Faire & socialisation

Vivien roussel
3 min readFeb 28, 2019

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En mai 2015, je rejoignais l’Association Co-dev pour construire un format de Fablab de formation à destination de jeune sans emploi, sans formation (NEET : Not in Education, Employment or Training). Mixant mes expériences passés, mes études précédentes (Ecole d’Art, Philosophophie de Sciences), je me suis lancé dans l’élaboration conceptuel d’un tel lieu, de ses tenants et aboutissants avant d’en penser les modalités effectives et applicatives (futur articles que j’espère faire).

Je partage ici un bout de ce travail que je n’arrive pas à suffisament montrer au vu de mes multiples activités et de mon surmenage constant…

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Le paradigme du “faire” à été mobilisé dans le dispositif de formation comme une formidable opportunité pour repenser ce qu’était apprendre. Apprendre les technologies dans un axe émancipatoire et réflexif. Penser et apprendre ensemble — en pair à pair — selon des modalités qui s’etaient étiolés au fil du temps et qui semblait disparaître au moment même ou connaître est disponible à travers les réseaux de communication, mais où l’experience n’est plus tout à fait présente (attention au simplisme connexionniste). Le pair à pair, c’est aussi apprendre à travers l’expérience de l’autre, avec l’autre et dans ces aller retour que constitue l’échange réciproque; grandir dans ce qui nous constitue anthropologiquement. Ainsi, Co-dev que j’ai rejoins en septembre 2015 pour le projet de fablab de remobilisation porté aussi leur propre enjeu éducatif (l’éducation populaire sous toutes ces formes) que j’ai complété par mon regard. Dans un tel lieu, la question identitaire est centrale — au dela du travail et de l’inscription de soi dans une activité — il est probable que les jeunes en difficultés soient ceux dont l’incription dans une identité soient difficile (perte de confiance, difficulté sociale et economique, mixité culturelle, zone géographique négative…).

Il faut prendre le fabalab comme un lieu de socialisation. C’est a dire un lieu de définition de soi et des activités disponibles comme reflet de soi et developpement de soi.

Conceptualisation d’un Fablab de formation àdestination de jeunes décrochés scolaires, Vivien Roussel, 2016 (Master Edtech).

Le fablab n’est qu’un atelier, une micro-usine comme les autres qui permettent la projection des représentations du travail et de ses tâches dans un espace et un temps délimité. Aujourd’hui, la formation à tendance à n’être vu que comme une suite de compétence à acquérir d’un point A à un point B au pas de course. Il n’est pas tant important d’avoir des compétences que d’en avoir l’expérience, ou au moins d’en avoir une transmission et ce, dans une temporalité suffisante pour que se construise une représentation de soi-même en activité (qui deviendront peut être des rêves d’activités). On ne peut désiré fabriquer, faire, créer que pour habiter le monde. Ces jeunes ont été empêché d’habiter le monde jusqu’à eux-même, jusqu’à qu’ils ne sachent plus ce qu’ils souhaitent pour eux même ( au-dela des effet de fascination de réalité des écrans).

L’enjeu de l’apprentissage n’est pas tant d’apprendre des modalités du travail qui seront en adéquation avec notre époque, que construire une attention particulière à l’agencement du monde et donc d’apprendre à construire, à organiser les choses — comme sa propre pensée. Développer son savoir- faire c’est donner forme à une pensée en acte et en transformation (de la matière). C’est en quelque sorte, confronter son idéalité d’un modèle imaginaire à une réalité qui fait résistance dans ce qu’elle n’offre pas obligatoirement les prises et situations attenduent. Dans cette réalité se joue une relation qui demande d’être construite et de prendre un certain temps pour en jouir contre une pensée aujourd’hui répendu de la pulsion.

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Vivien roussel

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