Eklore, le travail change d’ère

Alexis Poulin
3 min readOct 6, 2016

--

“Etre là où nos talents rejoignent les besoins du monde” — Aristote

Lundi 3 octobre se tenait à la Cité des Métiers de Paris le premier Festival Eklore Talents Emplois.

Eklore ? Sortir de son cocon ou bien du bourgeon faire fleur. Ils étaient plus de 1300 à venir à ce salon de l’emploi bien différent d’une kermesse à CV, tous en transition, en questionnement, sur leur place dans l’entreprise ou non, sur leur reconversion vers d’autres mondes, ceux de l’artisanat ou du bien-être, coach ou bien entrepreneurs. Mais aussi tous ceux, différents, qui ont souffert pendant des années de la discrimination silencieuse, parce qu’ils n’offraient pas un profil lisse et facilement assimilable dans une grande machine à pondre des “bullshit jobs” comme ne les aime pas David Graeber.

Les univers étaient là pour guider chacun dans sa recherche : reconversion, salariat, art et artisanat, personnes extraordinaires, sens, travail de demain et entreprenariat. Dans les allées de la Cité des Métiers, on pouvait ainsi croiser la Fabrique Nomade, qui veut rendre leurs dignités aux réfugiés en bannissant ce mot fourre-tout et en valorisant leurs savoirs, JobAct, qui met en scène littéralement, les chercheurs d’emploi dans le cadre d’une création théâtrale, ou encore Startisanat, qui permet à celles et ceux tentés par la reconversion vers un métier manuel de tester leur projet et de rencontrer un mentor. Il y avait aussi les équipes de Ticket for change, qui accompagne les pionniers du changement de l’entreprenariat social et Pole Emploi, partenaire institutionnel qui dévoilait son nouveau portail.

Eklore, c’est avant tout le projet de Solenn Thomas et Ryadh Salem, qui ont décidé de changer de regard sur le travail et de ne plus faire de l’humain une ressource, mais un talent unique en chacun, à découvrir et à faire fructifier à sa juste valeur. Solenn, chasseuse de tête à succès a fait un pas de côté lors “d’un voyage de bobo en Inde” selon ses termes. Elle y a découvert que le monde méritait mieux que l’exploitation et la recherche du profit vide de sens. Ryadh, lui est un militant, un chef d’entreprise et un athlète vétéran des jeux paralympiques, champion de haut niveau en trois disciplines : natation, basket et rugby et aussi un homme engagé pour changer le regard de la société sur le handicap. Grâce à lui, les participants du festival pouvaient s’initier au rugby fauteuil, un sport fou à la croisée de Rollerball du rugby et du hockey!

Le travail a déjà changé d’ère, et ce ne sont pas seulement les machines qui donneront leur tempo dans les années à venir, c’est d’abord l’humain qui en fera un nouveau continent où la bienveillance collective, l’art et les talents prendront toute la place.

En une journée, au gré des rencontres et des ateliers, le festival se voulait un voyage, voyage en ballon à l’image de l’affiche, voyage dans les airs de l’ordinaire à l’extra ordinaire, caché en chacun de nous.

En savoir plus : eklore.fr

@lemondemoderne_

lemondemoderne.media

--

--

Alexis Poulin

#EU #Politics Producer @lemondemoderne_ & #LaRépubliqueInaltérable