Le cimetière de nos échecs est l’engrais de nos réussites.

Une idée de StartUp?

C’est la partie la plus facile de l’histoire

Johnny Lagneau | W Startup Studio

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Chez Creative Atoms, j’ai souvent l’occasion de rencontrer des personnes en pleine activité créatrice, pleines d’idées. Elles viennent me pitcher leur idée avec beaucoup de conviction et sont prêtes à tout lâcher pour démarrer leur projet. En effet, leurs concepts sont souvent géniaux sur le papier. Mais sont-ils bons pour autant?

Energie créatrice et découragement

Dans le passé, quand je devais démarrer un nouveau projet, j’ai longtemps fait partie de cette typologie de personnes, prête à foncer tête baissée et à enfoncer des portes sans réfléchir.

A ce stade, mon objectif était très clair, foncer tout droit en pensant créer un produit disruptif. Justement, le manque de réflexion dans ce genre d’entreprise était souvent la première marche insurmontable qui venait stopper la réalisation de mes idées.

A la longue, si je n’avais pas pris de recul, je pense que j’aurais perdu toute volonté de créer un nouveau produit ou des nouveaux services. A chaque échec, je me suis demandé ce que j’avais bien pu louper, mais je n’ai jamais eu une vision complète de leurs raisons. Ce n’est qu’au bout de quelques ratés que j’ai commencé à apercevoir un schéma édifiant.

Je n’avais pas identifié:

  • des gros problèmes à résoudre
  • des vrais clients avec un intérêt réel
  • des canaux de communication efficaces
  • le coût d’acquisition des clients
  • le coût de production ou de prestation
  • la concurrence
  • de proposition de valeur

Réfléchir avant d’agir

Comme je l’ai expliqué plus haut, j’ai fait partie de cette catégorie de personnes. Ultra-motivé, hyper créatif et grand rêveur, j’ai eu moi aussi des projets innovants morts dans l’œuf par manque de temps, d’argent, de compétences, de réseau, de structure et surtout par manque de réflexion et de structure. Pour éviter une répétition infinie de ces échecs, j’ai donc décidé d’apprendre comment faire. Quelles méthodes utiliser pour réussir des lancements de Startups? J’ai lu beaucoup de livres, appliqué ces techniques dans mes projets professionnels, partagé autour de moi mes réussites et mes échecs et j’ai pris goût à la transmission de mes expériences.

Il y a une méthodolgie qui m’a beaucoup intrigué et attiré. Elle pointe avec beaucoup de simplicité la manière dont je me suis planté dans mes différents projets. C’est la méthode Lean Startup. Elle a plusieurs avantages indéniables même si quelques inconvénients lui sont directement liés.

Ses avantages:

  • connaissance de son marché avant de lancer un nouveau produit
  • cycles de développement de l’activité très courts
  • coût de lancement très faible
  • méthode et structure facile à comprendre
  • phases intenses de création suivies de périodes de testing rapides

Ses inconvénients:

  • ne produit pas beaucoup de “licornes”
  • comme la méthode lean startup est centrée sur les clients et futurs clients, les visions disruptives à long terme peuvent donner des faux négatifs. Je prend ici l’exemple de Sergei Brin et de Larry Page qui n’auraient peut-être pas lancé un moteur de recherche à une époque où le problème du référencement sur internet n’existait pas. Les annuaires de sites suffisaient largement et tous les experts prédisaient une croissance très faible du nombre de sites internet. On peut facilement dire qu’ils sont arrivés sur le marché avec un outil surdimensionné, que les clients n’attendaient pas et qui a cependant complètement bouleversé la donne
  • peut avoir une tendance à limiter la créativité

Les inconvénients de cette méthode sont bien moins importants que ses avantages et ils peuvent être contournés si on y fait bien attention.

Une nouvelle idée

Avoir une idée est la partie la plus facile à intellectualiser, il faut ensuite itérer sa réflexion autour de questions essentielles.

Qui sont les clients?

Cette question me permet de définir les clients que je veux servir avec la plus grande précision possible. Ce n’est pas tout. Il faut les rencontrer, leur demander quelles difficultés ils rencontrent tous les jours. Comment ils font pour les dépasser. Ce qui est important ici n’est pas de leur vendre votre idée. Il faut les sonder. En apprendre plus sur eux et leurs métiers. Il faut documenter tout ce qu’il est possible d’apprendre sur eux.

Quel problème est résolu?

En ayant eu un maximum d’informations sur la vie de mes clients et leurs problèmes réels, je peux vérifier si mes intuitions sont bonnes. Mon idée est bonne uniquement si elle répond à des problèmes bloquants et assez importants pour que les différents clients potentiels que j’ai rencontré m’aient parlé de cette difficulté avec assez d’insistance. Attention toutefois de bien laisser votre interlocuteur parler librement, sans orienter la discussion vers votre solution.

Qu’est ce que j’apporte au marché? Ma solution

La solution est aussi importante que le problème résolu et inversement. Si le problème est énorme, sa solution sera “magique”. Elle ne doit pas juste faire gagner 2 minutes à ses utilisateurs, lui faire économiser quelques euros. Elle doit changer la donne, changer sa vie, devenir incontournable.

Quelle est ma proposition de valeur?

Cette question me permet de résumer l’ensemble du produit. De me souvenir des autres questions qui ont permis d’arriver à définir cette partie. C’est ma présentation en une phrase. La première impression. Ce qui fera que les personnes à qui vous vendrez votre produit auront envie ou non d’acheter votre solution.

Maximum Viable Product ou Minimum Viable Product?

Avec l’expérience, les rencontres et quelques lectures, j’ai appris qu’il était plus efficace de définir une version minimale de votre produit plutôt qu’une version maximale. Définir une version minimale m’a à chaque fois permis de gagner du temps et d’économiser de l’argent sur le développement de mes idées.

Comme tout bon fonceur, le porteur de projet aimerait développer son produit, rapidement et entièrement, c’est ce que j’appelle ici le Maximum Viable Product. C’est à ce stade que la démotivation apparaît souvent.

Plusieurs cas sont identifiables:

  • Le montant du développement est trop élevé pour le startupeur → abandon du projet
  • Personne ne croit au projet de par son ambition trop élevée → abandon du projet
  • Le projet est trop complexe → abandon du projet
  • Le projet n’est pas structuré → abandon du projet

C’est pour ça que l’idée doit être validée et uniquement ensuite elle doit commencer à prendre forme concrète, dans une version testable minimale. Intellectualiser une idée beaucoup trop en avant va venir bloquer le champ des ajustements possibles de celle-ci.

ACTION + MESURES + REFLEXIONS

Ma passion pour les Startups technologiques m’a souvent conduit à m’y essayer moi même. Soit j’agissais, sans résultats, soit je réfléchissais sans agir. Ma première démarche de réflexions et d’actions combinées a certainement été le moment précis où j’ai eu envie de comprendre ce qui n’avait pas fonctionné jusque là. Malgré mes lectures, je ne suis pas quelqu’un qui fait confiance aveuglément à ce qui est écrit quelque part sans le tester moi même.

Pour mes projets, j’ai essayé de nouvelles organisations de mon travail. Depuis ma prise de conscience, j’ai testé 11 idées en tentant à chaque fois d’améliorer mon processus de création. Rien d’étonnant au fait que les derniers projets soient ceux qui fonctionnent le mieux. Cette méthode est à 90% la méthode Lean Startup en lui laissant quelques latitudes bienvenues.

Pour faire simple et que ça reste compréhensible pour les clients d’UpStart, nous travaillons à l’intérieur de cycles d’ ACTION + MESURES + REFLEXIONS. Tous les cycles se basent sur cette technique, que ce soit pour les recherche créatives, les réflexions stratégiques, la recherche de clients… Nous intégrons les différents points de la méthodologie Lean Startup dans ces cycles en fonction du niveau d’avancement et de connaissances de chacun.

Pour quels résultats?

L’utilisation de cette méthodologie est toujours une réussite, même si vous ne créez pas de StartUp, même si votre idée ne donne rien, vous aurez au moins valider que votre idée ne pouvait atteindre son marché. Soit un gain de temps et d’argent énorme.

Pourquoi?

Prenons un exemple simple:

Créer une application basée sur la Blockchain qui sauvegarde et valide chaque interaction que les chefs d’entreprises ont avec leurs collaborateurs. Il a besoin qu’un de ses collaborateurs réalise une tâche, il lui demande de la réaliser, ils valident la demande sur l’application, une validation est créée, l’ensemble est vérifié et sauvegardé dans la Blockchain et nous permet de “sécuriser” les interactions en entreprise.

Cet exemple nécessite quelques centaines d’heure de travail en développement, déploiement, design, validation, testing… Le budget atteint rapidement des dizaines de milliers d’euros.

Si la méthode est appliquée et qu’une clientèle est validée pour cette application, son intérêt est mesuré, son coût d’acquisition aussi. Le projet peut alors continuer sa progression.

Si par contre, aucune clientèle n’est définissable, vous aurez gagné votre temps et économisé votre argent puisque vous aurez d’abord testé l’intérêt auprès de votre clientèle définie.

Cet exemple est tout à fait réel. Nous avons écoutés des pitchs de toutes sortes:

  • e-commerces
  • marketplaces
  • applications mobiles
  • intelligence artificielle
  • réseaux sociaux
  • plateformes B2B

Les seules Startups qui sont encore en cours de développement actuellement sont celles qui ont joué le jeux des différentes phases cycliques d’actions, mesures, réflexions en prenant assez au sérieux leur idée pour la valider et l’ajuster.

Suivez leurs exemples et avançons ensemble. ;-)

Vous avez une idée? Transformons là ensemble en Startup.

UpStart.be

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Johnny Lagneau | W Startup Studio

Je prends mon pied à bootstraper des startups, accompagner techniquement les startups pour leurs logiciels et coacher des entrepreneurs.