Habiter l’Afrique, le futur des possibles

Alaa Halifi
6 min readJun 15, 2018

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Expérimentation, spéculation, prospection

Le Jeudi 5 avril 2018 s’est tenue à l’Université de Mohammed VI Polytechnique à Ben Guerir, la conférence-débat : ‘Habiter l’Afrique, le futur des possibles’, Cet événement a été organisé conjointement par L’Ecole d’Architecture, Planning et Design de l’Université de Mohammed VI Polytechnique, et l’agence d’architecture OUALALOU + CHOI .

Face aux nouveaux questionnements urbaines et territoriales relatifs à l’avenir de la ville africaine, la conférence s’est donnée comme objectif de débattre de nombreuses problématiques telles que l’environnement, le logement, le patrimoine, avec la vision de pousser la réflexion sur l’aménagement du territoire de demain.

l’événement a connus la participation de plusieurs experts : Jean-Louis Cohen (architecte-urbaniste, auteur), Tarik Oualalou (Architecte- urbaniste, agence OUALALOU + CHOI), Hassan Radoine (architecte, critique, auteur, et Directeur de l’Ecole d’Architecture de l’UM6P),Meriem Chabani (architecte-urbaniste, un des fondateurs du collectif New South), Jérôme Chenal (Architecte- urbaniste, spécialiste des villes africaines), Aaron Betsky (critique d’architecture et Président de la Talisien School of Architecture, Alessandra Cianchetta (architecte, cabinets d’AWP ), Christina Benimana (architecte, Mass Design Group).

Après un petit déjeuner à 10h, une visite guidée par Hassan Radoine et Tarik Oulalou a eu lieu autour d’une exposition scénographique de maquettes, en commençant dans un parcours linéaire ouvert sur la place de l’université, depuis l’histoire, jusqu’au spéculation, l’exposition était un véritable témoin de cet esprit de laboratoire, d’expérimentation qu’a marqué nos villes, surtout au 20 siècle, et comment elle s’est développé a des projets contemporains avec le défis d’habiter l’inhabitable : le Sahara.

Habiter l’inhabitable, Maquette OUALALOU + CHOI

Dans l’amphithéâtre de l’université, Hassan Radoine ouvre la conférence, il a commencé son intervention en insistant sur le facteur humain comme base d’une architecture de demain, à tous les échelles urbaines, depuis la ville jusqu’au maison, et le fait qu’on est en train de concevoir des ‘boites’ en oubliant ce qui est à l’intérieur :’l’usager’, il parla ainsi de l’identité, l’auteur du livre : architecture in contexte, design in middle East, affirma que l’architecture en Afrique a besoin d’un âme et d’un sens local, pour ça on est besoin à des vrais recherches et innovations, et de sortir de l’architecture du concept vers l’architecture expérimentale, à l’image des projets affiché en exposition, une conception intégré à son contexte, tous en maintenant la durabilité, les smart technologies, et le grand besoin d’adapter et optimiser les recoures .

‘Dans les pays du golf on conçoit les bâtiments comme des bouteilles du parfum, notre vraie identité c’est pas construire des maisons avec des arches, mais que chacun conçoit sa maison, différente de son voisin, tout à fait comme son djellaba’.

Hassan Radoine laisse la parole à Hicham El Habti le secrétaire général de l’université Mohammed VI Polytechnique, dont il a insisté sur le rôle que joue son université à stimuler la créativité des étudiants, des nouveaux esprits pour le Maroc de demain.

Puis à Hassan Abouyoub, l’ambassadeur du Royaume à Rome, a affirmé sa fierté de cette école son rôle d’innovateur, il parla aussi de la participation de l’agence OUALALOU + CHOI à la Biennale d’Architecture de Venise en 2014.

A 11h Tarik Oulalou, introduit cette conférence par rappel à ce qu’un architecte doit être : non pas un concepteur des bâtiments, mais un penseur, un intellectuel qui intervient, et réagit à sa société.

Il parla après de l’identité du territoire africain, c’est assez difficile de la définir, la réalité c’est qu’on fait partis pas partis du même continent, mais du même destin.

Tarik Oulalou

Le Maroc était un des plus riche territoires d’expérimentations du 20eme siècle, peut-être que ce n’est pas vraiment le cas aujourd’hui, mais des villes comme Casablanca et Agadir était des vrais laboratoires, Il finit son introduction par dire que la vraie identité du Maroc c’est la modernité.

La discussion-débats matinal était dirigée par Tarik Oulalou (modérateur), il commença par présenter les intervenants : Jean-Louis Cohen, Jérôme Chenal, et Meriem Chabani.

Jean Louis Cohen est intervenue en premier, il est un des grands historiens de l’architecture du 20e siècle, il est aussi l’auteur du livre ‘ Casablanca, Mythes et figures d’une aventure urbaine’, ce livre joue un rôle très important dans le cadre de la conscience du patrimoine architecturale casablancais. il commença par un image du film ‘Blade Runner’,la figure de la ville dystopique , une ville futuriste, inhabitable.

Jean Louis Cohen

Ensuite, et comme réponse à cette image, il expose des utopies urbaines au 20 siècle, comme la ville complètement écologique, et les cités jardins d’Ebenezer Howard, puis Yona Friedman, une des personnalités les plus fascinantes de l’architecture prospective, et son utopie de ville spatiale construite avec des structures

surélevées, pour une faible occupation de la ville, non constructible ou même existante.

Puis il cite des espaces urbains existantes, et ce qu’il peut être à ses habitants, La place Tahrir au Caire, et son rôle comme place de libération pendant la révolution égyptienne en 2011, puis la ville d’Ouagadougou à Burkina Faso, et comment elle a pu être un lieu d’inégalité social, avec un des plus grands groupements de bidonvilles en Afrique.

Il conclut son discours par dire que la ville du futur, ne se fera pas au Sahara ou ailleurs, mais dans la ville existante, d’aujourd’hui.

Ensuite, Jérôme Chenal, aborde la construction écologique en Afrique, il dit qu’elle dépend de plusieurs critères et questions qu’il faut poser, par rapports aux usages, il montra avec des images de synthèses des projet durable, tout ce qui est faux dans cette démarche, la ville africaine n’est pas juste pour les riches, avec une majorité de pauvres, il faut aussi se questionner par rapport au pouvoir économique des habitants, et surtout il faut que le projet dialogue avec le climat du site, et ses infrastructures .

Meriem Chabani , avec le collectif New South, une plateforme qui mène des workshops sur le questionnement autour de la ville africaine, intitulé: MEMBRANE — AN ODYSSEY IN DOMESTIC SPACE, sous le thème du logement en Afrique, le premier workshop a eu lieu à ADDIS ABABA , Ethiopie, pour la construction d’un pavillon hybride avec des conditions domestiques, en se basant sur un contexte Ethiopien vernaculaire, de matériaux et de techniques de constructions.

Le deuxième workshop s’est tenue en Alger, la question de l’habitat collectif a été mise en en relation avec les pratiques sociaux du pays.

Hassan Radoine

Ce que le spectacle à trouver intéressant dans sa présentation c’est le fait que ses workshops sont un bon exemple de ce que Hassan Radoine a voulu dire par dépassé la conception, vers une architecture expérimentale.

La conférence matinale s’est terminée par un débat entre les intervenants modérés par Tarik Oulalou, avant de donner la parole au publics, des figures notamment connus tel que Noureddine Komiha (architecte) et Mohammed Achour (architecte, professeur).

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