Petite technique pour reprendre le contrôle de ses journées

Thomas Gadroy
6 min readApr 26, 2020

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Je pense que l’on traverse tous à un moment ou un autre des périodes où la vie n’avance pas.

Où on se sent coincé.

Dans un job qui ne nous rend pas heureux. Dans une relation dysfonctionnelle. Dans une mauvaise habitude dont on arrive pas à se débarrasser.

Et le plus frustrant dans ce genre de situations, c’est cette impression que l’on n’arrive pas en sortir.

  • Que l’on n’a pas les moyens de faire changer les choses.
  • Que l’on a pas l’énergie ou le temps de s’y attaquer.
  • Que l’on est bloqué par d’autres priorités qui doivent être traitées d’abord. Et qu’on va devoir continuer à subir cet état pendant un moment.

Si cette sensation vous est familière (ou si vous traversez justement une période de ce type), j’ai une astuce qui pourrait vous être utile.

Un petit rituel très simple, que je pratique tous les matins depuis trois ans maintenant, et qui m’a amené des résultats surprenants.

Un peu de contexte

J’avale énormément de littérature sur le développement personnel. Un article ici, un bouquin là… Les retours d’expérience d’une personne ou une conférence sympa sur le sujet.

J’essaye autant que possible d’appliquer les principes qui m’ont l’air sensibles, ceux qui ont l’air de donner de bons résultats… ou tout simplement ceux qui adressent des problèmes que je rencontre justement en ce moment.

Ici et là, je mets en place de nouvelles habitudes. Certains disparaissent très vite, d’autres tiennent et certaines, enfin, ont l’air d’apporter des résultats.

C’est l’une de ces habitudes que j’aimerais vous présenter dans cet article.

Cela va faire 3 ans, en janvier 2020, que je l’applique. Et même si je ne peux pas le prouver, je la tiens pour responsable d’une bonne partie des améliorations positives dans ma vie ces dernières années.

  • J’ai changé de ville, changé de job et augmenté significativement mon niveau de vie.
  • Je me sens mieux dans mes chaussures, dans ma tête et dans mon corps.
  • Je me suis sorti d’un état de fatigue quasi-permanent, où je rentrais chez moi chaque soir sans avoir l’énergie de faire autre chose que de m’installer devant un écran ou de m’affaler dans le canapé.

Et je sais que ce rituel va paraître simpliste ou un peu farfelu, mais je pense sincèrement qu’il est à la racine de tous ces changements.

La technique en deux mots

Le matin, dès le réveil (vraiment : avant même d’allumer la lampe de chevet, d’attraper mes lunettes sur la table de nuit ou de retirer la couverture), je m’assieds dans mon lit et je fais deux choses.

1/ Je repense à trois moments de la journée la veille pour lesquels je suis reconnaissant.

2/ Je me rappelle ce qui est important pour moi en ce moment. Mes objectifs, mes priorités, mes aspirations du moment.

(Oui, j’avais prévenu : simple. Mais, je vous assure, redoutable.)

Quelques mots sur le pourquoi et le comment.

Part 1 : gratitude

Il y a quelques années, j’étais tombé sur une conférence sur YouTube qui m’avait marqué (et que je n’arrive malheureusement pas à retrouver) où l’auteur parlait de gratitude.

Il s’était mis à documenter sur un blog les petits moments de ses journées pour lesquels il était reconnaissant.

Des moments souvent simples et micro : le plaisir de se poser pour prendre un café par exemple ou d’avoir découvert un morceau de musique.

Et il s’est rendu compte de deux choses.

1/ Sa manière de voir le monde et son attitude se sont mises à changer progressivement. Il s’est senti de plus en plus optimiste, énergique et efficace.

2/ Ce blog a résonné avec des centaines puis des milliers d’internautes, qui se sont rendu compte eux aussi qu’ils étaient en recherche de positivité dans cette marée d’informations négatives dont on est inondés à longueur de journée.

Nous passons tellement de temps à regarder ce qu’il manque dans nos vies (ce que nous n’avons pas encore, ce que nous voulons obtenir ensuite), que nous finissons par perdre de vue ce que nous avons déjà et qui nous rend heureux.

Nous ne prenons même plus le temps de célébrer ou d’apprécier les petits plaisirs. Et particulièrement les surprises : je veux dire, ces petits accidents, ces hasards ou ces gestes venus d’autres personnes qui ne nous sont pas dûs, que nous n’avons pas mérité ou causé par notre travail, mais qui nous font du bien et que nous apprécions.

Pas forcément des bienfaits révolutionnaires et phénoménaux comme gagner loto, mais des petits plaisirs.

Un moment passé au soleil. Une gentille attention de la part d’une connaissance. Un petit présent. Un moment de calme. Une situation difficile qui se résout d’elle-même.

Photo by Jeremy Yap on Unsplash

Prendre simplement le temps d’apprécier ces choses nous rend plus épanoui, plus optimiste et plus résilient (ce que semblerait confirmer la science).

Pour moi, il ne s’agit ni de religion, ni de spiritualité, mais simplement d’hygiène mentale. De prendre le temps de faire une pause et de reconnaître ces moments que j’ai pu apprécier la veille.

Ce petit rituel m’apporte deux choses très concrètes.

La première, c’est que je me suis rendu compte après plusieurs mois que j’avais fini par m’auto-conditionner. Je me réveille systématiquement de bonne humeur, avec de l’énergie et de l’optimisme. C’est comme si mon esprit avait fini par associer ce moment de la journée, le réveil, à un moment plaisant. C’est devenu un réflexe. Et je suis incapable de me rappeler la dernière fois que je me suis réveillé du mauvais côté du lit, ou inquiet ou nerveux.

Le deuxième bénéfice, c’est que j’ai fini par réaliser que, quelle que soit la journée que je traverse, je peux toujours trouver trois choses pour lesquelles je suis reconnaissant.

Même dans les journées les plus déprimantes et les plus tristes, même dans celles où il ne se passe rien, je suis reconnaissant. Je suis reconnaissant de pouvoir manger à ma faim. D’avoir un toit. De pouvoir dormir dans un lit. D’avoir un travail. D’avoir une famille. D’être en bonne santé.

Et le fait de prendre le temps d’y penser, et de considérer ces bienfaits que je prends trop souvent pour acquis, remet énormément de choses en perspectives.

Part 2 : les priorités du moment

Après avoir repensé aux trois moments de la veille pour lesquels je suis reconnaissant, je fais un rapide tour de mes priorités du moment.

Mes objectifs. Mes aspirations. Ce qui est important pour moi.

Il ne s’agit pas de faire la to-do list de la journée et de lister les actions que je vais devoir faire : il s’agit d’un niveau beaucoup plus macro

“Je dois ralentir, prendre soin de moi et faire plus de pauses pendant la journée.”

“Je vais réduire ma consommation de café. A chaque fois que je me lève pour prendre un café, je vais aller prendre un verre d’eau à la place.”

“Je veux aménager 20 minutes pour moi tous les jours pour écrire.”

J’essaie de limiter à 3 priorités maximum, mais je prends soin de les prononcer dans ma tête ou à voix haute tous les matins.

Cela n’a l’air de rien, mais je peux vous assurer que les effets se manifestent vite.

Pendant longtemps, j’ai pensé que la clé pour apporter des changements dans sa vie, c’était une discipline en acier trempé.

“Je décide d’arrêter x.”

“Je décide de commencer y.”

Je le fais ou je ne le fais pas. Il n’y a pas d’essai, comme dirait la grenouille verte (non, pas Kermit, l’autre).

La réalité c’est qu’il existe des voies alternatives pour amener des changements.

De la même manière que l’on peut se faire grignoter progressivement par des mauvaises micro-habitudes (“Je ne sors pas aujourd’hui”, “Je ne vais pas faire du sport”, “Envie de fast-food”) qui finissent par se développer, on peut aussi construire progressivement de bonnes habitudes. En s’orientant chaque jour tout doucement, gentiment mais fermement dans la bonne direction.

Personnellement, je suis quelqu’un de plutôt pragmatique et très cartésien. La première fois que l’on m’a expliqué des concepts comme la visualisation ou l’auto-persuasion, je dois dire que j’étais plutôt septique.

Mais la logique veut aussi que l’on donne sa chance aux nouvelles idées. Qu’on les teste et que l’on fasse un choix conscient sur ce que l’on ajoute dans sa trousse à outil personnel… et ce qu’on laisse de côté.

Pour ma part, j’espère que vous essaierez ces deux techniques là.

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Thomas Gadroy

Content Strategist @Payfit, passionné de marketing pragmatique et #NoBullshit.