Thibaud Convert
3 min readMar 25, 2021

La revanche de Ronald Koeman

90+4, d’un coup de casque revanchard, Gérard Piqué envoie le Barca en prolongations face à Séville dans une demi-finale enflammée de coupe du Roi.

Oui il y’a eu un fameux 7 mai 2009 à Stamford Bridge en demi-finale, cette fois-ci, de Ligue des Champions. Oui il y’a eu Sergi Roberto au bout du bout d’un match désormais gravé à jamais dans les mémoires. Pourtant, cette tête décroisée du numéro 3 a fait ressortir des frissons enfouis depuis trop longtemps maintenant sous les désillusions des dernières années. Un sentiment incarnant la satisfaction d’enfin voir la réussite sourire à Ronald Koeman et son groupe.

Car quand Ter Stegen a décidé d’aller faire un tour au milieu de terrain en novembre au Wanda Metropolitano, les jeux étaient faits. Koeman ne redressera pas la baraque et ce Barca est condamné aux déceptions jusqu’à sa profonde révolution. Pourtant, l’Atletico n’avait pas réellement surclassé ce Barca. Les Colchoneros ont simplement donné le ressenti d’une équipe «bien organisée», «plus réaliste».

Aujourd’hui les dynamiques se sont retournées. A tel point que ce Barca peut potentiellement doubler les hommes de Simeone dans le sprint final. Évidemment Lionel Messi marche sur l’eau en 2021. Mais s’il faudra sortir un homme de cette saison, même sans Liga ou Copa del Rey au final, Ronald Koeman sera le premier.

Difficile de se dire ça aujourd’hui quand une majorité s’accordait à dire que Koeman ne sera pas l’homme de la situation. Le plus dur en réalité est de distinguer victoire de progression. Défaites il y’a eu et il y aura. Mais quelles couleurs ont-elles ? Une couleur terne, d’une équipe fade, s’en remettant à son génie argentin ? Ou une couleur plus claire, d’une équipe en apprentissage, souvent victime de ses propres erreurs individuelles ?

Cette tête de Piqué avait le goût de victoire avant que les prolongations démarrent. Comme si un déclic était venu, ce petit grain de réussite, ce changement de score au tableau d’affichage qui vient donner désormais crédit au travail de Koeman. Seulement quand victoire il y’a.

La croissante montée en puissance insufflée par Koeman méritait-elle d’être jetée aux oubliettes si Piqué n’était pas venu arracher 30 minutes en plus ? Fallait-il jeter à la poubelle toutes les compositions sans Riqui Puig ou Pjanic ? S’il y avait débats en décembre dernier, aujourd’hui le héros de 1992 s’est donné raison par la victoire.

Koeman n’a pas tout changé depuis cette difficile période de décembre ou le Barca enchaînait difficilement. Pire, il a dû composer sans Ansu Fati, Gérard Piqué et Ronald Araujo dans une période charnière de la saison. Si Léo Messi a remis le costume de patron depuis 3 mois, c’est qu’il a trouvé sa place dans le système Koeman. Cette série de victoires (du moins en championnat) est simplement le fruit, loin d’être complément mûri, d’une équipe travaillant bien depuis septembre. Un groupe qui a su s’appuyer sur sa force collective, même quand ses titulaires indiscutable étaient absents. Un travail trop rapidement remis en question quand le Barca pointait à la 12ème place, à 8 points de Madrid, seulement à la 8eme journée du championnat.