ChatGPT, ou l’intellectron de Cixin devenu réalité

Thomas Beaufils
3 min readJul 28, 2023

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L’intelligence artificielle est dans les têtes et sur les lèvres de toutes et tous ces temps-ci. Rien de surprenant à ça, car on ne risque pas grand-chose à dire qu’il est là, le prochain bond technologique qui va changer notre monde en profondeur. Processus qui a d’ailleurs déjà commencé depuis la mise à disposition de l’IA générative au grand public. L’IA, un bond technologique, comme internet avant elle, puis le smartphone. Comme ces deux révolutions susmentionnées, elle apportera son lot de merveilles et de calamités. Changer le monde, donc, pas comme les cryptos ou le métavers, les soi-disant “revolutions-to-be” qui ne sont pour le moment que des “re-skins” de l’existant sans grand intérêt, si ce n’est perpétuer des inégalités économiques pour l’un, et soutirer de l’argent à des grands groupes en recherche d’un petit frisson tech pour l’autre.

Mais revenons à l’IA. Entre les pros et les critiques, je suis pour ma part dans le camp des prudents, et en grand fan de SF, j’ai bien sûr en tête les très nombreuses dérives attendues, s’y ajoutant celle de l’impact environnemental, à l’heure d’une nécessaire prise de conscience du domaine de la tech sur le sujet et d’un réel besoin de sobriété, notamment quand on connaît la quantité d’énergie et d’eau demandée par la machine à bidouille d’Open AI.

Mais s’il y a un point sur lequel je ne partage pas les accès de panique du milieu, c’est celui de la disparition des écrivains, des scribes, des producteurs de contenus. Une panique pourtant encore renforcée chez certains ces jours-ci par des parallèles avec la potentielle grève des “writers” à Hollywood. En fait, je pense même que c’est une occasion pour les bons écrivains, les bons “wordsmith”, les scénaristes et créateurs en quête d’originalité, de se distinguer.

L’avènement de l’IA ne permettra-t-il pas de jeter l’opprobre sur les sites qui siphonnent le contenu des autres, l’algo de Google ayant déjà commencé à les punir ? Sur les “œuvres” qui nous servent les mêmes tropes et structures de récit jusqu’à l’écœurement, les Marvel et consorts ? Sur les tricheurs, qu’ils utilisent l’IA ou Wikipédia, car plus encore chassés qu’auparavant ?

Et surtout, l’IA générative se nourrit par nature de l’existant, d’une base de données accessible. Au-delà de la question des droits sur cet “existant”, la trilogie de SF du Problème à Trois Corps de Liu Cixin — que je suis en train de dévorer — exprime intelligemment que le dernier rempart pour l’humain est (pour encore un moment) ce qui se passe dans son cerveau. L’IA ne serait-elle pas l’appel ultime à la créativité, à produire, écrire, raconter ce qui n’a jamais été dit ou écrit avant, avec des formes et des méthodes inédites ?

Bon, ne partagez pas trop ce poste, ou ChatGPT va le “screener”, tel un intellectron de Cixin.

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Thomas Beaufils

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