L’architecture africaine et les défis qu’elle doit se re-poser.

Africa Tech
3 min readJan 14, 2019

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Chapitre 1: Libérer le potentiel de l’architecture africaine

Cases africaines

Oui, avant de blamer le fait que l’architecture africaine ait du mal à prendre l’ampleur qu’elle mérite, il faut rappeler dans quelle contexte elle doit se dé-battre.

On le sait que trop. Les villes africaines ont un vrai problème avec leurs identités architecturales. Et, au final, on ne peut pas leur en vouloir. Avec la colonisation, c’est toute l’architecture de l’Afrique qui a été effacée et “défigurée”. C’est difficile de retrouver son identité culturelle/ architecturale après avoir subi l’imposition architecturale d’un empire colonial.

On te sape ton identité. On nie ton passé architectural. Pire, on le dénigre; On te fait dire que ce sont des habitats d’indigènes. Sur tes fondations, on y construit des maisons coloniales. On te fait nier et désapprouver ton identité. On t’acculture doucement. On t”impose un style et un modèle qui n’est pas le tien et on te fais oublier d’où tu viens.

Oui, c’est ça, en terme franc et résumé ( peut-être trop?) la résultante culturelle de la colonisation: Oublier, nier, voire mépriser ton identité. Et, cela passe par l’architecture.

À partir de là, comment veux-tu que l’architecture africaine soit affirmée? Celle-ci à été beaucoup trop longtemps bafouée pour qu’elles puisse retrouver ses lettres de noblesse.

D’ailleurs, en parlant de villes africaines comme d’un tout, on ferait presque une erreur capitale(!). L’Afrique est un bien trop grand continent pour assimiler toutes les villes dans un seul et même ensemble. Cela dit, pour faciliter l’écriture de ce humble article, on parlera des villes africaines comme un tout hégémonique dans sa crise d’identité au niveau architectural.

Transposer une architecture d’occident en Afrique. La difficulté de sortir du modèle importé.

L’Afrique qui a été envahie par différents empires à vu aussi et surtout son sol se métamorphoser architecturalement au gré de ses colons. Ainsi, des villes comme Alger se transforme sous les coups de marteau d’un Hausmann trop préoccupé à vouloir faire d’Alger une imitation improbable de Paris. Il faut bien que les colons se sentent comme chez eux, non? Ce serait trop long d’énumérer toutes ces villes africaines qui ont changé de visage avec la venue des colons.

En gros, avec et dans la colonisation, ce qu’il faut retenir c’est que l’empire coloniale prend un territoire et l’occupe. La meilleure façon de leur faire sien et de le rendre visuellement identique aux pays colonisateur. Ainsi, les portugais construisent à la portugaise en Afrique. Les français recréent des villes françaises en Afrique. Et, les anglais imposent eux-aussi le propre modèle. Rien d’étonnant et on connait déjà le process.

On ne pouvait pas demander aux architectes de l’époque coloniale de bien vouloir s’adapter aux goûts et aux traditions architecturales locales. Tout ce qu’il voyait n’était qu’un paysage d’indigène et de développé. Eux-mêmes, étaient conditionnés pour ne voir que cela.

Seuls les artistes et les orientalistes surtout, on su voir de la beauté là où le colon basique n’y voyait que sous-progrès et habitat de primitif.

L’architecture coloniale mêlée aux architectures africaines sont une force esthétique qu’il faut maitriser.

Bref, l’architecture occidentale mixée à nos architectures traditionnelles donnent aujourd’hui l’Afrique que l’on connaît. Ce mélange est beau! Ce qui peut paraitre comme un chaos contient une esthétique certaine. Il suffit de libérer le regard des dogmes appris. Il n’y a pas qu’une seule forme du beau en architecture. La plupart des villes africaines sont magnifiques, c’est simplement la saleté et le manque d’entretien qui empêche cette beauté de se dévoiler. Oui, il faut aussi apprendre à dire les choses crûment.

Chaque ville à un patchwork fou d’histoire et d’architecture différentes. C’est d’ailleurs l’un des uniques points positifs de la colonisation. Avoir milles et unes architecture au sein d’une même ville. Un jour, nous apprendrons à en faire une force. D’ici là, il faut travailler ce mélange qui si nous ne faisons rien comme aujourd’hui, ressemble plus ) un bordel architectural. Oui, avec du travail, on peut transformer ce bordel en véritable chef d’oeuvre.

À nous, d’y mettre du notre, à nous de nous détacher de nos complexes et de réconcilier notre passé pré et post colonial.

À nous, de travailler de concert pour une rémodélisation de notre histoire dans son ensemble, nous saurons mettre en avant la beauté architecturale de l’Afrique.

Après plus de 60 ans environ d’indépendance, il est temps de s’y mettre!

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Entrepreneur, J’aime penser l’innovation Tech pour le développement africain.