Les 10 fake news contre la liste Renaissance (LREM/Modem/Agir/MRSL) aux européennes

team progressistes
8 min readApr 22, 2019

--

Le 26 mai prochain auront lieu les européennes, mais sans plus attendre les oppositions ont commencé à tirer à boulets rouges contre la liste Renaissance portée par Nathalie Loiseau. Cela entrerait dans le cadre d’un débat politique sain et démocratique, il n’y aurait rien à redire mais hélas, comme cela est trop souvent le cas, ces attaques se font essentiellement par le biais de grossiers mensonges sur lesquels nous allons ici revenir.

  1. L’élargissement de l’UE aux Balkans

A droite, Laurent Wauquiez et son protégé François-Xavier Bellamy ne cessent de répéter depuis des mois qu’Emmanuel Macron et donc la liste Renaissance seraient favorables à un nouvel élargissement de l’Union européenne aux Balkans. Il n’en est rien. Nathalie Loiseau s’est ainsi opposée en tant que ministre des affaires européennes à l’ouverture des négociations avec l’Albanie et la Macédoine du Nord l’année dernière.

Faut-il rappeler en revanche que c’est Laurent Wauquiez qui avait ouvert les négociations du Monténégro quand il occupait le même poste sous Sarkozy ? Faut-il surtout ne pas voir que le seul candidat qui soit ouvertement favorable à un tel élargissement aujourd’hui est Arnaud Danjean… n°3 de la liste LR ?

2. L’absence de programme

La tête de liste LR aime également mentir en prétendant que la liste Renaissance n’aurait pas de programme. Mais pardon de le dire ainsi : que déclinent Nathalie Loiseau, Pascal Canfin et tous les autres colistiers dans les médias et les réunions publiques si ce n’est un programme ? La liste Renaissance s’appelle ainsi en référence à la tribune d’Emmanuel Macron du 4 mars dernier et en soutien aux grandes idées qu’il y présentait, de la défense de la liberté à l’esprit de progrès à retrouver en passant par la protection de notre continent.

Parmi les éléments programmatiques d’ores et déjà présentés figurent ainsi la création d’une Agence européenne de protection des démocraties, le renforcement des moyens de Frontex, la conditionnalité des négociations commerciales au respect de l’Accord de Paris, la création d’une Banque européenne du climat pour financer la transition énergétique, les objectifs 0 carbone en 2050 et de division par deux des pesticides d’ici 2025, la mise en place d’un SMIC européen adapté à chaque pays (sur lequel nous reviendrons plus bas), la création de géants européens dans l’industrie (par exemple pour les batteries de voitures électriques), l’élargissement d’Erasmus aux apprentis, la tenue d’une Conférence pour l’Europe, une plus grande défense des droits des femmes, etc. Ce qui sera donc présenté le 9 mai prochain seront les déclinaisons opérationnelles de ces grands axes programmatiques qui sont aujourd’hui tous connus.

3. La liste « foir’fouille »

Un peu partout, les oppositions croient intelligent de critiquer la liste Renaissance sur la diversité des profils qui la composent, Yannick Jadot parlant par exemple de « patchwork » ou Marine Le Pen de liste « foir’fouille ». La critique aurait été recevable si l’objectif de la « renaissance » européenne n’était pas partagé par l’ensemble des candidats qui y sont présents.

Quant à ceux qui ne comprennent pas comment il est possible de voir Pascal Canfin, ancien DG de WWF France et Jérémy Decerle, ancien président des Jeunes agriculteurs, sur la même liste, il faut s’étonner de leur étroitesse d’esprit. Qui peut prétendre aujourd’hui lutter contre le réchauffement climatique ou se passer des pesticides sans associer l’ensemble des parties prenantes ? En quoi une liste représentant la diversité de la France dans son ensemble pourrait-elle être source d’attaques politiques sur ce seul fait ? La liste Renaissance, et c’est sa force, rassemble des personnalités diverses, qui ne sont pas des recasés, des apparatchiks voire même des indésirables dont on voudrait se débarrasser comme on peut le voir malheureusement partout ailleurs.

4. Le SMIC européen inférieur au seuil de pauvreté

C’est la plus belle des fake news et malheureusement elle vient de la gauche, insoumis, Génération.s, communistes et socialistes la diffusant tous allègrement. Nathalie Loiseau a proposé l’instauration d’un SMIC européen (concernant donc de fait les 6 États membres qui n’en ont pas) qui soit au moins égal à 50% du salaire médian du pays d’origine. Mais en aucun cas elle n’a proposé que ce SMIC soit partout du même montant ou que cela signifie qu’il faut le baisser là où il existe déjà. Or que nous ont affirmé Mélenchon, Brossat, Hamon et tous ces autres menteurs ? Que Mme Loiseau voulait passer le SMIC en France à 837 euros. Plus c’est gros, plus ça passe comme on dit. Donc non seulement le SMIC en France ne baissera pas d’un centime mais en plus, faut-il le rappeler, c’est sous Macron qu’il a le plus augmenté depuis sa création ! Ce qui assez cocasse, c’est que cette idée d’un SMIC européen est clairement empruntée à la gauche et que Mélenchon utilisait déjà la même fake news en 2014 contre le PS qui le proposait alors…

5. La messe de Nathalie Loiseau

Ce même Mélenchon a tenté de faire croire que la présence de Nathalie Loiseau à une messe à La Réunion constituerait une entorse au principe de laïcité. A l’origine de cette grossière polémique, une erreur dans un déroulé conviant la presse à cet office alors qu’il s’agissait d’un moment privé de la candidate. Ce que fait Mme Loiseau sur son temps libre ne regarde qu’elle et nous sommes encore libres en France de pratiquer ou non une religion, de croire ou de ne pas croire, ce que nous garantit justement la loi de 1905 sur la laïcité à laquelle les insoumis prétendent tant tenir.

Mais si M. Mélenchon trouve toujours intolérable qu’une personnalité politique se rende à une messe, pourquoi ne l’avons-nous pas entendu quand le député de son groupe de la France Insoumise Jean-Hugues Ratenon s’est non seulement rendu à cette même messe des Rameaux mais en a fait en plus la promotion sur ses réseaux sociaux officiels de député ? Comme dirait un média réunionnais : « deux crucifix, deux mesures ».

6. Le groupe LREM financé par les lobbys

Voici ici une fake news lancée par l’extrême droite et reprise par la gauche prétextant que le futur groupe de LREM au Parlement européen serait financé par les lobbys. En cause : la sponsorisation par plusieurs géants économiques, dont certains de la chimie, d’un événement du parti européen ALDE auquel s’était rendus des émissaires LREM.

Alors attention, c’est un peu compliqué :

  • Il ne faut pas confondre le parti ALDE, qui a reçu, oui, des dons d’entreprises, avec le groupe ALDE au Parlement européen. LREM n’est pas affilié ou allié avec le parti ALDE.
  • Un seul eurodéputé aujourd’hui membre de la République En Marche siège au sein du groupe ALDE. Mais il n’est pas membre du parti ALDE (aucun lien donc entre ce député et les géants économiques).
  • Ce financement par des personnes morales étant difficilement compréhensible, LREM a exigé que le parti ALDE renonce à de telles pratiques (ce qu’il a accepté).
  • Enfin, LREM ne souhaite pas demain faire partie du groupe ALDE mais constituer un nouveau groupe parlementaire, ce que nous vous détaillons dans le point suivant.

7. On ne sait pas dans quel groupe vont siéger les eurodéputés LREM

En signifiant ne pas siéger après le 26 mai dans le groupe parlementaire ALDE, la République En Marche a jeté le trouble parmi les spécialistes de l’UE. Pourtant l’explication est simple : un nouveau groupe va être créé au sein du Parlement européen avec l’idée que ce groupe soit incontournable pour avoir la majorité au Parlement européen. En clair : comme l’élection présidentielle de 2017 a recomposé le paysage politique française, les élections européennes du 26 mai vont redistribuer les cartes à Bruxelles et à Strasbourg.

8. LREM n’a pas de problème de financement de sa campagne

Dite comme telle, l’affirmation venant des insoumis et du RN n’est pas fausse. Mais cela ne signifie en rien que LREM bénéficie d’un traitement de faveur. Le plafond de la campagne pour ces européennes est fixé à 4 millions d’euros et LREM le finance avec les dotations de l’État obtenues suite à sa victoire en 2017. La gestion du parti présidentielle est saine alors qu’on ne peut pas vraiment affirmer la même chose pour le Rassemblement national. Si les banques sont si réticentes à prêter au parti de Marine Le Pen, c’est que la dette de son parti a augmenté de 785% en sept ans et qu’elle est elle-même mise en examen pour détournement de fonds publics dans l’affaire des supposés emplois fictifs au Parlement européen !

9. La liste Renaissance est pro-pesticides

Voilà une fake news de Yannick Jadot s’appuyant sur la présence de l’agriculteur Jérémy Decerle au sein de la liste Renaissance. Mais M. Decerle est-il par exemple en faveur du glyphosate ? Non. Il n’est pas opposé à son interdiction à la seule condition que des solutions alternatives aient été trouvées pour ne pas pénaliser les agriculteurs français au détriment des exploitants belges, allemands ou espagnols qui auront toujours le droit de l’utiliser. Aujourd’hui, 80% des filières agricoles françaises bénéficient de ces solutions alternatives au glyphosate, 20% doivent donc encore trouver le moyen de s’en passer. Ce que défend M. Decerle, avec Pascal Canfin d’ailleurs et tous les autres colistiers, ce n’est ni plus ni moins qu’une écologie du réel, prenant en compte les difficultés concrètes que des changements de pratiques incluent logiquement.

Par ailleurs, quand bien même un candidat serait en faveur des pesticides, le programme de la liste est clair et tous l’ont rejoint pour le défendre : ce programme s’engage pour une diminution de moitié de ces produits d’ici 2025. Vous voyez, ce que fait M. Jadot, c’est comme si nous nous affirmions qu’il était anti-vaccin parce que Mme Rivasi, la numéro 2 de sa liste, l’est.

10. Nathalie Loiseau défendrait une Europe ultra-libérale

C’est la critique venant de l’extrême droite ou de l’extrême gauche qui décidément se retrouvent sur de plus en plus de sujets. S’il n’est pas question pour Nathalie Loiseau de défendre un programme anti-capitaliste, il n’est pas question non plus pour elle de promouvoir la loi de la jungle ! Ce que défend la tête de liste Renaissance, c’est une économie sociale de marché où les normes sociales entre Etats membres de l’UE tendent vers l’harmonisation.

Quand elle propose l’instauration d’un SMIC là où il n’existe pas, c’est pour éviter que des entreprises en France soient délocalisées parce que le coût du travail serait moindre à l’est. Quand elle propose de renforcer l’encadrement du travail détaché, c’est exactement dans la même logique.

Ce que ne proposera jamais Nathalie Loiseau par contre, c’est de sortir de l’Union européenne ou de sortir des Traités, ce qui reviendrait au même. Car quelles en seraient les conséquences ? Une concurrence accrue en pays européens où le dumping fiscal et social serait de mise pour attirer les investisseurs étrangers et un affaiblissement généralisé du continent contre les géants américains ou chinois. En clair : une récession économique, de la dette et des drames sociaux liés au chômage.

--

--

team progressistes

La “Team Progressistes” soutient l’action de ceux qui croient en la démocratie, aux libertés en France et en Europe, contre les xénophobes et europhobes.