Je suis une jeune femme de 29 ans et j’ai décidé de ne pas me marier ni d’avoir d’enfants, du moins pour l’instant.

Sarah-Line Attlan
5 min readNov 21, 2019

--

Non toutes les femmes ne veulent pas se marier et avoir des enfants !

J’ai 29 ans et j’ai décidé de ne pas me marier ni avoir d’enfants, du moins pour l’instant.

Pourtant, la société me pousse depuis toujours à prendre cette décision sans vraiment la désirer.
Avant la société, il y a ma famille, ma communauté, et oui, c’est ainsi depuis la nuit des temps, il faut se marier et faire des enfants.

J’entends cette jolie comptine que ma grand mère me répète tant, mais aussi à travers mes amis, ma famille, et même des personnes que je ne connais pas. Cette chanson revient sans cesse tel un tourbillon qui m’emporte et m’emprisonne.
Comme si toute la réussite et le mérite d’une femme se définissait par le simple fait de trouver un homme et fonder une famille

Pourtant quand j’avais 20 ans, en couple depuis quelques temps j’étais persuadée que cette chanson était la mienne, ma vie je la voyais mariée et avec des enfants avant 25 ans.. oui vous avez fait les comptes on en est bien loin et heureusement.

Ma mère aussi aimerait bien me voir marier. Pour autant je lui dois ce mérite, ma mère cette battante, cette femme indépendante qui n’a cessé de me répéter de ne jamais dépendre d’un homme. J’écoutais cette phrase sans trop vraiment la comprendre

Comme si toute la réussite et le mérite d’une femme se définissait par le simple fait de trouver un homme et fonder une famille

Dépendre, mais comment et de quoi ? Je ne comprenais pas pourquoi elle me bassinait avec ça car je le voulais moi, au plus profond de moi, je voulais me marier. C’était comme un grade social, j’aurai réussi, j’aurai été capable de trouver un homme qui veuille bien de moi.

Mais voilà, 5 ans plus tard mes désirs ont changés.
Depuis 5 ans et encore aujourd’hui, je dois me justifier pour mon choix, l’expliquer, l’argumenter et le défendre.
Mais pas que !

Ces 5 dernières années j’ai du faire face à ces regards, ces interrogations et ces incompréhensions venant de toute part.
Quand ce n’est pas un “alors tu as rencontré quelqu’un ?”, c’est plutôt “à quand ton mariage ?” ou encore ce fameux “ne sois pas trop intransigeante tu va finir seule !”.

Ces 5 dernières années j’ai vu mes copines, mes cousines, des étrangères se marier et devenir mère.

Ces 5 dernières années je me suis demandée si je prenais la bonne décision tout en étant incapable d’être dans leur schéma de vie.

Ces 5 dernières années j’ai pleuré, douté, pensé que oui j’allais surement finir seule et que je regretterai toutes « ces belles occasions » laissées passé.
Comme un train qui passe son chemin, je ne voulais laisser l’occasion à personne d’y monter et surtout de s’y installer.

Encore à ce jour en écrivant ces lignes je ne suis pas sûre, mais comment être certaine de ces choix qui peuvent influer toute une vie.
Ce que je sais, c’est que je me sens asphyxiée et emprisonnée dès que j’y pense. Que ma place n’est pas celle là, en tout cas pas pour l’instant

Avoir peur de finir seule, comme si ces mots résonnaient encore et encore dès que je vois le regard triste de ces personnes qui apprennent qu’à 29 ans je ne suis malheureusement pas encore mariée. Ça en devient presque une maladie, une tare que je me coltine jours après jours. Il me semble pourtant, avoir toujours pris le temps avec bienveillance et convaincue du bien fondé de ma liberté d’expliquer mes choix à ceux qui ne les cautionnaient pas, ne les comprenaient pas.

C’était comme si mon avenir, ma vie était entre les mains de ces hommes.

Aujourd’hui avec du recul je comprends entre les lignes, la phrase que ma mère me répétait : ne pas être dépendante d’un homme ne signifie pas juste de dépendre de lui financièrement, mais aussi et surtout sentimentalement.

Comment imaginer une vie seule quand on nous l’a toujours expliqué à 2 ?

Comment concevoir l’amour quand on nous a expliqué qu’il fallait trouver une personne et l’aimer toute une vie, sans imaginer que l’amour se fait se défait, se construit et se détruit sans cesse.

Bien sûr, j’aimerai avoir des enfants un jour et pourquoi pas connaitre cet amour éternel. Faut il encore qu’il existe.
Si je suis certaine d’une chose, c’est qu’aujourd’hui et pour toujours, ma vie m’appartient et ne dépend de personne.
Je me vois comme une pièce d’un puzzle, qui un jour sera peut être complétée par un partenaire et quelques beaux enfants, mais si il advient qu’une des pièces partent, la mienne n’aura aucun problème à continuer à vouloir s’imbriquer la où son bonheur se trouve.

Et puis aujourd’hui on est à moitié comprises, le gouvernement écoute et comprend les changements de mentalité

Car oui, une femme peut être seule mais avoir un désir de procréer et savoir que l’on a cette possibilité c’est une libération

Alors je vois déjà les sceptiques arriver avec leurs grands sabots : super toutes les femmes vont faire des gosses seules et elles n’auront plus besoin d’un homme

On se calme, je vous rassure nous avons besoin des hommes pour l’amour, la tendresse, le soutien, la passion, enfin toutes ces choses que l’on ne peut pas faire seule

Contrairement à vous chers messieurs nous avons une deadline et si on peut éviter de faire des gosses au premier qui nous donne l’heure car l’aiguille du cadrant est bien trop proche de la mort brutale de nos ovaires, ça nous arrange pas mal

Ça nous laisse clairement le temps de trouver la bonne personne au bon moment dans notre vie, car oui tout est une question de timing

Toi qui juge ou ne comprends pas ces choix, Si un jour tu croises cette jeune fille, cette femme comme moi, comme toi, comme nous toutes, n’oublie pas que c est peu être son choix ou qu’elle n’a pas le choix.

J’ai 29 ans et j’ai décidé de vivre ma vie comme je l’entends.

--

--

Sarah-Line Attlan

Entrepreneure du monde, il m’arrive de me perdre dans mes pensées, vouloir les partager avec vous, et me prendre pour une grande reportrice le temps d’1 instant