Accusations de meurtres dans un parc de gorilles de renommée mondiale en République démocratique du Congo

Al Jazeera Investigative Unit
13 min readJun 23, 2022

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Des accusations d’atrocités contre des habitants indigènes déclenchent une enquête financée par le gouvernement allemand.

Par James Kleinfeld et Peter Charley (English version of this article)

Un imposant gorille des plaines de l’Est jette un regard furieux depuis sa tanière dans la jungle, tandis qu’un photographe — à quelques mètres seulement — se penche, lève son appareil et stabilise la prise de vue.

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L’image de cette rencontre extraordinaire sera utilisée pour promouvoir des excursions dans le parc national de Kahuzi-Biega, financé par le gouvernement allemand, une vaste forêt tropicale située en République démocratique du Congo, en Afrique, et qui abrite cette espèce de gorille en danger critique d’extinction.

Les responsables du parc affirment que les revenus générés par ces safaris aident à financer les efforts de conservation sur place — une étape importante alors que la population de gorilles diminue. Seuls 125 de ces animaux vivraient aujourd’hui dans le parc de Kahuzi-Biega, d’une superficie de 600 000 hectares (1,5 million d’acres). Selon le Fonds mondial pour la nature, la population de gorilles des plaines de l’Est s’est réduite de plus de 50% depuis les années 1990.

À travers une clairière dans la jungle, le photographe se penche à nouveau en avant. Il prend une autre photo. Et une autre. Ce sont des souvenirs formidables qu’un visiteur du parc a présenté comme une expérience “spectaculaire mais terrifiante” qui l’a laissée “en hyperventilation” après s’être tenu à quelques centimètres d’un dos argenté.

En petits caractères, les organisateurs du safari mettent en garde contre les risques de “violence et d’instabilité” dans la région. Dans le même temps, un opérateur promet une expérience “de luxe”, vantant “l’aventure avec un verre de vin” lors des excursions d’observation des gorilles.

Cependant, aucune des brochures soulignant la splendeur du parc national de Kahuzi-Biega, classé par l’UNESCO, ne mentionne un sombre drame humain qui se déroule à l’abris de la forêt tropicale. Une campagne organisée de violence serait, disent les observateurs, en cours pour débarrasser le parc mondialement connu de ses habitants indigènes.

Les opérations menées depuis 2019 auraient donné lieu à une campagne coordonnée de viols collectifs, de meurtres et de nettoyage ethnique. Et les responsables, selon le journaliste américain Robert Flummerfelt, sont des gardes du parc, travaillant aux côtés de membres de l’armée congolaise.

Flummerfelt, qui a passé de nombreuses années en tant que journaliste en RDC, affirme que la violence a été dirigée contre la communauté Batwa, que les responsables du parc tentent d’expulser pour créer l’illusion que le parc est une “nature sauvage non peuplée”.

“Les populations autochtones ont donc l’impression que — le canon sur la tempe — on leur impose un régime dans lequel leurs terres sont réduites à une ‘nature sauvage’ mythique dont peut profiter le touriste étranger et l’expert en conservation”, a déclaré M. Flummerfelt.

“Ainsi, on valorise le touriste riche, généralement blanc, au mépris du membre appauvri de la communauté indigène qui habite la ‘nature sauvage’ depuis des millénaires.”

Dans un rapport commandé par l’organisation des droits de l’homme Minority Rights Group et intitulé “Purger la forêt par la force”, Flummerfelt écrit que la campagne a provoqué l’incendie de villages indigènes entiers. En collaboration avec un chercheur congolais, il dit qu’il a établi qu’au moins vingt Batwa avaient été abattus ou brûlés à mort.

Flummerfelt a déclaré à Al Jazeera qu’il avait vu des preuves de ces “atrocités odieuses” lorsqu’il a visité des villages immédiatement après leur attaque.

“Les villages étaient littéralement encore fumants et le sang séchait encore sur les feuilles”, a-t-il déclaré.

Il a rassemblé des photos de cadavres ayant été mutilés, qui, selon lui, étaient “destinées à terroriser cette communauté pour qu’elle reste hors de ses terres ancestrales”. Les photos, qui n’ont pas été vérifiées de manière indépendante par Al Jazeera, montrent plusieurs hommes tués par balle et à la baïonnette. On voit au moins un corps avec une série de profondes entailles à la machette sur le torse.

Flummerfelt a déclaré qu’en juillet 2021, il a envoyé des e-mails contenant un rapport préliminaire sur les atrocités au gouvernement congolais et aux partenaires du gouvernement allemand impliqués dans les opérations du parc. Ces partenaires comprenaient la banque de développement KfW, le groupe de conseil GFA et l’agence d’aide GIZ.

Cinq jours après l’envoi de ces e-mails par Flummerfelt, l’ambassadeur d’Allemagne en RDC, le Dr Olivier Schnakenberg, a visité le parc, posant pour des photos avec des membres de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), les mêmes autorités du parc identifiées par Flummerfelt comme responsables des viols collectifs et des meurtres.

Un communiqué de presse publié ultérieurement par les autorités du parc indique que l’ambassadeur a “rendu un vibrant hommage” aux gardes du parc, les félicitant “pour leur dévouement malgré des difficultés” de leur mission, et insistant sur le fait que “leur sacrifice mérite des encouragements”.

Lors de sa visite au parc, l’ambassadeur a également été photographié avec un membre du personnel de l’agence d’aide GIZ, le même groupe qui avait été alerté des atrocités présumées moins d’une semaine auparavant mais qui, à ce stade, n’avait pas accusé réception des rapports de Flummerfelt sur les violences.

Plusieurs mois plus tard, l’agence d’aide GIZ a reconnu qu’elle avait, en fait, reçu le courriel de Flummerfelt, disant qu’elle avait tenté — sans succès — de vérifier les violations qui y étaient affirmées.

L’agence d’aide a également déclaré qu’après la visite de l’ambassadeur dans le parc, elle avait “organisé une réunion entre l’ambassadeur et des représentants de la population indigène ainsi que des représentants d’ONG nationales qui défendent les droits de la population indigène”.

Une enquête financée par le gouvernement allemand

Le rapport préliminaire de Flummerfelt n’a pas fait arrêter la campagne apparente de violence contre les villageois Batwa.

Des rapports suggèrent qu’une autre attaque aurait été lancée le 11 novembre 2021, détruisant tous les villages du parc qui avaient été occupés par des autochtones.

Après son rapport préliminaire sur les violences, Flummerfelt a publié en avril de cette année un rapport plus complet intitulé “Purger la forêt par la force”. Ce document a intensifié la pression pour la tenue d’une enquête, incitant finalement le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), agissant par l’intermédiaire du GFA Consulting Group basé à Hambourg, à établir une commission d’enquête sur les accusations de Flummerfelt.

La Commission comprendrait des représentants du GFA Group — qui se décrit comme “une organisation en perpétuel apprentissage” qui cherche “à améliorer les conditions de vie des humains dans le monde entier” — ainsi que des délégués de la Wildlife Conservation Society. Le gouvernement allemand a également choisi le Français Baptiste Martin comme enquêteur indépendant.

Fait remarquable, l’homme choisi pour diriger la Commission était George Muzibaziba, le fonctionnaire chargé des droits de l’homme au sein de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), l’agence gouvernementale qui gère le parc national de Kahuzi-Biega.

“Bien que les Allemands aient financé et organisé cette enquête, le personnel de l’ICCN sur le terrain a tout coordonné et dirigé. En fait, l’ICCN enquêtait sur lui-même, un énorme conflit d’intérêts”, a déclaré Flummerfelt à Al Jazeera.

Des enregistrements audio de l’enquête, que l’Unité d’Enquête d’Al Jazeera a pu écouter, révèlent que Muzibaziba a dit à un témoin que « [Flummerfelt] a écrit le rapport qui a tant calomnié notre pays et tant calomnié notre parc”.

Flummerfelt a déclaré qu’il avait initialement accepté de siéger à la Commission, mais qu’il s’était ensuite retiré parce qu’il estimait qu’elle avait “violé de manière flagrante toutes les normes éthiques et morales applicables et apparemment mis en danger la vie des personnes vis-à-vis de qui [il a] la plus grande responsabilité”.

Il a qualifié la Commission de “désastreuse” et a déclaré qu’elle “ne peut absolument pas être considérée comme un effort d’enquête sérieux”.

Le chercheur congolais de Flummerfelt, que nous ne nommons pas pour des raisons de sécurité et qui a réussi à rester anonyme tout au long de ses recherches, a été invité à témoigner devant la commission d’enquête, mais dit avoir immédiatement détecté de l’hostilité de la part du groupe.

“Dès la première réunion que nous avons eue avec la Commission, tout ce qu’ils voulaient, c’était montrer que tout ce que nous avions fait n’était qu’un ramassis de mensonges”, a-t-il déclaré à Al Jazeera.

Le chercheur a déclaré qu’on lui a dit que “s’ils ne trouvent pas 100 % de ce que nous avions publié, cela signifie que nous sommes une bande de menteurs”.

Menaces de mort

Selon deux sources indépendantes ayant une connaissance directe de l’affaire, des réunions secrètes ont ensuite eu lieu entre des responsables de l’ICCN, des gardes et des autochtones locaux sympathisants des autorités, au cours desquelles un complot a été organisé pour tuer le chercheur congolais et Flummerfelt.

Le chercheur a déclaré que des gardes du parc se sont ensuite rendus à son domicile dans le cadre de ce qu’il pensait être une mission pour l’assassiner.

Avec Flummerfelt, il a maintenant fui et les deux hommes se cachent toujours.

“J’ai décidé de tout quitter, de quitter mon travail, de tout quitter, afin de sauver ma vie”, a déclaré le chercheur. “J’ai peur que, dès que nous rentrerons, ces gens nous tuent. Je suis certain que les gardes du parc Kahuzi-Biega nous tueront.”

La fuite du procès-verbal d’une réunion des gardes du parc de l’ICCN, qui s’est tenue après qu’Al Jazeera ait notifié à l’ICCN les menaces de mort présumées émanant de la Commission, a donné plus de détails sur les plans visant à traquer Flummerfelt et son collègue, révélant que les efforts pour localiser le duo étaient organisés par le directeur du parc de l’ICCN récemment démis de ses fonctions, De-Dieu Bya’ombe.

Le journal allemand Die Tageszeitung avait déjà rapporté que les programmes de formation financés par la communauté internationale pour les gardes du parc de Kahuzi-Biega avaient été menés par des entrepreneurs militaires privés israéliens, dont le personnel était composé d’anciens commandos militaires israéliens ayant une expérience du combat au Liban.

“Même selon les normes de la conservation militarisée”, a déclaré Flummerfelt, “cela m’a paru remarquable”.

Selon Flummerfelt, le Comité des sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies n’a pas été informé de ces activités de formation. Il affirme que le fait de ne pas avoir alerté le Comité des sanctions constitue une violation d’un embargo sur les armes imposé par l’ONU au gouvernement congolais.

Une histoire d’abus

Les récentes attaques contre le peuple Batwa sont le dernier épisode d’une longue histoire d’abus contre la communauté indigène. Après l’indépendance du Congo de la domination coloniale belge en 1960, l’écologiste Adrien Deschryver — un descendant du dernier ministre belge des Colonies — a convaincu l’administration nouvellement indépendante d’étendre le territoire du Kahuzi-Biega, de lui donner le statut de parc national et de chasser les habitants autochtones de la région.

Dans les années 1970, jusqu’à 6 000 Batwa indigènes ont été contraints d’abandonner leurs villages. Beaucoup ont été réinstallés dans des villes pauvres à la périphérie du parc national.

Linda Poppe, de l’organisation de défense des droits de l’homme Survival International, affirme que l’expulsion des communautés indigènes est une pratique fondamentalement mauvaise, fréquemment employée dans toute l’Afrique et ancrée dans le concept selon lequel “nous, Occidentaux, savons mieux que la population indigène qui a si bien géré ces terres depuis des générations”.

« C’est un concept terrible de conservation des terres parce qu’il engendre le vol de terres et tant de violence et de souffrance parmi les populations indigènes qui en sont les meilleurs gardiens, » Poppe a dit.

« La terre est leur supermarché, c’est leur église, c’est leur pharmacie et c’est l’école pour leurs enfants. Et s’ils perdent ces terres, ils perdent les moyens de subsistance et tout ce qui constitue le tissu social et la relation particulière à la terre. »

En 2018, le peuple Batwa s’est réinstallé dans le parc national de Kahuzi-Biega.

Un témoignage des efforts les plus récents pour les expulser a été fourni par le chef Batwa Majafa, qui a témoigné devant la Commission d’enquête, déclenchée par le rapport de Flummerfelt.

“Je n’ai pas seulement dit que des gens étaient venus, qu’ils avaient brûlé nos maisons, qu’ils nous avaient tués et qu’ils avaient violé nos femmes”, a déclaré le chef Majafa à Al Jazeera, relatant ce qu’il a dit à la Commission.

“Mais j’ai dit que c’était vous tous qui étiez venus, que la seule forme d’aide que vous nous aviez apportée était de nous tuer, de brûler nos maisons et de violer nos femmes.

“Après avoir dit tout cela, trois jours plus tard, j’ai dû fuir mon village après avoir été considéré comme une cible. J’ai reçu des menaces de l’ICCN qui travaille aux côtés de l’armée congolaise”, a déclaré le chef Majafa.

“Ils voulaient nous tuer pour pouvoir effacer toutes nos traces afin qu’il ne reste aucune preuve et qu’aucun leader ne puisse se lever et parler au nom du peuple autochtone.”

Un deuxième chef Batwa, le chef Mbuwa, a corroboré le témoignage du chef Majafa, en disant qu’après avoir montré trois tombes aux enquêteurs de la Commission, “ils ont dit qu’ils n’allaient pas visiter le reste des tombes où nous avons enterré les autres villageois qui ont été tués parce qu’il allait bientôt pleuvoir et qu’ils n’auraient donc pas le temps d’aller voir les autres tombes”.

Dans des enregistrements audios du travail de terrain de la Commission d’enquête obtenus par l’Unité d’enquête d’Al Jazeera, on entend le commissaire principal George Muzibaziba dire au chef Mbuwa que si les gardes de l’ICCN et les soldats congolais sont contraints de quitter la région à la suite du témoignage qu’il a fourni, il devra alors “assumer la responsabilité” de l’attaque de sa communauté par des milices armées.

Dans un autre entretien, le commissaire principal dit à un témoin que les informations qu’il fournit seraient “dangereuses” pour lui. Un autre membre de la Commission interrompt alors Muzibaziba en disant : “George, ne l’intimide pas”.

La fuite audio semble également indiquer que le collègue enquêteur Baptiste Martin était conscient que Muzibaziba faisait pression sur les témoins. Faisant référence à la façon dont Muzibaziba mène ses entretiens, il a déclaré “[il] menace … et c’est un peu entre les lignes. Plutôt que de dire ‘ceci est confidentiel’, il dit ‘ceci est pour votre propre sécurité, ceci est pour votre propre sécurité’”.

Le rapport de la Commission

Le rapport de la Commission d’enquête sur les violences, publié le 1er juin, a disculpé les gardes de l’ICCN d’avoir commis des atrocités, estimant au contraire que les gardes avaient été contraints de se défendre contre des villageois Batwa “armés”. Tout en reconnaissant que des membres de la communauté Batwa avaient été tués, elle a écrit que certains décès étaient survenus lorsque les villageois Batwa étaient utilisés comme “boucliers humains” dans les conflits entre les gardes du parc et les braconniers. Ces affirmations n’ont pas été corroborées.

Des documents internes ayant fait l’objet d’une fuite et détaillant les preuves recueillies par les enquêteurs de la Commission montrent que le rapport de la Commission a omis d’inclure les témoignages fournis par de multiples sources liant les gardes du parc de l’ICCN aux atrocités présumées commises contre les Batwa.

Le rapport de la Commission reconnaît que les enquêteurs ont “reçu des rapports faisant état de tentatives d’intimidation de certaines des organisations menant des enquêtes”. Il a déclaré qu’ils “ont pris les mesures appropriées, y compris la décision de ne pas rendre publics les noms des sources et des organisations qui avaient contribué à l’enquête.”

La Commission a affirmé que “le consentement des personnes interrogées” a été demandé pour “l’utilisation des informations recueillies”. Cependant, des fuites audios montrent qu’un certain nombre de sources Batwa pourrait ne pas avoir donné un consentement éclairé car elles n’étaient pas correctement informées de l’affiliation des membres de la commission.

Les affirmations selon lesquelles la commission a adopté une “ approche sensible au genre “ semblent également être contredites par des enregistrements audios dans lesquels on peut entendre des membres de la commission rire de viols collectifs prétendument commis contre des femmes Batwa.

Une « dissimulation »

Le journaliste Robert Flummerfelt qualifie le travail de la Commission de “dissimulation”.

“Si le gouvernement allemand décide de poursuivre ou non son soutien au parc sur la base des conclusions de cette commission”, a déclaré Flummerfelt à Al Jazeera, “alors le gouvernement allemand dit en gros que nous sommes satisfaits de prendre les conclusions d’une dissimulation violente et de les utiliser pour justifier la poursuite du statu quo. C’est tout simplement inacceptable”.

Al Jazeera a contacté toutes les parties impliquées dans la Commission, les informant des allégations de menaces de mort et d’intimidation de témoins, et les invitant à répondre à ces affirmations.

Le commissaire principal George Muzibaziba, en réponse à une question visant à savoir si le personnel de l’ICCN était impliqué dans des meurtres, des viols collectifs et l’expulsion forcée de villageois Batwa, a suggéré à Al Jazeera de “[se référer] au rapport publié”.

Muzibaziba a nié que les gardes du parc essayaient de trouver et de tuer Flummerfelt et son chercheur congolais, déclarant que “ceci est très faux”.

Muzibaziba a nié avoir intimidé des témoins, accusant plutôt Flummerfelt de “fausses accusations” et d’utiliser une méthodologie “hautement biaisée”. Il a affirmé ne pas savoir qui était le chercheur congolais, malgré l’existence d’enregistrements audio de ses rencontres avec ce chercheur.

Baptiste Martin a reconnu avoir identifié des “risques pour la protection des sources et des témoins” qui, a-t-il dit, sont traités par “un engagement confidentiel et une coordination avec les parties concernées”.

Un porte-parole du BMZ a déclaré à Al Jazeera qu’ils étaient “profondément troublés par les récits de menaces et d’intimidation prétendument proférées à l’encontre des témoins et des sources par les membres de la Commission”, qu’ils “ont demandé à la partie congolaise de garantir la sécurité des membres de la Commission ainsi que de toute autre personne concernée” et qu’ils “réfléchiront à poursuivre [leur] soutien à Kahuzi-Biega”.

La lutte des Batwa continue

Les deux chefs Batwa qui avaient été forcés de quitter leurs villages disent que, malgré la violente campagne menée contre eux, ils sont déterminés à retourner sur leurs terres ancestrales.

“Les villageois disent que s’ils doivent mourir, ils accepteront la mort tant que c’est sur la terre de leurs ancêtres”. a déclaré le chef Mbuwa à Al Jazeera.

“Ils ne fuiront plus jamais, même s’ils nous attaquent férocement. Nous sommes là et nous y resterons. Nous y resterons car c’est notre terre, qui nous a été donnée par nos ancêtres.”

Le chef Majafa a exprimé l’espoir que tout son peuple résistera aux attaques dont il fait l’objet en refusant de partir.

“Même s’ils exterminent chacun d’entre nous, même le dernier villageois debout défendrait notre terre à Biega, la terre de nos ancêtres.”

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