Le journal d’une Débâcle

Andre Vidiz
15 min readSep 18, 2018

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Ou comment la FEI et le Comité d’Organisation ont transformé le Mondial d’endurance en un véritable enfer.

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Préambule

Je vais raconter ici comment un tas d’informations discordantes et le défaut d’organisation se sont joints pour déclencher la situation la plus absurde qu’on ait jamais vue au cours d’un mondial d’endurance équestre. D’abord il faut tout de même admettre que les bénévoles engagés dans l’événement et les locaux se sont montrés attentionnés, gentils et aimables à l’extrême. Ils ont tous essayé de nous aider, même au-delà de ce qu’on attendait d’eux, fait cause commune avec nous et pris en main des problèmes qui n’étaient pas les leurs. C’était une vraie leçon de civilité et de sens de la communauté.

04/09/2018 — L’arrivée des chevaux

Vers 9h00, le camion qui amenait les chevaux de la quarantaine de Miami arrive. En se faufilant dans les sentiers étroits du parc de Tryon et partageant les espaces avec tracteurs et grues, ils atteignent les dernières écuries où ils devraient rester. Descendus du camion, les chevaux sont interdits de marcher sur l’herbe ou de se dégourdir un peu, tout cela grâce à l’USDA et à sa paranoïa à propos de la piroplasmose. Directement aux écuries! Les chevaux, qui ont pris deux vols, fait 14 heures de camion et 7 jours de quarantaine, n’allaient toujours pas pouvoir bouger pendant au moins un jour de plus.

Quand j’ai vu les mecs de l’USDA désinfecter le camion comme s’il était contaminé par le virus Ebola, j’ai eu la bonne idée d’y récupérer une balle de foin avant qu’ils ne les rendent toutes inutilisables. Cette idée s’est avérée très utile, car nous avons découvert pas longtemps après que le parc ne disposait pas encore de foin ni de granulés(il nous était interdit d’en apporter) et personne ne savait quand ils seraient livrés. C’était le premier des nombreux “I dont know”, une sorte de mantra de notre séjour, que nous allions entendre.

Le deuxième ne tarderait pas : les logements destinés aux grooms n’étaient pas prêts et personne ne savait quand ils le seraient. L’organisation leur a trouvé un hôtel à 20 minutes du parc et nous voilà partis les y installer. De là, j’ai pris la direction de l’hôtel qu’on m’avait assigné, à 25 minutes du parc, mais dans la direction opposée, à 45 minutes de l’hôtel où étaient les grooms.

05/09 — Désinformation

Les grooms se réveillent et tombent un papelard qu’on avait glissé sous leurs portes: ils doivent quitter leurs chambres, car il y a des logements pour eux dans le parc. Si “I dont know” allait être notre mantra, la désinformation allait devenir une constante du voyage et nous avions là notre premier exemple. Arrivés au parc, ils constatent qu’il n’y avait pas du tout de logements, mais on nous a assuré qu’ils seraient prêts avant la fin de la journée.

Ça y est, les chevaux étaient enfin autorisés à marcher sur le manège et, dans l’après-midi, ils pourraient aller sur le parcours, mais jamais brouter ou être en contact avec l’herbe, comme si ça pouvait infecter les États-Unis avec la piro.

Le Vet-Check 5 jours avant la course

Peu après le déjeuner, nous avons appris que la promesse du parcours ne serait pas respectée et que seule le manège restait autorisé. La deuxième promesse — les chalets pour les grooms— ne serait pas tenue non plus, mais cette nouvelle n’arriverait qu’à minuit, soit une heure après que, fatigués d’attendre, nous leur avions pris une chambre pour la nuit (ce qui n’a toujours pas été remboursé par l’organisation).

06/09 — No lodge and no parking

Arrivés au parc le matin, nous sommes surpris par une nouvelle règle: les voitures ne peuvent plus atteindre les écuries. On ne nous dit pas pourquoi, ni si ce sera toujours le cas (“I dont know”). Malgré les glacières, les sacs de glace et autres affaires à décharger, non, nous ne pouvons pas passer. On se gare alors à environ 2 km des écuries et on se met en route à pied, tout chargés, jusqu’à ce que des bénévoles en voiturette de golf nous croisent et nous proposent de nous y déposer.

On s’imagine qu’avec cette nouvelle règle on souhaite mieux faire avancer les travaux disséminés un peu partout à Tryon et qui donnent l’impression que rien ne sera vraiment prêt avant la date d’ouverture et qu’on va tout au plus sauver les apparences.

En ce qui concerne le logement pour les grooms, pas de nouvelles sérieuses: juste des excuses et la promesse qu’ils feront construire un nouveau pavillon. Du blablabla.

07/09 — Even less parking. And a crane !

Aujourd’hui, même pas dans le parking d’hier nous ne pouvons nous garer. Le nouvel emplacement est encore plus loin, à environ 3 km des écuries. Ce qui était de la merde hier, c’est le rêve aujourd’hui. Mais le pire, c’est le manque d’information. Nous sommes arrivés chargés d’eau minérale, parce que les chevaux avaient refusé l’eau du robinet et nous ne voulions pas qu’ils se déshydratent. Après avoir traversé les chantiers, nous avons rejoint les écuries tout trempés.

A l’arrivée, surprise ! Il y a une grue à l’entrée.

08/09 — Lodging !

Enfin, nous avons reçu les clés des chalets destinés aux grooms. Une maisonnette avec un lit superposé, la climatisation, des cabinets et une douche. Simple mais fonctionnel.

Avec les chevaux tout va bien, malgré des réclamations sur la climatisation trop froide des boxes (probablement pour tuer les tiques — objet de toutes les craintes de la part de l’USDA, qui n’est même présente d’ailleurs), et malgré les détours qu’on est obligés de faire pour aller aux entraînements, si on ne veut pas tomber sur un camion malaxeur ou un tracteur.

Les épreuves sont encore loin, mais la fatigue se fait déjà sentir : les 3 km qu’il nous faut parcourir entre la voiture et les écuries — généralement en transportant quelque chose — s’accumulent. De temps à autre, on se fait conduire, mais nous quittons habituellement Tryon à une heure à laquelle il n’y a plus de bénévoles en voiturettes de golf et on n’a pas le choix : il faut jouer des mollets.

09/10 — No parking at all

A mon réveil, on me dit que maintenant il faut un laissez-passer pour se garer dans le parking auquel je commençais à m’habituer (la merde d’hier est encore une fois le rêve d’aujourd’hui). Pour obtenir le laissez-passer, il faut tout simplement présenter son passeport et son badge d’athlète au bureau d’accréditation. En y arrivant, ces informations sont confirmées par la bénévole attentionnée qui essaie de m’aider, mais ensuite vient la mauvaise nouvelle : comme ils avaient déjà trop distribué de laissez-passer aux participants de l’endurance, quelqu’un était parti avec la boîte! Où puis-je me garer ? Comment me rendre aux écuries ? “I dont know”.

Après avoir parlé à cinq personnes différentes, attendu des appels qui ne sont jamais arrivés et me joindre à deux autres cavaliers dans la même situation, je reçois un badge différent qui me permettrait d’accéder au parking. En y arrivant, le gardien des lieux me dit le contraire: ce nouveau badge est identique à celui que j’avais auparavant et il ne me donne pas le droit de m’y garer. Voyant que j’étais sur le point de me déchaîner, il me conseille : il y a un chemin de terre derrière l’Accréditation qui mène à un endroit près des écuries. Je prends cette route et j’arrive au parking où sont garés les camions affectés au chantier de l’aire du contrôle vétérinaire. Malgré l’interdiction du gardien de ce nouveau parking, je me gare, décharge les 60 litres d’eau que j’avais apportés et appelle quelqu’un pour m’aider à les amener jusqu’aux chevaux. Entre engueulades des organisateurs et questions des gardiens, j’atteins les écuries.

Le chemin qu’on prennait toutes les jours pour aller du parking aux stables

10/09 — Moving Day

La météo (pas beaucoup plus fiable que les infos de l’organisation des JEM, mais au moins avec le degré de fiabilité qu’on sait) a annoncé que l’ouragan Florence pourrait frapper Tryon dans les prochains jours. Comme la nuit d’avant la pluie avait inondé nos boxes, il a été décidé que nous allions déplacer les chevaux dans d’autres écuries, mieux à même de résister à des vents beaucoup plus forts que les écuries provisoires.

Même à seulement deux jours des épreuves, le déménagement s’est très bien déroulé. Nous avons emballé nos affaires, l’organisation nous a fourni des chariots élévateurs et des tracteurs pour le transport. Le nouveau pavillon était nettement meilleur que le précédent. Nous aurions pu y descendre dès notre arrivée!

Il est amusant de constater que, parmi tout ce qui a mal tourné, l’organisation n’a su gérer que le seul événement imprévisible et qui n’était pas sous son contrôle.

11/09 — Pre-vet and last minute calls

Le contrôle vétérinaire s’est très bien déroulé, le bazar habituel d’un mondial mis à part. Beaucoup de monde, beaucoup de chevaux, le tout pour un événement qui n’a lieu qu’une seule fois (contrairement aux épreuves annuelles, par exemple, où tout le monde sait comment s’y prendre). C’est vrai que les camions et les tracteurs continuaient de passer à côté des chevaux, ce qui montre le manque de préparation et l’irrespect de la part de l’organisation à l’égard de l’événement, mais tout compte fait, l’inspection initiale n’a pas connu d’incidents majeurs.

Nous nous étions déjà habitués aux incertitudes et aux décisions de dernière minute: les autocollants destinés aux voitures d’assitance ne seraient livrés qu’à la fin de la journée et les modalités de la distribution de glace, communiquées le matin même de la course.

Beaucoup disaient que la situation était chaotique. Je ne suis pas d’accord. Le chaos a la capacité de s’auto-organiser et de retrouver généralement un équilibre fonctionnel. Là ce n’était pas le cas: le problème était que les Américains imposaient des règles et des contrôles qu’eux-mêmes n’arrivaient pas à respecter, mais exigeaient que les autres le fassent. Il en résultait qu’il était impossible de s’adapter aux différentes situations, de choisir la meilleure façon d’agir et de faire bouger les choses, parce que l’organisation ne le permettait tout simplement pas — et si jamais on y parvenait, ils changeaient encore les règles et les procédures du jour au lendemain et tout redevenait non-fonctionnel.

Ce dont tout le monde était certain, c’est que l’épreuve serait très compliquée, mais personne n’aurait jamais pu imaginer ce qui allait vraiment se passer le lendemain.

12/09, 05:30 (toutes les heures sont approximatives) — Bizarre!

J’arrive au parc et me rends directement à l’aire du contrôle vétérinaire. Passer par les écuries avant aurait pris une demi-heure. Selon l’information qui nous parvient, les chevaux n’allaient pouvoir quitter les écuries qu’à 06h00, alors que le départ de l’épreuve est à 06h30 et que le trajet entre les deux lieux prend au moins 15 minutes! Bizarre!

06:15 — Vraiment bizarre!

Les chevaux arrivent et bientôt nous montons, après tout on est à 15 minutes du départ. Nous nous joignons à l’attroupement de cavaliers et sommes conduits à un pont à droite de l’aire des vétérinaires, où était prévu le départ. C’est un endroit dangereux pour un départ, d’autant plus que le pont n’avait pas de parapet.

Nous y avons attendu le départ jusqu’à ce que l’officiel qui nous conduisait, clairement désemparé face aux informations contradictoires qui lui parvenaient via talkie-walkie, nous ramène au contrôle vétérinaire et de là à la piste où nous entraînions nos chevaux. On y avait installé un portique et un départ.

06:45 — On ne peut plus bizarre !

Le départ est donné! Le nombre de chevaux présents semble réduit, très inférieur aux 124 participants reçus à l’inspection initiale. Nous faisons le tour du lac du CCE, remontons jusqu’au contrôle vétérinaire, puis descendons en traversant le pont du faux départ. Au premier point d’assistance, on nous informe que la tête a 40 minutes d’avance et que nous ferions partie d’un groupe de 70 cavaliers qui avaient emprunté la mauvaise piste. Au point d’assitance suivant, des informations plus précises : il y avait eu 2 départs à des moments et à des lieux différents, la course serait annulée et un nouveau départ, pour une course de 120 km, était prévu pour un moment à définir.

09:15 — Certitudes et incertitudes

Nous sommes enfin arrivés. Nous avions traversé la mare de boue que les travaux de dernière minute avaient provoquée. Entrée dans l’aire des vétérinaires, ma jument se met à boiter. Une boiterie légère mais constante. C’est nul, mais c’est ça le sport que nous avons choisi. A quoi bon se taper tout ce boulot, tous ces jours en train de trimballer des charges lourdes dans tous les sens pour à la fin ne faire qu’une boucle et quitter l’épreuve. Mais ça arrive, on s’est déjà habitués, et c’est vrai qu’avec tout ce bordel, cela paraît moins dur à supporter. Voici un autre exemple du manque d’organisation de l’épreuve: ma jument n’est même pas passée par la clinique, comme il se doit pour tous les chevaux éliminés aux épreuves 4*. Que ce soit dans les petites choses ou dans les automatismes des grandes épreuves, il y a avait des informations discordantes et l’organisation faisait défaut.

Des rumeurs, il y en a mille comme quoi l’épreuve sera annulée. Le personnel des EAU signe une pétition exigeant que le mondial soit reporté et réalisé dans quelques mois en Europe aux frais du Sheikh. Vingt pays signent, quatre non (dont le Brésil).

On décide alors que le départ pour les 120 km aura vraiment lieu à 11h15. Ceux qui ont fait tout la boucle se plaignent de ce que les autres allaient avoir de l’avantage sur eux du fait qu’ils avaient fait moins de kilomètres et pu se reposer davantage, ceux qui ont fait le plus petite boucle regrettent de l’avoir fait trop vite. Les Emirats et l’Espagne disent qu’ils abandonnent. Le Sheikh Hamdan, qui aurait dû présenter à nouveau son cheval, ne le fait pas.

11:15 — Le (re)départ est donné

Avec l’Espagne, les Emirats Arabes Unis, avec tout le monde enfin (qui a passé le contrôle vétérinaire), le départ est donné pour les 120 km, selon l’ordre prévu pour les boucles (c’est-à-dire en commençant par celui qui en serait le 2ème). Après les 30 km de la piste jaune, une surprise au contrôle vétérinaire: la plupart des chevaux sont pénalisés et il faut reprendre la fréquence cardiaque. Malgré la pluie intermittente, la chaleur est présente et lourde de conséquences.

Le grand défi est le deuxième boucle de la nouvelle épreuve (qui serait le troisième des 160 km): 40 km sous la chaleur, avec une topographie exténuante (rien d’inhabituel, mais loin d’être totalement plate). Malgré les 70 km laissés derrière nous, le rythme se poursuit, avec en tête les Uruguayens et les Espagnols. A l’arrivée, encore des chevaux pénalisés, dont beaucoup sont éliminés pour problèmes de fréquence cardiaque.

A l’arrivée du Sheikh Rachid, le cousin de Hamdan, le juge l’appelle pour le pesage. Il refuse, son équipe se met à jeter de l’eau sur le cheval et le juge elle-même! Ils disparaissent avec la selle et rien n’est fait, malgré les cris autour d’eux. Au contrôle vétérinaire, son cheval est éliminé.

Je dis à Olavo que c’est l’épreuve la plus désorganisée que je verrai jamais de ma vie, car je ne peux rien imaginer de pire.

Juma, Alex Luque, Jean-Philippe Frances, Maria, Omar et Pedro Marino partent pour l’avant-dernier boucle — tous les chevaux ont l’air bien et l’ambiance est à l’euphorie dans les tentes brésiliennes, grâce aux performances de Komo et Moscou: la partie la plus difficile de la course avait été surmontée et tous deux étaient en mesure de la compléter, au moins avec distinction, voire de dépasser les étrangers qui allaient en tête.

17:00 — Un grand manque de respect

Avec les chevaux éliminés à l’etape de 40 km, la clinique est pleine. On prévoit qu’un nouveau sera installé dans un autre pavillon.

Puis, soudain, on nous dit que l’épreuve sera annulée. Les chefs d’équipe de France, d’Espagne, du Brésil et d’autres pays encore en course se rendent à l’aire des vétérinaires pour s’entretenir avec le jury.

Ana Carla et les trois autres Français partent malgré la possibilité d’une annulation.

Au bout de quelques minutes, les haut-parleurs annoncent que la course est annulée parce qu’il y a trop de chevaux à la clinique et pour conditions météorologiques mauvaises. Cavaliers, grooms, vétérinaires et les autres membres d’équipe de presque tous les pays en lice s’entassent devant la clôture séparant la zone de refroidissement de l’aire vétérinaire. Huées et cris de protestation (“Shame ! Shame ! Shame !”) n’arrêtent pas et la possibilité d’une prise des locaux semble réelle.

Les stewards et les officiels tentent de calmer les humeurs, ce qui ne fait qu’empirer les choses. La police est appelée. Avec la police à l’intérieur de l’aire des vétérinaires, le risque de prise des locaux diminue, mais matérialise l’échec de l’organisation de l’épreuve. A l’endurance équestre, où tout le monde se connaît, se lie d’amitié et contribue au bon déroulement des choses, la police dans l’aire des vétérinaires symbolise que tout — absolument tout — a été mal fait et a mal tourné. Le besoin de contention des participants représente l’échec de ceux qui ont pris les décisions et ont été à la tête de l’organisation. Une sorte de faillite morale.

Les trois français et Ana Carla reviennent de la piste, arrivent au niveau de la zone de refroidissement, entrent dans l’aire des vétérinaires. Le public devient fou, applaudit et crie des slogans contre la FEI. Les vétérinaires assistent au galop des quatre cavaliers depuis leur place et les juges essaient de les faire quitter les lieux.

A l’arrivée de Juma et Alex Luque et de Pedro Marino, des scènes similaires se reproduisent. Le climat est à l’union au sein de la communauté enduriste, contre la mauvaise gestion de l’entité qui organise ce sport. Pour les cavaliers dont le rêve a été interrompu, j’ai ressenti une grande déception et, vis-à-vis des dirigeants, de la colère, mais j’étais quand même fier de leur performance et heureux qu’ils aient fait une épreuve exemplaire. En tant que cavalier, je comprends les deux côtés: le sentiment de voir des années d’efforts non reconnues et le sentiment de conquête, indépendamment de toute reconnaissance officielle.

Post-scritum

A une heure pareil, il est difficile de faire la parte entre les bonnes intentions et l’opportunisme bon marché. La proposition des Arabes de réaliser le mondial en Europe est un geste de bonne volonté ou une tentative de saper l’influence de la FEI et de leur chiper l’organisation du sport ? En revanche, la décision de ne pas annuler l’événement à la première boucle, après des erreurs aussi absurdes, me semble davantage un pari politique (mal tourné et perdu) pour ne pas assumer les erreurs, qu’une décision technico-sportive.

Personnellement, je ne crois pas aux théories du complot, que les sheikhs auraient acheté ou, d’une manière ou d’une autre, provoqué l’annulation de la course. Cela me semble une explication simpliste pour une situation aussi complexe et pleine d’acteurs, dont beaucoup aimeraient avoir cette information à partager. Evidemment, si le Sheikh Hamdan avait été sur la piste, on aurait pris une décision différente. Penser que c’est lui qui a demandé d’arrêter l’épreuve, c’est autre chose.

Et maintenant, que deviendra l’endurance équestre et ses mondiaux? On parle d’une organisation indépendante de la FEI, ce qui serait certainement un bon message à adresser à cette dernière, pour son manque de compétence et son arrogance, mais en même temps, il me semble que ce serait mettre ce sport entre les mains de ceux qui ont déjà acheté tout ce qu’ils voulaient et pouvaient. Peut-être que la FEI elle-même veut laisser tomber l’Endurance ou le supprimer des JEM, attendu que son interaction avec les autres modalités de sport est très difficile. Des solutions simples existent par milliers, celles qui fonctionnent sont encore à venir et si jamais elles viennent, ce sera le fruit de nombreuses discussions.

Update

Dans sa déclaration sur la mort du cheval néo-zélandais Barack Obama, FEI en a profité pour renforcer sa compréhension que la bonne décision as été prise. C’est une attitude opportuniste, simpliste, cynique et menteuse. C’est un essaie de réduire la question au niveau de l’annulation à la 4ème boucle, mais on doit, en fait, discuter toutes les attitudes du Comité d’Organisation avant la course et après la 1ere boucle. Si la mort du cheval nous dit quelque chose est que la FEI as fait beacoup des erreus dans la planification de la course et quando ele as décidé de non l’arrêter après la première étape (la mort n’a pas été évité!). En annulant la course à la 4éme boucle la FEI ni protégé les chevaux qui été incapables de faire la course (presque tous ont été déja éliminés aux troisième vet-check) ni respect ceux qui ont surmonté de nombreux défis et ont pu gagner un résultat important.

La déclaration qualifie la météo d’imprévue: ça c’est pas vraie du tout! Des mois avant la course, on pensait déjà que le temps serait chaud et humide, comme cela est typique de la saison dans la région. Pire encore: la FEI elle-même était celui qui définissait le nombre de boucles (5) et leurs distances, décidant de faire un 3ème phase atypique de 40kms. Cette fois, vous ne pouvez pas dire “I didnt know”!

Le “document” pour le voyage des chevaux était un symbol de toute l’organisation de la course

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