Un ciel dégagé en perspective : L’OIM s’associe à la compagnie aérienne polonaise LOT pour lutter contre la traite des êtres humains

IOM - UN Migration
4 min readJul 25, 2023

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Robert Niedzwiedzinski, membre d’équipage senior de la compagnie aérienne polonaise LOT, est l’un des 376 membres à avoir suivi la formation de l’OIM contre la traite. Photo : OIM 2023/Ewelina Kawczynska

Varsovie — Lorsque deux femmes sont montées à bord d’un avion à destination avec deux jeunes enfants et deux berceaux identiques, Robert Niedzwiedzinski, membre du personnel de cabine de la compagnie aérienne polonaise LOT, a commencé à avoir des soupçons.

« Les articles de puériculture semblaient sortir tout droit d’un magasin », se souvient Robert. « Un homme voyageant en classe affaires était assis à proximité et leur a parlé pendant toute la durée du vol ».

Robert a remarqué que les enfants n’avaient aucune ressemblance physique avec les femmes et il est rapidement devenu évident que les femmes ne pouvaient pas être les mères biologiques des enfants.

Il a immédiatement alerté ses collègues de ses soupçons, en suivant les procédures qu’il avait apprises lors d’une session de formation à la lutte contre la traite organisée par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

« J’ai parlé avec le responsable des opérations, en demandant que nous appelions les gardes-frontières parce que je soupçonnais que les enfants pouvaient être victimes de traite des êtres humains. J’ai également contacté le commandant, en ajoutant que je venais de suivre une formation sur l’identification des victimes de traite humains », raconte Robert.

L’OIM s’est associée à la LOT pour organiser des formations à la lutte contre la traite pour le personnel de cabine. Photo : OIM 2023/Alexey Shivrin

Selon le rapport 2021 intitulé « Trafficking Report in Persons : Poland » du Département d’État américain, la traite des travailleurs en particulier a augmenté en Pologne. Avec la persistance des crises mondiales telles que les changements climatiques, l’impact de la pandémie de COVID-19 et les conflits, les vulnérabilités à la traite des victimes nationales et étrangères se sont également accrues.

Les trafiquants utilisent diverses tactiques, notamment les violences physiques et psychologiques, les menaces, le chantage, la fraude ou la coercition. Ils identifient généralement des individus en situation de vulnérabilité particulière, comme les femmes et les enfants, et ciblent souvent ceux qui sont confrontés à des difficultés économiques, à la marginalisation sociale et à un accès limité aux soins de santé, à un travail décent et à des possibilités d’éducation.

Les estimations mondiales de 2021 indiquent qu’il y a 50 millions de personnes en situation d’esclavage moderne à tout moment. Comme beaucoup sont victimes de la traite par voie aérienne, le secteur de l’aviation joue un rôle crucial dans l’identification et l’interception des cas de traite des personnes.

Pour s’attaquer à ce problème, l’OIM s’est récemment associée à la compagnie aérienne polonaise LOT pour organiser des formations à l’intention des membres du personnel de cabine sur l’identification des victimes de traite et le soutien à leur apporter.

« Les sessions ont permis au personnel de cabine d’acquérir des outils et des techniques essentiels pour identifier les victimes potentielles et signaler les cas suspects en toute sécurité pour les personnes concernées, qu’il s’agisse des passagers ou du personnel de bord », explique Iga Marques, formatrice de l’équipe de protection de l’OIM en Pologne.

Les membres d’équipage sont dans une position unique pour interagir avec les victimes de traite. Le vol leur laisse suffisamment de temps pour observer les comportements suspects et identifier les victimes potentielles de la traite, et alerter le personnel de bord et les autorités au sol avant qu’ils n’atteignent leur destination finale.

Robert, membre senior d’équipage pour la compagnie aérienne LOT avec Iga Marques,qui dispense la formation à la lutte contre la traite de l’OIM. Photo : OIM 2023/Ewelina Kawczynska

Au total, 24 sessions de formation pour 376 membres d’équipage de cabine ont eu lieu à ce jour, et d’autres sessions sont prévues.

L’OIM organise et mène des sessions de formation à la lutte contre la traite en Pologne depuis 2016 pour les autorités locales et nationales et les entreprises concernées afin de renforcer leur capacité à détecter et à prévenir les cas de traite. Parmi les participants figurent des agents des gardes-frontières, notamment ceux qui travaillent à l’aéroport de Varsovie, afin d’accroître l’efficacité des mécanismes de protection des victimes transportées par voie aérienne.

Robert est convaincu que c’est cette formation qui l’a aidé à identifier les deux enfants potentiellement victimes de traite des êtres humains à bord de son vol. « La formation m’a appris à identifier les comportements, les expressions faciales et les gestes inhabituels », explique-t-il.

Avant le décollage, les gardes-frontières sont montés à bord pour vérifier les documents des passagers en question. Bien qu’il n’ait pas pu confirmer si les enfants avaient été victimes de traite des êtres humains, Robert est satisfait de sa réaction dans cette situation.

« Cela m’a donné le sentiment d’avoir accompli mon devoir », ajoute-t-il.

Cette histoire a été écrite par Ewelina Kawczynska et Lauren Honey de l’équipe de communication de l’OIM en Pologne.

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