ?

C’est là que l’on a voulu tenter quelque chose.

Hackons de l’intérieur

Nous, c’est 5 copains (Olivia BARS, MaiLan Tran-Bernaud, Duc Ha Duong, Raphaël Thobie, Guillaume Bouin) et moi. Tous possédant un parcours corporate/startup et tous avec l’envie d’accompagner ces entreprises dans cette transition.

Comme expliqué, toutes les offres d’accompagnement actuelles nous semblaient trop centralisées (une personne, un service, un projet…). Et si on oubliait un peu la direction, et qu’on libérait les initiatives des employés ?

En faisant ça, on décentralise le pouvoir de décision et on aide chaque salarié à redevenir responsable face aux enjeux numériques. On accompagne l’entreprise dans sa transformation tout en redonnant le pouvoir aux salariés. Tout ça dans l’objectif de créer un mouvement plus important qu’actuellement.

On vient, on libère, on repart. Les salariés convertis prolongeant le mouvement.

L’idée est signée.

Accompagnons les salariés à hacker leurs entreprises en les aidant à lancer leurs propres initiatives.

Si certains sortent de la forêt, ça pourrait donner envie aux autres de se lancer et ainsi créer une dynamique bénéfique pour l’entreprise.

Si ça marche, les salariés seront contents, la direction sera contente, tout le monde est content 😉

Hacker de l’intérieur n’est pas nouveau, on appelle ça le corporate hacking.

“Le corporate hacking est la pratique consistant à détourner des ressources de l’entreprise de manière bienveillante pour créer de la valeur pour celle-ci. »

Cependant, lancer ce mouvement en étant salarié peut rapidement devenir compliqué avec la pression sociale qui peut s’exercer. Venant de l’extérieur, c’est différent, nous n’avons pas la pression managériale, l’entretien individuelle, notre carrière, l’augmentation de fin d’année, le poste que l’on souhaite tant… pour nous ralentir.

On tient un truc, encore faut-il trouver un client qui accepte de se faire hacker…

D’autant que dans notre cahier des charges, il faut que l’on ait:

  • un sponsor interne fort,
  • qu’on nous fasse confiance,
  • et qu’on nous laisse libre de circuler comme on le souhaite dans l’entreprise.
  • un reporting minimum,

La chose semble ardue…

Et bien vous savez quoi en fin d’année 2016, on l’a trouvé 😉 Et pour la suite, je vous raconte ça dans le prochain épisode.

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Depuis un an, en tant qu’indépendant, je retourne dans les grosses structures pour les aider à évoluer, à se transformer via des ateliers de Design Thinking et des missions de Corporate Hacking. Dans une série d’articles, je raconterai ce que j’y ai vu, appris et j’y donnerai un point de vue.

Pour en discuter, vous savez où me trouver ;)

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Thibaud Gangloff

Family & Friends 1st. Interested by the new world and how to re-educate.