Qu’est-ce que la blockchain et son potentiel en Afrique, en quelques mots ?
Internet a profondément transformé nos vies et l‘apparition de plateformes telles qu’Uber ou Airbnb ont complètement redessiné nos sociétés et économies.
L'avancée actuelle des nouvelles technologies fait entrer l’internet dans une nouvelle ère de transformation, appelé le “Web 3.0”. Et la Blockchain est une composante importante de ces transformations qui vont rendre le “Web 3.0” plus “intelligent”.
Qu’est-ce que la blockchain ?
La blockchain est une grande base de donnée électronique, décentralisée et accessible à tous via l’internet. La blockchain est sécurisée par la cryptographie et a le potentiel de transformer la façon dont les humains interagissent.
La blockchain est unique car elle est :
- Décentralisée, c’est-à-dire qu’elle n’a pas besoin d’organe de contrôle, ni tiers de confiance pour fonctionner. Elle est fondée sur les échanges de pair-à-pair (P2P).
- Transparente, en effet chaque échange effectué entre ses utilisateurs depuis la création même de la blockchain en question, y sont inscrits et restent accessibles à tous.
- Infalsifiable et sécurisée : contrairement aux bases de données plus classiques, elle est “distribuée”. C’est-à-dire que différents exemplaires existent simultanément sur différents ordinateurs baptisés “nœuds” du réseau, de quoi éviter que la blockchain puisse être hackée.
- Autonome et mise à jour par les participants du réseau. En effet, les échanges sur la blockchain sont enregistrés par des validateurs du réseau, qui se trouvent eux-mêmes récompensés via des “tokens” (jetons) pour maintenir le réseau d'où la notion de “autonome”.
Les “blocs de transactions” mis bout à bout par les validateurs forment une “chaîne”, d’où la notion de Blockchain ou chaîne de blocs.
À quoi sert la Blockchain ?
Comme l’écrit le mathématicien Jean-Paul Delahaye, imaginez “un très grand cahier, que tout le monde peut lire librement, gratuitement, sur lequel tout le monde peut écrire, qui est impossible à effacer et indestructible.”
- La première fonction de la blockchain est donc bien celle de registre. La blockchain crée un enregistrement cryptographique sécurisé et immuable de toute transaction de valeur, que ce soit de l’argent, des biens, titres de propriétés, contrats, votes, etc…
- L’échange peer to peer de ressources, en effet grâce à la blockchain, plus besoin de tierce partie ni de réconciliation manuelle pour pouvoir échanger. La technologie permet d’apporter la confiance entre deux utilisateurs (P2P), là où en temps normal on aurait eu besoin d’un intermédiaire.
- Une autre fonction qu’offre la blockchain est celle de monitorage des chaînes d’approvisionnement de manière transparente.
L’entreprise Carrefour l’utilise par exemple pour tracer plusieurs de ses produits tels que les œufs. Cela permet de garantir au consommateur la traçabilité de ses produits. Le distributeur explique “qu’appliquée au secteur alimentaire, la blockchain permet à chaque acteur de la chaine d’approvisionnement (producteurs, transformateurs et distributeurs) de renseigner les informations de traçabilité qui les concernent et ce pour chaque lot (dates, lieux, bâtiments d’élevage, circuit de distribution, traitement potentiel, etc…)”.
La blockchain, quel potentiel pour l’Afrique ?
La blockchain représente un énorme potentiel pour l’Afrique, la technologie pouvant pallier le manque d’infrastructure, et la complexité des systèmes locaux. Les citoyens vont donc pouvoir se reposer sur la blockchain en tant qu’outil de confiance.
La blockchain regorge d’applications mais voici quelques exemples d’applications concrètes :
- Sur le plan administratif, la blockchain peut permettre d’enregistrer des titres fonciers de manière immuable et transparente. Plusieurs projets sont en cours dans ce domaine en Afrique.
- Des systèmes de vote sont également en train d'être testés sur la blockchain, ce qui permettrait d’apporter confiance et traçabilité des votes pendant une élection.
- La blockchain aura aussi un rôle important dans l’inclusion sociale et financière. En effet, les personnes vont pouvoir s’appuyer sur la technologie, en tant que “ordinateur géant” pour échanger des ressources et ainsi créer des micro-économies à travers l’Afrique.
Quels sont les freins à l’adoption ?
- La technologie blockchain est toujours naissante donc les innovateurs rencontrent des freins techniques notamment en termes de scalabilité, et d'accessibilité. En effet des progrès doivent être opérés afin de permettre à la technologie d’effectuer un plus grand nombre d'opérations, le plus rapidement possible mais également afin de rendre la technologie accessible, de manière simple aux futurs utilisateurs. Les protocoles de validation de la blockchain doivent également être pensés dans le respect de l'environnement.
- La régulation est un autre frein, la technologie étant toujours incomprise, cela représente donc une résistance au changement et un cadre d’innovation incertain. Les gouvernements, à travers le monde doivent travailler pour donner une valeur juridique aux innovations introduites par la Blockchain car cela est indispensable à l’adoption de la technologie. Par exemple, quand l’horodatage blockchain sera reconnu par le régulateur, il pourra constituer une preuve au regard de la loi et se généraliser.
Quel est le rapport entre la blockchain et le bitcoin ?
Le bitcoin est la première application qui a été créée à l’aide de la technologie blockchain. Son inventeur reste à ce jour inconnu ! Nous ne connaissons que son pseudonyme, Satoshi Nakamoto, mais nous ne savons pas si c’est un individu ou un groupe.
La technologie blockchain est donc “l’infrastructure virtuelle sur laquelle repose le bitcoin”.
Aujourd’hui d’autres blockchains et d’autres applications sont en train de se développer.
Dans un prochain article, je vous parlerai des “smart contracts”, ces contrats dits “intelligents”, car ils s’exécutent tout seuls sur la blockchain !
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Cabinet de Recherche & Conseil Stratégique spécialisé dans la Blockchain et les Technologies Émergentes.
Maloya 5D Lab aide les entreprises, les gouvernements, les régulateurs et les universitaires à mieux comprendre la blockchain et les technologies émergentes et la façon dont elles peuvent être utilisées pour réaliser des innovations durables et créer de nouvelles économies résilientes.