Je swipe donc je suis

Antoine Géraud
7 min readOct 11, 2018

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Je suis, comme toute une génération, enfant d’une société de consommation à outrance. Éduqué, biberonné, habitué à avoir le choix.

J’ai 687 musiques enregistrées sur mon Spotify.
J’ai accès à 124.570 films sur mon compte Netflix.
J’ai plus de 350 chaines télé disponibles.
L’app-store d’Apple me donne accès à 10.000.000 d’applications.
Le magasin H&M de mon quartier me propose 42 types de t-shirts blancs. Oui, 42 différents types de t-shirts blancs.
Dans le Super U près de chez moi, j’ai le choix entre plus de 150 types de sauces. Barbecue, moutarde, ketchup, mayonnaise, algérienne, bourguignonne. J’ai même découvert la samour’ail. De la sauce samouraï, avec de l’ail.

Cette multiplicité d’options me donne l’impression d’être libre. Libre d’être le propre architecte de ma vie, libre de prendre les bonnes décisions et donc de construire ma propre joie, mon propre bonheur.

Mais en réalité, ce n’est pas le cas. Cette abondance ne me rend pas heureux. À chaque fois que je me retrouve à devoir faire un choix parmi une si grande quantité d’options, celui que je fais me parait toujours être le mauvais, à posteriori. J’ai toujours l’impression d’être passé à côté d’une bien meilleure occasion. Et cela provoque en moi un sentiment étrange, un mélange de tristesse et de regrets. Et je me sens responsable d’avoir été mauvais dans mes choix. J’étais incapable d’expliquer logiquement ce ressenti, mais il était là, chevillé à mon corps : le spleen du consommateur.

C’est dans un domaine qui m’est particulièrement cher que ce sentiment pris toute sa consistance : la rencontre. Comme expliqué dans mon précédent article, je suis un enfant de Tinder. J’ai vagabondé des années durant sur ce service que je trouvais tout bonnement révolutionnaire. Du jour au lendemain, je me retrouvais avec une quantité d’options sentimentales sans précédent, une foule sentimentale. Des centaines de matchs, des dizaines de conversations. Des brunes, des blondes, des passionnées, des cartésiennes, des littéraires et même des étudiantes en médecine (alors que je suis hypocondriaque). Bref, je ne savais plus où donner de la tête, persuadé que chacune pouvait m’apporter le bonheur escompté. Pourtant, à chaque fois que je me rendais à un rendez-vous, je n’avais de cesse de regretter celui que j’avais refusé : “Ça aurait été sûrement mieux avec Louise…ou Charlène. Merde Antoine !”. Cette abondance de profils et d’applications de rencontres m’ont transformé en une personne sentimentalement ultra-exigeante. Et finalement, ultra-insatisfaite.

Je me retrouvais face à un paradoxe : je n’avais jamais eu autant de choix mais pourtant je n’avais jamais été aussi seul. Je me retrouvais presque paralysé. Paralysé devant mon incapacité à me satisfaire de mes choix, pensant en permanence qu’il y avait mieux ailleurs. Chaque choix laissé de côté se transformait en une chimère qui venait me hanter et me faire regretter.

Un jour, je décidai de faire le vide et de me débarrasser de tout cela. Je supprimais Tinder, Netflix, je me désabonnais de tous ces profils Instagram me faisant croire (à tort) que l’herbe était plus verte ailleurs. Je décidai d’abandonner la découverte de nouvelles sauces pour ne plus me satisfaire que de Ketchup. Une véritable cure consumériste. Je voulais me délester de toutes ces décisions à prendre.

C’est durant cette période, qu’un peu par hasard, je découvrais Barry Schwartz. Ce fut une véritable révélation. Cette personne m’expliqua scientifiquement ce que je ressentais instinctivement, et me permis de voir et de comprendre le monde, notre monde occidental, différemment. Barry Schwartz a écrit un bouquin se nommant “The paradoxe of choice : why more is less”, très bien résumé dans l’un des meilleurs TedX que j’ai pu voir. En quelques mots, l’ouvrage montre que ce n’est pas « le choix » qui fait problème, mais l’ensemble « des choix » qu’il est possible de faire dans notre société. De nombreuses expériences citées tendent à suggérer que la réduction du nombre de choix ou de leur éventail augmente de manière significative le sentiment de bien-être et de sécurité. Le paradoxe central peut être résumé de la manière suivante : « L’économie de l’opulence censée produire du bonheur, détruit en fait la sérénité et augmente l’angoisse ».

Ce paradoxe observé par Barry Schwartz s’applique particulièrement au domaine de la rencontre. Lorsque Jean-David, Barthélémy et moi-même nous sommes lancés sur ce marché, nous avons dès le début voulu renverser un dogme très présent dans le marché de la rencontre :
abondance de profils = bonheur à porté de main.

En effet, l’ensemble des services de rencontres traditionnels nous proposent comme valeur principale une profusion de profils, qui dans notre inconscient, devrait forcément mener à la découverte de la perle rare. En réalité, c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Certains y arrivent (par abnégation ou par chance) mais pour l’immense majorité d’entre nous, l’expérience des services de rencontres se terminent comme elle a commencé : seul.
Sauf qu’en plus, exactement comme l’analyse Barry Schwartz, nous sortons de cette expérience moralement amoindri, un peu angoissé et un peu moins heureux que nous ne l’étions au début, alourdi par un sentiment de culpabilité. Ce phénomène a été nommé par les Américains : la Dating Apocalypse.

Et les chiffres sont là pour le prouver. C’est un marché avec un taux d’insatisfaction record, 79%. Uniquement 30% des utilisateurs de ces services font réellement des rencontres, et 10% d’entres eux se mettent en couple grâce à ces services. La grande majorité des utilisateurs collectionnent les connections, les matchs, sans jamais passer le pas ou y arriver, comme paralysé devant l’éventail de choix possible.

La révolution Abricot

Les solutions à ce problème évoquées par Barry Schwartz ne proposent que des changements d’attitudes du consommateur. Certes, mais pourquoi les entreprises ne changeraient-elles pas elles aussi, leurs méthodes ?

C’est ce que nous entreprenons chez Abricot.
Nous voyons, pensons et faisons les choses totalement différemment. Nous développons un nouveau paradigme de la rencontre, où l’entreprise et ses technologies sont là pour nous aider, nous guider dans nos choix et non nous emprisonner et nous paralyser. Le fardeau que représente la responsabilité du choix peut désormais se partager entre l’utilisateur et l’entreprise, pour plus de bien-être (des deux côtés).
Et voilà comment nous procédons :

  1. Savoir, c’est pouvoir
    Contrairement à nos concurrents, nous apprenons à connaitre (vraiment) nos utilisateurs en leur posant des questions essentielles. Nous avons pour cela développé un questionnaire unique, s’adaptant aux subtilités de chaque être humain. Nous sommes trop nombreux à avoir perdu des heures entières à devoir trier nous-mêmes les profils qui nous étaient proposés.
  2. Qualité VS Quantité
    Grâce à ces informations, Abricot va pouvoir entamer ses recherches : pendant ce temps, nous proposons à nos membres de se déconnecter, de vivre. Nous revenons plus tard avec une sélection de profils correspondants aux attentes de nos membres. Oubliez l’époque du zapping à outrance sur un catalogue de visages : un par un, subtilement, des profils étoffés seront présentés à nos membres. Deux options s’offrent ensuite à eux : répondre “Oui” pour rencontrer la personne ou bien “Non” ce qui permettra de recevoir de nouveaux profils. Jamais un utilisateur sur Abricot, ne recevra et verra plus de 5 profils en même temps.
  3. Organisation de la rencontre
    Lorsqu’il y a un désir commun de rencontre entre deux personnes, nous proposons encore là, une solution innovante. Ces deux personnes ne recevront plus de nouveaux profils, afin d’éviter toute tentation (contrairement à nos concurrents, soit dit en passant). Notre objectif est aligné avec celui de nos utilisateurs : organiser une belle rencontre et vivre un moment inoubliable. Pour cela, nous allons les aider dans cette organisation, à la fois pour le choix de la date, mais aussi du lieu. Les numéros ne seront échangés que le jour-même de la rencontre, pour éviter ce qui arrive trop souvent : une discussion insipide et dépourvu d’émotion, démotivant l’un des deux à l’idée de se rendre à la rencontre.
  4. L’histoire continue
    Après que la rencontre ait eu lieu, nous revenons vers nos deux tourtereaux afin de savoir comment celle-ci s’est déroulée. Aimeriez-vous revoir la personne, avez-vous passé un bon moment, était-il comme vous l’imaginiez, aimeriez-vous recevoir de nouveaux profils…Autant de questions nous permettant de prévoir les bonnes actions pour la suite. Si les deux veulent se revoir, nous allons même jusqu’à leur proposer de se revoir, toujours sans leur envoyer de nouveaux profils. En revanche, s’ils le souhaitent, nous en renverrons de nouveaux, en prenant bien en compte les retours sur la première rencontre.

Vous en êtes donc témoins, tout au long du parcours Abricot, nous réduisons les choix possibles tout en s’assurant que les options offertes correspondent aux attentes. Abricot assume son rôle de tiers de confiance et aide à trouver l’aiguille dans cette botte de foin. L’objectif n’est bien entendu pas de brimer nos utilisateurs dans leurs choix, mais bien au contraire de les guider dans leur quête de bonheur et satisfaction.

Et les résultats sont là. Après 1 an d’organisation de rencontres au sein d’Abricot, nous avons nos premières statistiques qui prouvent que notre travail porte ses fruits :

  • C’est, en moyenne, au bout du 3eme profil envoyé que nos membres expriment le désir de rencontrer cette personne.
  • 60% des rencontres que nous organisons débouchent sur le désir d’une deuxième rencontre.
  • 81% de nos membres se disent être très satisfaits du service que nous leur proposons et sont prêts à nous recommander.

Et cette satisfaction, nous la ressentons tous les jours, en recevant des messages de remerciements de la part de notre communauté. La preuve en image :

🧡 Ce n’est que le début de la révolution Abricot. Soyez en sûr(e)s. 🧡

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