La nouvelle promo d’étudiants pour le programme WE ARE THE PROJECTS à l’EMLYON. Le mec au milieu avec la chemise bleu, c’est moi.

WAP à l’EMLyon, une histoire de connexion (1/6)

Par Onur Karapinar

WAP Community
We Are Peers
Published in
6 min readMar 2, 2016

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Lundi 29 février 2016, il est 17h et dans un peu moins d’une demi-heure, le second semestre de l’EMLYON accueille un nouveau cours : WE ARE THE PROJECTS (WAP). Dans la salle 341, une jeune personne raconte l’histoire de son programme. Elle s’appelle Diane LENNE, à 25 ans et vient d’être diplômée de l’école. Autour d’elle, 26 étudiants inscrits et une dizaine d’autres qui suivent l’e-learning. À ses côtés, Tian et Adrien, deux anciens participants du premier semestre d’expérimentation (cf. le blog We are the Mankeys), et moi, Onur, qui a rejoint le projet.

Tian est invitée à définir ce que le cours lui a apporté et témoigne « au début, je ne savais pas à quoi m’attendre. Mais c’était de plus en plus intéressant au fur et à mesure des étapes, j’en suis ressortie avec l’esprit plus ouvert et plus confiante pour faire mes propres choix. Pour en tirer le maximum de bénéfices, faites confiance au processus, et amusez-vous. »

Adrien fait un pas et ajoute « j’ai participé à beaucoup de cours, mais celui-là a été mon préféré. J’ai apprécié la synergie installée avec les participants. J’ai appris à mieux me connaître. C’est vraiment un cours différent de tout ce que vous avez pu faire à l’EMLYON. » Les étudiants écoutent avec attention.

C’est à mon tour de me présenter, mon histoire est différente puisque j’ai été l’un des tous premiers participants de la version allégée de WAP (4 ateliers au lieu de 6) expérimentée chez Player, un laboratoire d’innovation collective et espace de coworking dans Paris. Le fait d’avoir été poussé à l’action m’a ravivé des choses profondes. J’ai aussi tenu à souligner aux participants leur caractère de « pionniers » pour avoir été suffisamment curieux de venir participer à une expérience unique en son genre.

Voici le genre de message qu’on peut lire sur les murs à l’EMLYON.

Mise en énergie

Le cadre étant posé, je dois enchaîner avec une « mise en énergie ». Ici, mon rôle consiste à rassembler les individualités autour d’un collectif chaleureux pour animer la connexion du groupe. Je leur propose de sortir dehors. Les étudiants sont surpris, certains râlent d’autres sont excités en se demandant bien ce qui va se passer.

Pour défier le groupe, je me dirige dans un coin qui nous expose non loin d’un attroupement étudiants qui prenaient l’apéro, prémices d’une soirée arrosée, et qui nous regardent avec un certain intérêt. Nous formons un cercle, certains claquent des dents, et tout le monde m’écoute.

Après quelques exercices, je leur explique les règles d’un jeu de team building qui consiste à lancer une énergie, à l’écouter et à la partager. Les incompréhensions des uns font rire sur un fond musical qui sonne au loin, « I Want to Break Free » de Queen.

Au troisième tour, les étudiants commencent à se prendre au jeu. Les cercles d’énergie se font plus rapides, plus fluides, plus vivants, et nos étudiants lancent spontanément des « aaah », des « sooo », se bloquent et utilisent le shuffle (à lire « CHEUFEULE !!! » — oui, l’exclamation est importante) pour se mélanger et relancer une autre énergie.

Ça sourit, ça rigole beaucoup, et on s’applaudit. Ils ont entendus ton message Freddie ! Je les sens déjà bien connectés, ils ont pris connaissance qu’ils étaient ensemble pour une bonne raison. Cette introduction connexion est essentielle pour faciliter les échanges, interactions et l’apprentissage des participants.

Les bonnes questions sont un prétexte

Retour en classe, Diane invite les participants à se réunir par groupes de 3–4 personnes pour répondre à plusieurs blocs de questions. Les groupes assemblés, ils disposent ainsi d’un quart d’heure de réflexion par thématique. La diapositive s’affiche et certains écarquillent les yeux en se frottant la tête.

« Je me rends compte que je me suis jamais posé ce genre de questions, me lance Charlotte, et c’est difficile d’y répondre ». Une autre me dit que « les questions peuvent dérouter un peu parce qu’elles réclament des réponses très subjectives auxquelles on n’a pas l’habitude », son groupe acquiesce à l’unisson.

Un autre groupe composé d’artistes musiciens (deux chanteuses, dont une pianiste, et un bassiste) échangent sur ce qu’ils ont toujours voulu faire, mais qu’ils n’ont jamais fait. Ce sera « aller dans l’espace, conduire un hélicoptère, faire un saut en parachute, faire un concert », autant de leurs réponses qui tenteront de se réaliser dans leurs vies.

Une mind-map improvisée par une étudiante. On peut y lire les mots suivants : envol, aventure, utile, voyage et sens.

Je rejoins un groupe qui débat sur le bouddhisme. « C’est ce qui me manque dans la société, que les gens se comprennent » me dit une participante. Ils apprécient cet espace d’échange et de discussion qui n’est pas permis dans leurs cours habituels. Gabriel déplore « la manière dont les liens sont tissés dans les écoles de commerce parce qu’il est difficile d’y construire des amitiés saines. »

Au fil de mes rencontres, je comprends que les groupes piochent dans les questions qui constituent un prétexte pour ouvrir une conversation « on a dérivé un peu sur nous, reconnaît Émile, dans mon schéma d’introspection, lorsque j’ouvre de nouvelles portes, j’ouvre de nouvelles questions. Pourquoi est-ce que ce choix est le bon ? Et qu’est-ce que je trouve de bon là-dedans ? » Qu’importent les réponses, pourvues qu’on ait les bonnes questions à se poser. Celles qui résonnent à des besoins profonds pour concevoir un futur en accord avec son élément.

Se présenter autrement

Dernière phase de l’étape Connexion, Diane présente la partie « mini-forum » ou 4 groupes se forment autour des volontaires qui disposent de 3–4 minutes pour se présenter comme ils le souhaitent. Une fois le temps écoulé, les groupes se mélangent à nouveau autour de quatre nouveaux participants jusqu’à ce que tout le monde se soit présenté.

Mais avant cela, nos étudiants ont peu de temps pour réfléchir à savoir comment ils vont le faire. Je rencontre un groupe et leur demande ce qu’ils comptent faire, « j’y vais à l’impro » me répond Pierre. Comme c’est un peu trop facile, je propose à Imaine et Lindsay de lui trouver deux contraintes pour qu’il puisse sortir de sa zone de confort. Ce sera un toc, celui de remonter ses lunettes après chaque fin de phrase, tout en plaçant cinq mots qui n’ont rien à voir (anticonstitutionnellement reste un grand classique).

Défi accepté !

Après la préparation, place à l’action ! Je découvre toute la beauté qui façonne la diversité des uns et des autres dans l’expression de leur singularité. Que ce soit par une petite séance de méditation, allongé sur le sol, avec un fond musical, une photo, une position du lotus, des adjectifs d’un journal, nos étudiants prennent plaisir à se dévoiler petit à petit.

C’est tout l’objectif de cette première séance de Connexion du programme
WE ARE THE PROJECTS : bâtir une culture commune en introduisant un état d’esprit prêt à déjouer la zone de confort. Une atmosphère de bienveillance, de l’interaction spontanée, et la découverte d’un autre possible qui se résume en un seul cliché. Et dire qu’ils ne se connaissaient pas deux heures auparavant…

Qu’il est beau de voir des personnes connectées !

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