Nos premiers pas vers une carrière libérée

Adrien Montcoudiol
5 min readFeb 1, 2016

Fin 2015, nous avons décidé avec plusieurs amis de quitter la startup prometteuse dans laquelle nous nous étions rencontrés et ce message est celui que nous avons envoyé à nos proches, entrepreneurs et freelancers, qui partagent notre état d’esprit. Ce message et les 3 semaines d’expérimentation à Essaouira qui suivirent ont été le point de départ d’un nouveau mode de vie professionnel…

Il y a un peu plus d’un mois, nous discutions de l’année à venir avec d’anciens collègues. Nous venions de quitter la même entreprise par manque d’adhésion culturelle (j’en parle ici) et alors que certains envisageaient de reprendre leur activité de freelancer malgré la solitude qui va avec, d’autres songeaient déjà à rejoindre une autre startup — peut-être dans la Silicon Valley, où l’entreprise est “une vraie famille” comme le répètent les Googlers ou employés de notre cher Zuck…

Et puis je me suis souvenu de mon mois de janvier 2015. En amont de mon tour du monde, lorsque j’avais rejoint quelques amis développeurs dans un appartement loué à Cadiz pendant 1 mois. Cadiz, c’est une petite ville calme au bord de la mer dans le sud de l’Espagne. Alors, au mois de janvier, croyez-moi, on est loin du tumulte parisien. Rien de mieux pour préparer mon voyage.

Voilà ce qu’il nous fallait : une retraite, à l’écart de nos vies agitées, où nous pourrions réfléchir ensemble à la suite et prendre un grand bol d’air avant de se lancer dans nos projets. En quelques jours la décision était prise : nous avons réservé sur Airbnb un riad à Essaouira pour 3 semaines — au calme et au soleil — , et avons contacté nos amis entrepreneurs et freelancers qui pouvaient être intéressés pour partir avec nous. Une belle équipe se dessine : 4 entrepreneurs, 2 développeurs, 2 data scientists, 2 product managers, 2 growth marketers… et Claire, prof de yoga au Wagon, viendra même nous rendre visite !

Quinze jour plus tard, nous sommes au Maroc. Essaouira en janvier c’est la basse saison donc rien n’est cher, tout est calme, le temps est doux et les locaux sont chaleureux. Il nous a fallu quelques jours pour prendre nos repères (le wifi du riad quand on est 3 ça va, quand on est 10 ça se complique) et puis chacun a pu trouver le rythme de vie qui lui convenait le mieux. Ma journée se répartissait entre lecture, travail à distance pour des clients, reflexions collectives et sessions de surf. Il y en a qui codaient toute la nuit et d’autres qui passaient leur temps à lire. Certains ont aussi préféré le yoga aux vagues de l’Atlantique; et les plus hipsters d’entre nous ont même renoncé aux tajines poulet pour des cures de jus de fruits…

Chacun était libre de son rythme mais nous étions ensemble à partager cette envie de bol d’air pour notre corps et notre esprit, dans une atmosphère de confiance et de transmission. Marjolaine nous a raconté l’histoire de sa levée de fonds de 1 million d’euros pour Jam, Maxime nous a fait une présentation sur sa vision du product management, Matthieu a réalisé une chorégraphie de danse, Thomas a organisé des sessions de yoga quand il ne développait pas Hubum, nous avons étudié les cultures d’entreprises qui nous inspirent (Buffer, Valve, Hanno…) et avons restitué nos apprentissages au groupe.

Brainstorming qui dégénère

Nous avons discuté des valeurs qui nous semblaient essentielles dans les organisations dans lesquelles nous aimerions travailler, nous avons débattu et des idées de projets en commun se sont formées… Ces 3 semaines ont représenté pour nous tous un grand moment de respiration sur le plan physique et intellectuel, comme nous ne l’avions pas connu depuis longtemps.

La meilleure ? Ça nous a coûté moins cher que de rester à Paris.

Total : 782 euros. En louant sa chambre ou son appartement sur Airbnb, ce coût est réduit par deux. Au final, ça fait moins de 400 euros dépensés pour vivre 3 semaines à Essaouira, sachant que nous y travaillions pour des clients et donc étions rémunérés en même temps.

Et c’est là tout le sujet : il ne s’agissait pas de vacances, mais bien d’un nouveau mode de vie professionnel. On fait du freelance à distance, que ce soit à Paris ou dans une station balnéaire ensoleillée, on s’échange conseils & best practices pour être meilleurs, on collabore sur nos projets, et on s’épanouit à travers nos passions et des moments de réflexion collective auxquels on consacre le temps qu’ils méritent. C’est une véritable chance d’avoir un métier qui nous permette de vivre ainsi et la bonne nouvelle c’est que l’activité de freelancer touche une partie de plus en plus importante de l’économie (il y en a désormais 54 millions aux États-Unis).

Le travail devrait nous rapprocher de nos aspirations individuelles. Cette retraite à Essaouira en est la première brique : là-bas ont poussé les racines d’une communauté bien décidée à agir pour faire de cette ambition une réalité pour de plus en plus de personnes. Le meilleur est à venir…

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Adrien Montcoudiol

Co-founder of Mozza.io, product design crew // ex @MeetMangrove @DataForGood_FR , @MolotovTV