Tech for Good : Pourquoi Xavier Niel envoie un Signal Fort

Dans une interview exclusive, l’entrepreneur français, revient sur les raisons de l’ouverture de son Ecole 42 dans la Sillicon Valley.

EmilieVidaud
4 min readMay 25, 2016
Xavier Niel et Peter Thiel à l’Ecole 42 en février dernier

« 42, c’est l’école du futur! », s’enthousiasme Evan Spiegel, le cofondateur et CEO de Snapchat dans la vidéo qui annonce l’ouverture en novembre prochain de l’Ecole 42 fondée à Paris par le milliardaire français Xavier Niel. Et il n’est pas le seul à saluer l’investissement personnel — 100 millions de dollars — de l’entrepreneur des télécoms. De Leila Janah, fondatrice de l’entreprise sociale Sama, en passant par Blake Masters qui dirige la fondation Peter Thiel sans oublier le fondateur de Twitter, Jack Dorsey, ou Tony Fadell à la tête du spécialiste de la domotique Nest Labs, tous crient au coup de génie.

« 42 se veut être une réponse efficace au coûteux système éducatif »

Il faut dire que 42 jette un sacré pavé dans la mare du système éducatif américain où la dette des étudiants pour financer leurs cursus universitaire atteint 1 160 milliards de dollars, l’équivalent de 6,6 % du PIB. Attirer des élèves brillants exclus du système universitaire pour des raisons financières, telle est l’ambition affichée par Xavier Niel qui prévoit de former 10 000 étudiants aux Etats-Unis dans les cinq années à venir. Le communiqué de presse le souligne « 42 se veut être une réponse efficace au coûteux système éducatif ».

Trois après le lancement de sa grande sœur parisienne, 42 US devrait donc accueillir à l’automne prochain plusieurs centaines d’étudiants dans un bâtiment de 18.500 mètres carrés ouvert sept jours sur sept et 24 heures sur 24. A l’instar de sa grande sœur parisienne, la scolarité y sera gratuite et la formation durera en moyenne trois ans pour les étudiants — avec ou sans diplôme âgés de 18 à 30 ans — qui auront réussi l’épreuve dite de la « Piscine ».

Inspirée des swim qualifications des commandos de Marines, ce test vise à identifier les plus motivés et à confirmer leur aptitude pour le développement informatique. En 2015, ils étaient 80 000 à postuler. Sur les 20 000 qui ont passé la première sélection en ligne, ils étaient seulement 3 000 à nager dans le grand bain pendant quatre semaines, au terme desquelles mille candidats ont été invités à intégrer 42 dès la rentrée.

A l’heure où le business for good et la tech for good (ndlr: la tech au service du bien commun) ont le vent en poupe outre-Atlantique, j’ai interrogé Xavier Niel sur le signal qu’il envoie en dupliquant le modèle 42, l’un des exemples français les plus méritocratiques et les plus probants en matière d’impact social dans le secteur de l’éducation.

L’exportation de 42 aux USA s’inscrit-elle dans ce mouvement de la Tech for good et du business for good ?

Après le succès de 42 en France, nous avons créé 42 aux USA qui est une « Non Profit Organization » dont l’objectif est de former les jeunes aux métiers du développement informatique grâce à une pédagogie totalement disruptive et innovante. L’école est gratuite, ouverte à tous et sans condition de diplôme. Notre concept entre ainsi totalement dans la Tech for Good. D’ici 5 ans, il y aura 10,000 étudiants sur le campus américain qui entreront dans quelques années sur le marché du travail.

Quel est le rôle de la France et des entrepreneurs français dans la réinvention d’un nouveau capitalisme guidé par l’impact social ?

De nombreuses initiatives existent en France. Grâce à des entrepreneurs ayant une fibre sociale, des applications et des solutions qui ont un fort impact social sont développées.

Quel signal veux-tu envoyer en exportant le modèle 42 aux Etats-Unis ?

Si notre initiative peut créer des vocations et ouvrir de nouvelles opportunités à des étudiants comme à des entreprises, nous en serions ravis. Le message important est que peu importe son milieu social ou son niveau d’études, les jeunes peuvent se former à métier d’avenir et trouver un job qui leur plaise.

42 aux USA c’est une manière de dire que les grands patrons Américains n’ont pas le monopole de la philanthropie et que les entrepreneurs de la tech française font plus que jamais bouger les lignes ?

L’objectif premier de notre démarche est d’offrir une formation de qualité, gratuite et sans condition de diplôme dans un pays où le coût de la scolarité est très élevé. L’endettement étudiant devient un vrai problème et les entreprises peinent à recruter des développeurs.

Pour en savoir plus sur 42 Born to Code et 42 US

Jon Evans (@rezendi) 42: The answer to life, the universe and education

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EmilieVidaud

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